Lamborghini lève le voile sur l’avenir de son moteur V8
Le V8 de la Lamborghini Temerario restera au catalogue pendant de nombreuses années, au cœur des sportives de la marque.
Chez Lamborghini, les moteurs électriques font
beaucoup parler, mais ce sont encore les pistons qui donnent le
tempo. Avec la nouvelle Lamborghini Temerario,
remplaçante de la Huracán, la marque de Sant'Agata Bolognese
dévoile un tout nouveau V8 hybride capable de
grimper à 10 000 tr/min, au moment où l'Europe
parle d'interdire les moteurs thermiques neufs...
Interrogé sur l'avenir de ce bloc spectaculaire, Paolo Racchetti,
directeur de la ligne de produits Temerario, a livré quelques
indications qui vont rassurer les passionnés. Derrière ce
V8 biturbo de 4,0 litres, il existe une véritable
stratégie de long terme, qui pourrait le maintenir au catalogue
bien au-delà de 2035.
Un V8 Lamborghini de 10 000 tr/min
La Lamborghini
Temerario est électrifiée, mais elle n'est pas
électrique au sens strict : le cœur de la voiture reste un
V8 biturbo de 4,0 litres, à vilebrequin plat,
développé spécifiquement pour elle.
Ce moteur, connu en interne sous le code L411, travaille avec trois
moteurs électriques, dont deux sur l'essieu avant, pour une
puissance combinée annoncée de 920 ch, le V8 fournissant à lui seul
790 ch et 730 Nm de couple sur une large plage entre 9 000 et 9 750
tr/min.
Dès sa conception, l'objectif était clair pour les
ingénieurs : "C'est la connexion à la course. Les
moteurs de sport tournent à plus de 10 000 tr/min, donc 10 000
était notre point d'entrée. Ensuite, nous avons un peu d'espace
au-dessus de 10 000.
Mais malgré tout, c'était la cible que nous nous sommes fixée. Et
cela a été guidé par l'idée que nous devions remplacer quelque
chose d'iconique comme le V10 par quelque chose qui pourrait être
encore plus iconique", explique Paolo Racchetti.
"Parce que c'est unique. C'est quelque chose que personne d'autre
n'offre. Et clairement, la combinaison d'un moteur turbo avec 10
000 tr/min a été un défi qui nous a conduits à faire des choix
techniques vraiment ancrés dans l'expérience de course. Créer un
vilebrequin à plat tout en minimisant l'inertie, les bielles en
titane et les pistons légers usinés sont des solutions qui viennent
du sport automobile".
Un V8 L411 conçu pour rester au moins deux cycles de vie
Lors d'un évènement média, nos confrères de The Drive
ont posé une question simple à Paolo Racchetti :
comment Lamborghini imagine l'avenir de ce V8 ? Sa
réponse pose le cadre : "Nous en avons parlé, et c'est un
moteur qui est conçu pour rester au moins deux cycles de vie",
répond Paolo Racchetti, interrogé par le média américain The
Drive. "Parce que nous avons soigneusement réfléchi à ce qu'il
fallait faire, et nous avons un plan d'amélioration pour lui, nous
savons donc ce que nous pouvons faire et comment nous pouvons
l'améliorer pour l'avenir."
La Huracán, remplacée aujourd'hui par la Temerario, a
connu une carrière d'environ dix ans. En calant le V8 L411 sur
"au moins deux cycles de vie", Lamborghini se donne donc
la possibilité de maintenir ce moteur en production pendant
une vingtaine d'années.
Les informations publiées rappellent que cela le ferait vivre
au-delà de 2035, date à laquelle l'Union européenne prévoit
d'interdire la vente de voitures thermiques neuves, et
potentiellement jusque dans la seconde moitié des années 2040.
Ce pari de longévité se joue dans un contexte réglementaire très
encadré. L'Europe prépare l'interdiction des moteurs thermiques
neufs à partir de 2035, mais une fenêtre reste ouverte pour les
véhicules fonctionnant aux carburants
synthétiques, obtenue sous la pression de
pays comme l'Allemagne, l'Italie, la Pologne et la
Bulgarie.
Lamborghini travaille déjà sur des carburants
alternatifs et sur d'éventuelles évolutions de l'hybridation, avec
un plan d'améliorations successives destiné à garder ce V8 au
sommet de ses performances tout en respectant les futures
normes.
Pour autant, ce bloc ne sera pas décliné partout dans la gamme.
L'Urus utilise déjà un autre V8 de 4,0 litres,
issu d'une base différente, et le L411 ne rentrerait pas dans son
compartiment moteur sans modifications
majeures.
Paolo Racchetti insiste sur ce point : "Je pense vraiment que
c'est une signature, donc c'est quelque chose que nous devons
limiter autant que possible au Temerario, parce que cela fera du
Temerario ce qu'il est, en lui donnant cette âme unique et cette
expérience de conduite unique", poursuit Racchetti. "Donc
pour moi, il est vraiment important que ce soit le composant
distinctif de cette plateforme."
En clair, Lamborghini veut faire de ce V8 10 000 tr/min l'élément identitaire de la Temerario et de sa descendance directe, un moteur rare et appelé à durer longtemps dans le catalogue malgré la pression réglementaire.


