Hypercar : Aston Martin met son projet en pause

L'Aston Martin Valkyrie devait venir affronter la Toyota GR Super Sport dans la nouvelle catégorie Hypercar, qui va succéder aux LMP1 à partir de la saison 2020-2021 du WEC. Le constructeur a décidé de mettre en pause ce projet. Aston Martin va rejoindre la F1 en donnant son nom à Racing Point à partir de 2021 et il n'est pas certain que la marque s'engagera en Hypercar.
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« Avec des changements si importants en endurance, la décision de mettre en pause notre engagement dans la catégorie Hypercar du WEC nous donne le temps et une respiration pour faire calmement un état des lieux du plus haut niveau en compétition, et la place que nous avons à y jouer, » souligne David King, Vice Président d'Aston Martin et responsable des opérations spéciales d'Aston Martin Racing.
L'Aston Martin Vantage va rester impliquée dans les catégories de GT : « La compétition face à nos rivaux en GT a du sens, » précise David King. « La Vantage s'impose dans la plupart des catégories d'endurance les plus disputées sur la scène internationale du sport automobile, et nous espérons que cela durera longtemps. »

Toyota est le seul constructeur engagé en Hypercar

L'Automobile Club de l'Ouest (ACO) fait face à un nouveau coup dur. Toyota, le seul constructeur aujourd'hui engagé en LMP1, reste le seul pour les Hypercars. Peugeot doit faire son retour en endurance en 2022 mais cela ne devrait se concrétiser aux 24 Heures du Mans qu'en 2023. Le constructeur français a en plus perdu le soutien de Rebellion, qui a brutalement mis fin à son implication en endurance. Peugeot va devoir modifier les contours de son programme. La décision d'Aston Martin complique la situation pour l'ACO.
« Depuis quelques mois déjà, nous avions pu enregistrer les difficultés économiques d'Aston Martin, ses interrogations tant sur ses futurs programmes sportifs, à savoir Endurance et F1, que sur ses orientations stratégiques, » indique Pierre Fillon, le Président de l'ACO. « Les évolutions liées au contexte économique et industriel sont des paramètres qui peuvent toujours survenir en cours de réalisation, de concrétisation de projets pour un constructeur. Concernant la prochaine catégorie reine Le Mans Hypercar, nous voulons croire et restons intimement convaincus qu'un constructeur y a toute sa place, dans ses meilleurs intérêts aussi. »
Ferrari, McLaren, Alpine et Lamborghini ont exprimé un intérêt pour le règlement Hypercar, mais ils n'ont pas encore décidé de s'y engager. Gérard Neveu reste confiant pour le WEC : « Ce n'est pas une bonne nouvelle sur le court terme pour le WEC, mais cela ne modifie en rien notre stratégie sur le moyen et long terme, » précise le directeur général du championnat. « Nous avons toujours Toyota et Peugeot, ainsi que d'autres concurrents, qui ont exprimé leur intérêt pour les Le Mans Hypercar et, avec l'arrivée des LMDh, nous accueillerons de nombreux autres constructeurs. »
Les LMDh seront des prototypes venus de l'IMSA, le championnat américain qui organise les 12 Heures de Sebring ou Petit Le Mans, et qui seront autorisés à rouler dans le WEC à partir de la saison 2021-2022. Malgré ce changement et les doutes autour d'Aston Martin, la FIA croit toujours au règlement Hypercar : « S'il est décevant qu'un constructeur faisant face à des temps difficiles reconsidère son engagement, je reste confiant dans le fait que la plate-forme Hypercar est la bonne solution sur le long terme pour le Championnat du Monde d'Endurance FIA, » souligne Richard Mille, Président de la Commission Endurance de la FIA. « Cette catégorie, avec son style agressif, est une proposition très séduisante tout en maintenant un excellent rapport entre le coût et la compétitivité. »
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