Les 3 leçons des essais libres

Voici ce qu'il faut, en prenant des pincettes, retenir des premiers essais libres du GP de Malaisie. Au menu : le spectacle, McLaren, Mercedes et Ferrari.
Leçon n°3 : il y aura du spectacle.
Etant donné la pauvreté du spectacle à Melbourne, il ne sera pas difficile de voir plus d'action à Kuala Lumpur. Les essais libres du vendredi l'ont confirmé, avec des pilotes en souffrance et une multitude de petites erreurs. La température très élevée (59°C sur la piste) entraîne une perte générale de grip, préjudiciable surtout à l'arrière. La traction n'est pas bonne et le train arrière louvoie. Vettel a ainsi fait un tête-à-queue. Au freinage aussi, il y a eu de nombreux blocages de roues. Les F1 2015, plus rapides à Melbourne de 2 secondes par rapport à 2014, sont ici en difficultés. Le meilleur temps d'Hamilton (1'39''790) n'est que deux dixièmes plus rapide que celui du vendredi l'an passé. Enfin, les écarts sont d'un coup serrés. Sept voitures dans la même seconde, c'est un exploit vu le massacre général à Melbourne ! Bref, on devrait s'amuser demain et dimanche.
Leçon n°2 : McLaren a enfin un adversaire.
Bon dernier à Melbourne, McLaren est à peu près dans la même situation ici, sauf qu'il y a maintenant les Manor/Marussia pour fermer encore plus la marche. Mais l'écurie anglaise est en position d'avoir un adversaire : Force India. Alonso a placé la McLaren en 16e position à 2,7 secondes des Mercedes mais à 2 dixièmes de la Force India Hülkenberg. C'est un vrai bond en avant, sur un circuit bien plus exigeant que celui de l'Albert Park. McLaren progresse, notamment grâce à des grosses évolutions aéros. Ce n'est pas encore spectaculaire mais à coup de 4 dixièmes, elle peut remonter aux portes du top 10 d’ici cinq ou six grands prix. Surtout à imaginer que le moteur Honda, ''dégonflé'' en Australie à cause de la chaleur, ne doit pas être beaucoup plus en verve dans la fournaise malaise. La fiabilité est au rendez-vous : 88 tours pour les deux autos ce vendredi.
Rosberg n'est pas très rassurant en ce moment
Leçon n°1 : Mercedes a trois inquiétudes (la fiabilité, Ferrari et Rosberg).
Mercedes s'est tellement baladé en Australie qu'aujourd'hui, l'écurie allemande s'est presque sentie en difficultés en n'ayant pas ses deux voitures aux deux premières places. Premièrement, après un hiver et un premier grand prix sans faille mécanique, d'un coup, la machine s'est grippée. Hamilton a eu un souci sur le moteur le matin. Il n'a pu faire que 4 tours, démarrant tard la deuxième séance avant de connaître un problème de télémétrie. Il semblerait que l'électronique du moteur Mercedes souffre de la chaleur. On l'a vu sur la Force India et la Lotus. La fiabilité pourrait donc gâcher la fête allemande dimanche. Ensuite, Rosberg n'est pas très rassurant en ce moment. Alors qu'il n'a eu aucun souci ce matin, Nico a commis des erreurs dans ses tours en pneus medium, laissant ainsi la Ferrari de Räikkönen prendre la tête, et Hamilton l'a repoussé à 3 dixièmes en à peine une tentative. Rosberg a vraiment du mal à démarrer sa saison. Attention à ce qu'il ne devienne pas une cible pour Ferrari. Car justement, et c'est encore une des leçons du vendredi comme à Melbourne, la Scuderia est en forme. En pneus mediums, il n'y a plus que 3 dixièmes d'écart avec les Mercedes (Hamilton devrait pouvoir saler la note un peu plus). Et encore, Kimi a réalisé son temps avec un train ''usé''. C'est surtout en pneus durs et sur les longs runs que les SF15-T sont vraiment dans le coup. Comme en Australie, Kimi a réalisé un relais impressionnant : 44'9, 44'5, 45'0, 44'9, 45'0, 45'1, 45'2, 45'4. La dégradation est faible sur les gommes les plus fragiles (medium). Sur les Mercedes, les temps chutent plus vite. Les Williams (Massa avec les mêmes gommes) tournent dans les 45/46. Vettel, lui, était en pneus durs et tournait aussi facilement sous les 46. La chaleur a l'air d'handicaper les Mercedes et permet ainsi à Ferrari de se rapprocher à 3 dixièmes en moyenne. Grâce à d'excellentes vitesses de pointe. C'est mieux que la seconde pleine du premier grand prix. Pas suffisant pour gagner à la régulière mais de quoi de donner un peu plus de sueurs froides à des Allemands qui en ont sans doute encore sous la pédale.