Jarno Trulli revient sur son week-end
Jarno Trulli a connu un week-end particulier. Malade samedi et
dimanche, mais quand même sur le podium - son premier pour Renault.
L'italien revient sur ce Grand Prix.
Le souvenir le plus amusant des quatre jours passés en Allemagne ?
« Clairement, la vue de cette énorme gousse d'ail destinée à
conjurer le sort, à côté de ma voiture, m'a fait sourire», confie
Jarno, «Je ne suis pas du genre superstitieux, mais il est vrai
qu'au vu des mésaventures rencontrées cette saison, j'ai commencé à
croire que la malchance me poursuivait. La gousse d'ail avait été
bénéfique à Jean Alesi, et ses amis me l'ont transmises, sur ses
conseils. Aujourd'hui, je peux me dire qu'elle a fonctionné !»
Dès le vendredi matin, la R23B se montre compétitive. «Pas de gros
problèmes d'équilibre malgré une piste verte : nous avons pu passer
en revue notre programme technique et évaluer nos pneumatiques. La
chaleur était un souci permanent : les températures à venir pour
dimanche ont dicté tous nos choix.»
Au final, ce sont les Michelin les plus tendres que Jarno se risque
à utiliser samedi. Un pari qui avait payé à Silverstone il y a
quinze jours. C'était une bonne idée: il décroche la 4ème place sur
la grille au terme d'un tour superbe. « Je n'ai pas surconduit, la
voiture était parfaite mis à part une très légère instabilité au
freinage. J'ai pris un plaisir immense à boucler ce tour lancé, et
le verdict du chronomètre ne m'a pas déçu.»
Jarno Trulli, pourtant, était inquiet avant les deuxièmes
qualifications. «Je n'avais pas beaucoup dormi, je me sentais
fébrile», dit-il, «La nuit précédente avait été un cauchemar. »
Pour la course, l'Italien se sent mieux. Mais les températures sont
caniculaires : 35°C dans l'air, 49°C sur la piste. Au départ, Jarno
évite l'accrochage entre Ralf Schumacher, Kimi Raikkonen et Rubens
Barrichello. Lorsque la voiture de sécurité intervient, les deux
pilotes Renault sont 2ème et 3ème. «Dès lors, je savais que je
pouvais jouer un bon résultat, explique Jarno.» Juan Pablo Montoya,
en tête, prend le large.
«Cela dit, nous nous sommes aperçus rapidement que nous étions sur
des stratégies différentes.» explique Jarno. «Mon but était alors
de contrôler les voitures qui étaient derrière moi. Je me suis
arrêté une première fois au 14ème tour et j'ai conservé ma position
lorsque mes adversaires ont ravitaillé à leur tour. J'ai tout donné
pendant le relais qui a suivi, et j'ai été capable de sortir une
nouvelle fois des stands en deuxième position après mon dernier
pitstop.»
Commence alors l'un des plus beaux duels de la course. «Derrière
moi, Michael Schumacher et David Coulthard se sont fait de plus en
plus pressants», sourit Jarno, «Moi, j'ai ressenti un équilibre
différent : mes pneumatiques commençaient à buller. Pas de chance !
Je savais alors que j'allais souffrir.»
Pendant une dizaine de tours, la Renault n°8 parvient à maîtriser
les attaques de la Ferrari et de la McLaren. Mais Jarno ne peut que
céder à neuf tours de la fin de la course: Schumacher puis
Coulthard le dépassent. Il est quatrième. «C'est à ce moment que
j'ai aperçu des drapeaux blancs signifiant une voiture au ralenti
et que j'ai passé la Ferrari», poursuit Jarno, «Enfin un peu de
chance ! J'accédais de nouveau au podium... »
Sitôt la ligne franchie, Jarno rentre au ralenti et avertit son
équipe : il ne se sent pas au mieux. Fièvre, déshydratation. «Je ne
me suis pas senti très bien pendant quelques minutes mais je n'ai
pas voulu manquer le podium», conclut-il, «Ensuite, les médecins
allemands voulaient m'empêcher de participer à la deuxième
conférence de presse. Je ne les ai pas écoutés : un podium, ça se
fête.»


