Isack Hadjar : le Français peut-il déjouer "la malédiction Red Bull" dès 2026 ?

Publié le 11 décembre 2025 à 15:00
Mis à jour le 11 décembre 2025 à 15:19
Isack Hadjar : le Français peut-il déjouer "la malédiction Red Bull" dès 2026 ?

Promu chez Red Bull aux côtés de Max Verstappen en 2026, Isack Hadjar sera-t-il en mesure de briser la "malédiction" qui pèse parfois sur les jeunes pousses de la F1 jetées trop tôt dans l'antre du taureau rouge ?

Avec le drapeau à damier abattu sur la saison 2025, place déjà à la prochaine campagne qui s'annonce ô combien cruciale pour la F1 dont le bouleversement technologique, du look des monoplaces aux caractéristiques des groupe-propulseurs, va façonner son avenir jusqu'au terme de la décennie.
Parmi les meilleurs débutants de 2025, Isack Hadjar a d'ores et déjà réussi son entrée dans le grand cirque. Désormais propulsé dans le baquet de l'écurie-mère, le Français fait face à de nombreux défis pour sa deuxième saison dans le championnat du monde. Alors, cadeau du ciel ou calice empoisonné ?

Isack Hadjar : quels atouts pour réussir chez Red Bull ?

Avec 51 points marqués sur 23 Grands Prix disputés (moins l'Australie et sa sortie de piste dans le tour de chauffe), Hadjar a clôturé 2025 avec une moyenne de 2,2 unités par course et la 12ème place au classement des Pilotes, à seulement cinq points du top 10 complété par Fernando Alonso.
Aux yeux de bon nombre d'observateurs, ses performances ont suffi à faire d'Hadjar le "meilleur débutant" de la saison, bien que, sur papier, ce titre honorifique revienne à Kimi Antonelli, mieux classé (7ème) avec 3 podiums et 150 points.
A la différence que l'Italien pilotait une machine du top - avec, il est vrai, la pression de défendre les couleurs d'une écurie d'usine comme Mercedes - là où le Français a dû batailler avec une Racing Bulls cantonnée plutôt au second peloton.
Au-delà des chiffres, la pointe de vitesse et la solidité d'Hadjar ont rapidement surpris le paddock, sa cote d'amour auprès de Red Bull grimpant en flèche en même temps que son compteur-points.
Désormais sur orbite à Milton Keynes au détriment de Yuki Tsunoda, le jeune homme de 21 ans sera forcément attendu au tournant. Mais là où la promotion-éclair du pilote japonais à la place de Liam Lawson avait tout du cadeau empoisonné, l'arrivée d'Hadjar à l'aube d'une nouvelle réglementation peut jouer en sa faveur.
D'abord parce que la F1 change de visage en 2026. Et bien que les écuries travaillent d'arrache-pied depuis des mois pour appréhender ces changements, bon nombre d'inconnues subsistent encore sur comment les monoplaces 2026 seront, facilement, ou non, apprivoisables par leurs titulaires en conditions réelles.
Autre possible atout : il débarque dans une écurie Red Bull remaniée. Entre les départs de plusieurs cadres-clés, l'arrivée de Laurent Mekies, et le regain de confiance de Verstappen, l'écurie anglo-autrichienne a entamé sa mue, comme libéré du poids de l'héritage bâti par les Newey, Horner et autre Marko, annoncé partant après Abou Dhabi.
Ce nouvel élan, Hadjar peut le transformer en force pour mieux faire son trou dans un organigramme encore inconnu, où les attentes seront forcément élevées et les comparaisons établies. Mais l'entame de ce nouveau chapitre peut lui donner ce temps d'adaptation nécessaire que Tsunoda, Lawson, et d'autres, n'ont guère eu sous l'ancienne hiérarchie.

Isack Hadjar : quels dangers le guettent au coin du vibreur ?

Pour rebondir sur le volet précédent, les bouleversement techniques attendus en 2026 contient aussi son lot de défis. Comment Hadjar s'adaptera-t-il au comportement de la future RB22 ? Les nouveaux pneus revus par Pirelli lui conviendront-ils, tout comme le nouveau système d'aérodynamique active ? Quid du niveau de compétitivité affiché par le premier moteur conçu par Red Bull Powertrains avec Ford ?
Quoi qu'il arrive, sa jeune expérience de la F1 sera mise à rude épreuve dans un team déterminé à entamer ce nouveau cycle du bon pied. Ce qui nous amène au deuxième "danger" qui guette le guette chez RB : Verstappen, son nouvel équipier, certes, mais aussi rival, point de référence, et, inévitablement, de comparaison.
Car ils sont nombreux, ces dernières saisons, à avoir cru en leur chance avant de finir "piétinés" par le quadruple Champion du monde F1. Car le constat est là, implacable : à l'exception peut-être de Daniel Ricciardo (qui a fait illusion pendant deux saisons avant de marquer le coup) et Sergio Pérez (non-membre de la filière Red Bull, condamné à jouer les "porteurs d'eau" durant quatre ans de hauts et bas), tous les équipiers du Néerlandais promus depuis la filière du taureau rouge s'y sont cassés les dents, de Carlos Sainz Jr. à Yuki Tsunoda en passant par Pierre Gasly, Alex Albon et Liam Lawson.

Qu'en sera-il pour Isack Hadjar, propulsé sur le terrain de Verstappen avec une unique saison dans les pattes et dans un contexte encore inconnu ? L'avenir nous le dira, mais le Français a démontré posséder quelques fameux atouts dans sa manche de combinaison pour entamer ce nouveau défi. A lui de les utiliser judicieusement et sans brûler les étapes...

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À propos de l’auteur
Guillaume Alvarez
Guillaume Alvarez
Rédacteur-Editeur pour Sport Auto, l'Auto-Journal et F1i. Je partage mon temps entre l'écriture, le reportage et les circuits, la plume et le micro portés par la passion de l'automobile et de la compétition, du Karting à la Formule 1, en noir et blanc comme en couleurs.
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