Alpine thermique : un pari inattendu qui pourrait ravir les puristes !
Officiellement, la prochaine Alpine A110 sera 100 % électrique dès 2026. En coulisses, la marque française prépare pourtant un scénario où la berlinette à essence pourrait revenir là où on l’attend le moins...
Les passionnés de berlinettes françaises s’y
préparaient déjà : avec le virage électrique et l’interdiction
supposée des moteurs thermiques en
2035 en Europe, l’idée d’une nouvelle Alpine
A110 thermique semblait enterrée.
La génération actuelle à essence vit ses derniers mois, poussée
vers la sortie par la future norme Euro 7 et la
montée en puissance de l’A110 électrique. Pourtant, chez Alpine, le
dossier n’a pas encore été classé...
Alpine A110 thermique : une option intégrée dès la nouvelle plateforme
Derrière la communication officielle sur une A110 de troisième
génération 100 % électrique, développée sur la nouvelle
Alpine Performance Platform (APP), les ingénieurs
ont déjà planché sur une version multi-énergie.
Philippe Krief, directeur général d’Alpine, a
validé la faisabilité technique d’une A110 essence ou hybride basée
sur l’APP et conserve cette option ouverte pour certains marchés.
La suite dépendra de l’appétit mondial pour le thermique.
Conçue d’abord pour l’électrique, l’APP a fait l’objet d’une étude
interne afin de savoir si elle pouvait accueillir un moteur essence
ou une chaîne hybride rechargeable. La réponse a
été positive, à condition de ne pas pénaliser la version zéro
émission, qui doit se rapprocher en poids et en performances d’une
Ferrari 488 Pista de 720 ch pour
1 385 kg.
L’A110 électrique deviendrait alors la référence,
la thermique venant en renfort. Philippe Krief
résume la hiérarchie des priorités : "Pour l’instant, nous nous
concentrons sur la version électrique, d’abord en coupé puis en
spider. Ensuite, essayons de comprendre s’il existe des
opportunités pour ajouter une autre version, thermique ou hybride
rechargeable. Alors nous le ferons", a-t-il indiqué à nos
confrères britanniques de PistonHeads. Il ajoute qu’en cas
de feu vert, l’adaptation de l’APP au
thermique prendrait environ deux ans...
Règles Euro 7, malus CO2 et marchés visés par une A110 essence
Reste que le contexte réglementaire européen
complique tout projet de future Alpine A110
thermique sur le Vieux Continent. Philippe Krief juge déjà
impossible de prolonger l’actuelle A110 à moteur 1,8 turbo
au-delà de l’entrée en vigueur d’Euro 7 en novembre 2026, pour des
raisons d’émissions.
En France, il rappelle qu’un nouveau coupé sportif essence émettant
plus de 150 g/km de CO2 peut subir jusqu’à 70 000
€ de malus, ce qui rendrait la voiture ingérable
commercialement.
Face à ces contraintes, Alpine regarde clairement au-delà de
l’Europe. Philippe Krief constate que "il y a des marchés dans
le monde qui ne sont pas encore vraiment prêts pour les véhicules
électriques". Royaume-Uni, États-Unis ou certains pays d’Asie
disposent de règles CO2 moins punitives et d’une culture sportive
encore très attachée au moteur essence.
Pour ces régions, une future A110 essence ou une A110 hybride
rechargeable deviendraient un outil de conquête plutôt qu’une
simple police d’assurance.
Cette ouverture vers les marchés thermophiles se
combine avec les pistes technologiques autour des carburants
alternatifs. Avec l’arrivée de l’e-fuel en Formule 1, Philippe
Krief voit une opportunité : "le carburant de synthèse en F1
pourrait représenter quelque chose pour l’avenir de nos voitures de
route, et même d’une A110 thermique".
Il garde en parallèle un intérêt pour le moteur à hydrogène, tout
en reconnaissant que les contraintes de réservoir et
d’infrastructure restent lourdes pour un usage routier.
En pratique, tout dépendra donc de l’accueil réservé à l’A110 électrique annoncée pour 2026 et du rythme d’adoption des voitures à batteries sur les grands marchés. Si la demande pour les coupés zéro émission se montre solide, Alpine pourra rester fidèle à sa feuille de route. Si elle déçoit, la marque dispose désormais d’une plateforme prête à faire renaître une A110 thermique sur les territoires qui le permettent.


