Lamborghini Temerario : son nouveau moteur V8 (et ses culasses) à la loupe
Le nouveau V8 Lamborghini développé pour la Temerario bénéficie d’un système de refroidissement optimisé grâce à l’impression 3D. Mais comment ça marche ? Les explications de Sport Auto.
Sport Auto se penche sur les culasses au système inédit du V8 de la Lamborghini Temerario, testée ici sur circuit.
À quoi ça sert ?
Capable de régimes stratosphériques avec un pic à 10 000 tr/mn,
le nouveau V8 Lamborghini soigne
également son rendement thermodynamique et anticipe les futures
normes de dépollution grâce à un système de refroidissement
optimisé.
Pour parvenir à ce résultat, les motoristes sont allés jusqu’à
développer des culasses en deux parties, l’une pour la
distribution, portant arbres à cames et linguets d’actionnement des
soupapes, et l’autre réservée aux chambres de combustion.
Cette séparation a notamment permis de concevoir des conduits de
refroidissement de forme complexe passant non seulement au plus
près des chambres de combustion afin d’y éviter l’apparition de
points chauds qui pourraient générer du cliquetis au profit du
couple et de la puissance, mais aussi autour des conduits
d’admission et d’échappement, ce qui aide en outre à protéger à la
fois soupapes, voire turbocompresseurs, de températures extrêmes
qui pourraient les détériorer.
Une précaution rendue nécessaire par les futures normes de
dépollution qui vont considérablement limiter la possibilité
d’enrichir le mélange air/essence, méthode qui était utilisée
jusqu’ici de manière transitoire par les motoristes pour refroidir
à la fois combustion et gaz d’échappement.
Comment ça marche ?
Pour obtenir des formes de conduits de refroidissement aussi
complexes, Lamborghini a eu recours à
l’impression 3D, non pas pour fabriquer la culasse elle-même, mais
plutôt pour produire ses noyaux de fonderie.
Ainsi, après conception numérique de la culasse, la forme de ses
cavités (chambres de combustion, conduits d’air, d’eau, d’huile)
est imprimée en sable (silice ou céramique) solidifié par un liant
chimique.
Le noyau alors produit est ensuite installé dans un moule
généralement réalisé lui aussi en sable dans lequel le métal en
fusion est versé, en l’occurrence ici de l’A357+Cu, un alliage
combinant aluminium, magnésium, silicium et cuivre, choisi
notamment pour ses propriétés mécaniques à hautes températures.
Après refroidissement et solidification, le noyau en sable est
dissous chimiquement ou détruit par vibrations laissant apparaître
la culasse brute creusée de ses multiples cavités. L’ensemble doit
encore être traité et retouché par usinage avant de pouvoir être
monté sur le moteur.
Vont-ils trop loin ?
Si la fonderie à noyaux imprimés reste aujourd’hui mieux maîtrisée qu’une fabrication additive métallique directe, elle est néanmoins coûteuse et chronophage, les noyaux devant être refabriqués pour chaque pièce produite, ce qui explique que ce procédé soit encore le plus souvent réservé à des modèles exclusifs ou à des mécaniques de compétition.
Notre avis chez Sport Auto
Particulièrement sophistiquée, la Temerario a ceci de rassurant qu’elle innove autant sur le plan technique pour son V8 biturbo que pour la partie électrique de sa chaîne de traction hybride.
Retrouvez notre zoom technique et l'essai de la Lamborghini Temerario dans le Sport Auto n°764 du 29/08/2025.


