“Je veux transmettre le plaisir de conduire” : le message fort du patron de la division GR de Toyota

Que reste-t-il d'une promesse de patron quand les normes CO2 se resserrent et que l'automobile bascule vers l'électrique ? En 2017, Akio Toyoda, alors directeur général de Toyota, avait juré que le groupe ne construirait plus de voitures ennuyeuses. Huit ans plus tard, la branche sportive Toyota Gazoo Racing dévoile une supercar inattendue, la Toyota GR GT, censée incarner cette rébellion contre les modèles fades.

Le 4 décembre, tout près du circuit de Fuji au Japon, le constructeur a donc levé le voile sur la GR GT devant un parterre de journalistes. Responsable du projet, Takashi Doi a résumé la mission de cette voiture en expliquant que l'équipe "veut transmettre le plaisir de conduire et la passion pour les voitures", a-t-il expliqué, cité par le média américain The Drive. Derrière cette phrase simple, une ambition : faire d'une supercar V8 un outil de transmission autant qu'un objet de rêve.

Toyota GR GT, aboutissement d'une promesse d'Akio Toyoda

Pour Akio Toyoda, aujourd'hui président du conseil d'administration, l'absence de sportive dans la gamme a longtemps été vécue comme une blessure. Il détestait l'idée de ne rien proposer aux passionnés qui lui ressemblent. Sous son impulsion, la griffe sportive Toyota GR a pris forme, avec le retour de la Supra, l'arrivée des GR Yaris, GR Corolla et GR86, un Land Cruiser recentré sur le tout-terrain, tandis que Celica et MR2 se préparent à revenir.

Dans ce contexte, la Toyota GR GT, sa déclinaison de course GR GT3 et la future Lexus LFA électrique font figure de point d'orgue. Vaisseau amiral de la galaxie GR, la GR GT doit exister sur route comme sur circuit. Takashi Doi le dit clairement : le constructeur a développé "des voitures faites pour gagner". Cette orientation compétition devait irriguer chaque choix technique, tout en gardant en ligne de mire les sensations au volant.

Toyota GR GT : la technique au service du plaisir de conduire

Concrètement, la GR GT repose sur un châssis en aluminium léger et très rigide. Sous le capot, un V8 4,0 litres biturbo hybride développé en interne est installé très bas pour abaisser le centre de gravité. La puissance dépasse les 650 ch, avec une vitesse de pointe visée autour de 320 km/h. La boîte automatique 8 rapports de type transaxle utilise un train d'engrenages qui renverse le sens de la puissance vers un différentiel mécanique à glissement limité.

Takashi Doi résume l'esprit de cette architecture en expliquant : "Il s'agit de respecter et de revenir aux fondamentaux. L'agencement et un centre de gravité plus bas. La rigidité. Et l'aérodynamique". Ces trois axes se traduisent par une direction plus précise et un ressenti immédiat des réactions de la voiture. Quant aux entrailles de cette boîte transaxle maison à 8 rapports, la manière dont elle canalise la puissance vers les roues est décrite comme une véritable œuvre d'art d'ingénierie.

Quand Takashi Doi veut transmettre la passion Toyota GR

Derrière ces choix très pointus, Takashi Doi insiste sur la dimension pédagogique du projet : pour lui, cette GR GT doit servir à transmettre le plaisir de conduire et la passion pour les voitures à une nouvelle génération d'ingénieurs et de pilotes. Chez Toyota, cette volonté de passage de témoin rappelle le concept japonais de Shikinen Sengu. L'héritage de la première LFA devient ainsi la base d'une supercar pensée pour former de nouveaux talents.

Cet esprit se retrouve dans le lien prévu entre GR GT routière et GR GT3 de course, ouverte aux clients privés. La production restera limitée, avec un tarif envisagé entre 350 000 et 400 000 dollars, soit un peu plus de 320 000 € au minimum. Positionnée face aux supercars européennes, la GR GT sert de vitrine technologique et de laboratoire roulant pour que le plaisir de conduire traverse la prochaine décennie.