Alpine : un top 10 aux forceps pour les Bleus aux 24 Heures du Mans

Les deux Alpine A424 ont rallié l'arrivée de la 93ème édition des 24 Heures du Mans avec un top 10 à la clé. Retour sur le week-end des Bleus dans la Sarthe.
Un an après ses débuts en Hypercar au Mans, les Alpine A424 revenaient dans la Sarthe avec l’ambition de démontrer leurs progrès sur la course la plus redoutée du calendrier du WEC.
Alpine : un top 10 en maigre consolation
Après avoir peaufiné leurs préparatifs lors de la Journée Test puis aux essais libres, les deux Hypercars d'Alpine, qui va perdre son chef de file, franchissaient l'accueil des qualifications, en route pour l’Hyperpole, grâce à Mick Schumacher, auteur du 9ème chrono avec la n°36, et Paul-Loup Chatin, 12ème avec la n°35.
 Le samedi, Frédéric Makowiecki et Ferdinand Habsburg se voyaient confier l’exercice du départ.
 L'entame de course se passait sereinement, les A424 évoluant près du top dix avant des premiers contretemps. Un problème de pressurisation du circuit de refroidissement de la batterie était d’abord détecté sur la n°36. Les deux Hypercars étaient ensuite pénalisées pour avoir dépassé la vitesse limite à l’entrée de la voie des stands.
 Les équipages poursuivaient leurs efforts avec Jules Gounon et Schumacher sur la n°36, Charles Milesi et Chatin sur la n°35. Cette dernière écopait d’un drive-through après un contact avec un concurrent. Dans l’obscurité, les pilotes déroulaient leur plan jusqu’à l'unique voiture de sécurité, avant la mi-course.
 Bloqué au feu rouge à la sortie des stands, Schumacher amorçait une offensive dès la relance. Les A424 figuraient alors régulièrement parmi les plus rapides en piste et restaient en mesure de profiter de la moindre opportunité pour revenir dans le tour du leader.
 La nuit s’avérait toutefois extrêmement calme. Installée au 13ème rang, la n°36 rétrogradait lorsque Gounon était piégé dans le bac à gravier après un blocage de roue à Mulsanne. Peu après, un full course yellow le contraignait à faire un pit-stop d’urgence avant de passer le témoin à son équipier allemand.
 L’équipe évitait les pièges du sprint final pour intégrer le top dix avec la n°35. Les derniers efforts de Chatin, Ferdinand Habsburg et Milesi leur permettaient de finir dixièmes.
 De leur côté, Gounon, Makowiecki et Schumacher parvenaient à remonter à la 11ème place sous le drapeau à damier après une bataille féroce face à la Peugeot n°94, en-deçà des attentes du côté du lion.
Alpine A424 n°35 : qu'en disent les pilotes ?
"Le Mans est extrêmement dur et frustrant, et encore plus lorsque l’on sent que l’on n’a pas le rythme pour se battre", regrette Ferdinand Habsburg. "Du côté positif, c’est formidable de voir que l’équipe n’a jamais rien lâché. Cela permet de rester mobilisé et de ne pas baisser les bras.
 Même si nous avons montré des faiblesses et que nous n’avons pas été assez rapides, ce sentiment d’unité est fort. Nous ne formons qu’un et nous nous battons ensemble. Cela motive tout le monde à revenir plus fort et faire mieux l’an prochain."
 "C’était une course difficile", confirme Charles Milesi. "De manière générale, nous manquions de performances, mais nous avons aussi perdu du temps sur plusieurs arrêts qui ne se sont pas déroulés comme prévu.
 Nous devons tout analyser pour comprendre d’où vient notre déficit, y compris par rapport à la voiture sœur. Nous avons des pistes de réflexion, mais nous devons confirmer la source de nos problèmes. Nous avons réussi à aller au bout et à rallier l’arrivée avec les deux équipages."
 "Mes sentiments sont partagés, car il y a une vraie satisfaction d’avoir amené la voiture à l’arrivée, mais aussi une petite déception sur notre niveau de performance", renchérit Paul-Loup Chatin. "Ce top dix est un bon résultat, mais notre ambition était un cran au-dessus.
 C’est la réalité du sport automobile : chaque course est différente et l’important est de tirer les bons enseignements de cette édition pour revenir plus forts. Les points positifs sont nombreux.
 L’équipe, les ingénieurs et les pilotes n’ont pas commis de grosse erreur. Nous en avons fait quelques-unes sur l’exécution, mais elles n’auraient fondamentalement pas changé le scénario."
Alpine A424 n°36 : qu'en ont-ils pensé ?
"C’était une semaine riche en enseignements", résume  Frédéric Makowiecki. "Cette course souligne clairement ce qu’il nous manque pour pouvoir viser la victoire. Nous avons parfois montré du rythme, mais il faut apprendre à mieux comprendre, préparer et exploiter l’A424 sur toute la durée de l’épreuve.
 Le début a révélé certains sujets qui n’avaient pas forcément été pleinement anticipés. Malgré tout, l’équipe peut être fière d’avoir amené les deux voitures à l’arrivée.
 C’était l’un de nos objectifs majeurs, c’est chose faite, mais nous mesurons le travail qu’il nous reste à accomplir pour devenir de véritables prétendants au Mans. Nous avons désormais un an pour travailler d’arrache-pied, car ces moments difficiles n’en sont pas si nous savons en tirer les leçons."
 "Nous avons malheureusement connu une course compliquée", confirme Jules Gounon. "Nous avons commis de petites erreurs qui nous ont probablement coûté une place dans les huit premiers.
 Je crois que nous pouvions espérer y être, mais en fin de compte, personne n’a vraiment rendu une copie parfaite. L’essentiel est d’être allé au bout et c’est magnifique de voir deux Alpine à l’arrivée.
 C’est le point positif qu’il faudra retenir, mais nous devons également analyser nos faiblesses et en tirer les leçons pour revenir plus forts l’année prochaine."
 "L’objectif principal était clairement de terminer la course et la mission est accomplie", conclut Mick Schumacher. "Nous roulons avec beaucoup d’ambition, donc je ne suis pas entièrement satisfait de notre position à l’arrivée. Je m’attache toujours à donner le meilleur de moi-même pour apporter le maximum à l’équipe, et c’est ce que j’ai essayé de faire.
 Je pense que l’équipe a fait de l’excellent travail compte tenu de des difficultés et problèmes rencontrés. Je suis content de pouvoir souffler un peu avant de me tourner vers São Paulo, un de mes circuits préférés, avec énormément d’envie et de motivation."
Le prochain rendez-vous du calendrier mènera Alpine Endurance Team aux 6 Heures de São Paulo, du 11 au 13 juillet, pour la cinquième manche de la saison 2025 du WEC.