Fin du moteur thermique en 2035 : l'Union européenne abandonne le projet !

Publié le 17 décembre 2025 à 14:00
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Bruxelles recule sur l’interdiction des nouvelles voitures thermiques en 2035 et offre une nouvelle marge de manœuvre aux constructeurs.

On l’annonçait comme la date de mort programmée du moteur thermique en Europe. L’échéance de 2035, censée signer la fin des ventes de voitures essence et diesel neuves, vient pourtant de basculer : l’Union européenne a décidé d’assouplir en profondeur sa trajectoire.

Interdiction des voitures thermiques en 2035 : le projet initial

Au lieu d’une interdiction des voitures thermiques en 2035, la Commission européenne propose un nouveau cadre qui laisse vivre les moteurs à combustion, tout en gardant des objectifs climatiques serrés. Le signal envoyé à l’industrie et aux automobilistes est très différent.
À l’origine, la législation issue du Pacte vert prévoyait une réduction de 100 % des émissions de CO₂ à l’échappement pour les voitures neuves en 2035 par rapport à 2021. Concrètement, seuls les véhicules zéro émission, principalement électriques ou à hydrogène, pouvaient encore être vendus. Les États membres devaient adapter leurs infrastructures de recharge, tandis que les constructeurs étaient poussés à investir massivement dans l’électrique.
Cette ligne dure a rencontré une opposition croissante de la part de plusieurs gouvernements et des industriels. L’Allemagne et l’Italie ont pesé lourd pour obtenir un assouplissement, quand la France continuait de défendre la fin des moteurs thermiques en s’appuyant sur une hausse de 26 % des ventes de voitures électriques en 2025.
Le chancelier allemand Friedrich Merz résumait le décalage avec le terrain : "La réalité, c’est qu’il y aura encore des millions de voitures à moteur thermique dans le monde en 2035, 2040 et 2050.", a-t-il déclaré.

Ce que change le recul de l’UE pour les moteurs à combustion

Le 16 décembre 2025, la Commission a acté un virage : les constructeurs devront atteindre à partir de 2035 une réduction de 90 % des émissions de CO₂ par rapport à 2021, et non plus 100 % : "À partir de 2035, les constructeurs automobiles devront se conformer à un objectif de réduction de 90 % des émissions à l’échappement, les 10 % restants devant être compensés par l’utilisation d’acier bas carbone produit dans l’Union, ou par le recours aux e-carburants et aux biocarburants.", a indiqué la Commission européenne.
Aucun nouveau calendrier n’est fixé pour une interdiction totale du thermique. En pratique, plusieurs types de véhicules pourront donc encore être vendus après 2035, tant que la flotte globale respecte les 90 % et que les 10 % restants sont compensés : voitures à moteur à combustion interne "pures" en volumes limités ; hybrides légers et hybrides rechargeables (PHEV) ; électriques à prolongateur d’autonomie (range extenders) et les véhicules 100 % électriques ou à hydrogène, toujours encouragés.
Un cadre suffisamment souple pour laisser cohabiter différentes philosophies, y compris celles qui placent l’émotion de conduite au centre du projet. Les objectifs intermédiaires de 2030 seront lissés sur la période 2030-2032 via un système de "banking & borrowing", et un gel de dix ans des nouvelles règles pour les véhicules doit offrir de la visibilité aux groupes automobiles.
Ce recul arrive après une année de réunions de haut niveau entre Bruxelles et les grands groupes comme BMW, Volkswagen, Mercedes, Renault, Stellantis ou Ford. Face à la demande d’électriques jugée décevante, à des prix élevés et à la concurrence de modèles chinois meilleur marché, l’industrie a mis la pression.

Pour les automobilistes européens, ce nouveau cadre signifie que les moteurs thermiques ne disparaîtront pas en 2035, mais qu’ils deviendront plus rares, plus chers à homologuer et fortement dépendants de carburants plus propres.
La Commission renforce en parallèle les "super crédits" pour les petites voitures électriques abordables produites en Europe et crée une catégorie M1E pour simplifier la vie des citadines de moins de 4,2 mètres. Le paquet législatif doit encore être examiné par le Parlement européen et le Conseil en 2026...

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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