Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : quels points importants à surveiller ?

Publié le 18 novembre 2024 à 15:30
Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : quels points importants à surveiller ?

Avec cette Classe E type W211, Mercedes fait peu évoluer le design. Conservatrice sur la forme, elle est plus moderne sur le fond en étrennant une électronique complexe. Gros plan sur les 55 et 63 AMG et leurs points importants à surveiller.

Sport Auto se penche sur les points importantes à surveiller sur les Mercedes AMG E 55 et E63 commercialisées de 2002 à 2009 à partir de 12 000 euros.

Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : présentation des versions

E 55 AMG

  • 2002 à 2006
  • Moteur : V8, compresseur, 24 S, 5 439 cm3 , 476 ch à 5 600 tr/mn
  • Transmission : 5 rapports automatiques
  • Poids : 1 839 kg
  • V. max. : 250 km/h

E 63 AMG

  • 2006 à 2009
  • Moteur : V8, 32 S, 6 209 cm3 , 514 ch à 6 800 tr/mn
  • Transmission : 7 rapports automatiques
  • Poids : 1 840 kg
  • V. max. : 250 km/h

Lorsque Mercedes commercialise la nouvelle Classe E – type W211 –, on assiste à une révolution silencieuse. Sur la forme, le design fluide et élégant gagne légèrement en modernité et s’inscrit dans la lignée de sa devancière. Sur le plan technique, l’électronique prolifère.
Cette nouvelle génération adopte un système bus CAN, servant à véhiculer plus rapidement de nombreuses informations d’un boîtier à un autre. Autre innovation majeure : un dispositif de freinage SBC (Sensotronic Brake Control), permettant de supprimer des éléments mécaniques entre la pédale de frein et les étriers.
Ces dispositifs d’avant-garde, à la technologie mal maîtrisée, seront source de multiples déboires – et de rappels ! Mercedes fera amende honorable en prenant en charge les défaillances rencontrées sur ces modèles. Des modifications sont apportées dès 2004, et la marque reviendra à un système de freinage hydraulique plus conventionnel et plus fiable, à partir du restylage opéré en septembre 2006.
En outre, cette génération accumulera de nombreux problèmes mécaniques jusqu’alors inconnus chez Mercedes, notamment sur les diesels CDI. La version 55 AMG qui nous intéresse est apparue fin 2002. Si son V8 5.5 de 476 ch gavé par un compresseur ne pose pas de souci, elle n’a pas été épargnée par les problèmes électroniques affectant les autres versions.
Voilà donc un élément crucial à vérifier avant d’acheter : s’assurer que le modèle a bien bénéficié des campagnes de rappel. A partir du restylage de 2006, ces défaillances sont résolues. Mieux, la voiture se mue en 63 AMG en adoptant un V8 atmosphérique 6.2 délivrant 514 ch.
Un pack AMG Performance rend l’auto encore plus désirable en faisant sauter la bride électronique, et en ajoutant un différentiel arrière autobloquant, une suspension Sport et des jantes spécifiques de 18 pouces. C’est la version la plus prisée, surtout en break, justifiant un surcoût de 5 000 € en occasion.
Si cette dernière peut encore prétendre à un peu plus de 30 000 € avec 70 000 km au compteur, les prix baissent autour des 20 000 € – voire bien moins – pour les berlines 55 AMG dépassant les 200 000 km. Plus que le kilométrage, c’est surtout l’état général et un suivi sérieux et régulier qui doivent primer.

Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : quelles pannes à surveiller ?

Carrosserie et structure

Cette Mercedes construite majoritairement en acier donne satisfaction avec une carrosserie parfaitement alignée. Le rendu des peintures est superbe, et un effet peau d’orange doit vous alerter : vous êtes en présence d’un exemplaire qui a été mal réparé.
Bien sûr, les boucliers couleur carrosserie restent vulnérables. Avec le temps, les exemplaires négligés peuvent voir le vernis des peintures s’altérer, et de la corrosion peut apparaître, surtout au niveau des passages de roue.
Cela concerne notamment les modèles en provenance d’Allemagne (sel sur les routes). L’idéal serait de mettre la voiture sur un pont pour avoir une vue d’ensemble des soubassements.

Transmission

En 55 ou en 63 AMG, la W211 est une propulsion qui utilise exclusivement des boîtes automatiques. La 55 AMG fait un peu old school aujourd’hui, puisqu’elle se contente d’une boîte à 5 rapports. Outre une fiabilité avérée, si celle-ci fonctionne correctement, elle doit être douce et ne présenter aucun à-coup. Dans le cas contraire, méfiance !
A partir du discret restylage de 2006, en devenant 63 AMG, la W211 adopte une boîte 7G-Tronic, elle aussi très fluide et agréable à l’usage. Dans les deux cas, pour assurer leur bonne tenue dans le temps, il faudra vidanger et changer la crépine tous les 60 000 km, ce qui coûte dans les 700 € environ chez Mercedes. Pensez à vérifier l’état des supports de la boîte également.

Intérieur

Les matériaux sont de qualité, bien ajustés et les selleries en cuir tiennent bien dans le temps. L’usure du siège conducteur doit être en rapport avec le kilométrage indiqué. L’électronique embarquée posant problème, prenez le temps de vérifier le bon fonctionnement de tous les équipements.
Sur les modèles dotés du toit ouvrant, il peut y avoir des soucis au niveau des joints. A partir du restylage de 2006, l’ensemble gagne encore en qualité et en modernité. Mais aussi en présentation, avec le pack Performance qui comprend des parements en carbone.

Moteur

Au lancement, la W211 hérite du V8 5,5 litres suralimenté « M113 ». Ce bloc à distribution par chaîne (476 ch) est fiable. Mais avec le temps, il faudra songer à changer les supports du moteur. Avec l’âge, des fuites du côté des joints du couvre-culasse apparaissent : comptez 620 € pour les remplacer.
La pompe à carburant, à changer vers les 100 000 km, coûte dans les 1 200 €. Remplacer la poulie au complet revient en revanche bien plus cher : prévoyez 2 130 €. A partir du restylage de septembre 2006 arrive le « M156 », un V8 6,2 litres atmosphérique. Ce bloc à 4 arbres à cames dotés de déphaseurs brille par sa robustesse.
Les exemplaires dépassant les 300 000 km ne sont pas rares. Les ennuis de jeunesse concernant les vis de culasse défectueuses et les poussoirs hydrauliques ont été pris en charge par le constructeur.
Avec le temps, il peut y avoir de légères fuites d’huile sur le haut moteur. Dans tous les cas, en 55 ou 63 AMG, faites au moins une révision par an dans la limite de 15 000 km (600 € pour le petit service et 1 500 € pour le grand service).

Trains roulants

Cette propulsion de 4,81 m est lourde (1 839 kg à vide en berline). Les périssables ont tendance à s’user rapidement, notamment les pneus. D’origine, la 55 AMG reçoit des 245/40 R 18 à l’avant et des 265/35 R 18 à l’arrière, et il faudra les changer tous les 30 000 km maximum, voire bien moins en cas de conduite énergique.
Sur les premiers modèles, les freins électro-hydrauliques Sensotronic « SBC » ont été à la source de nombreux dysfonctionnements, corrigés lors de rappels en novembre 2005 avec à la clé un changement de l’unité hydraulique. A partir de 2006, Mercedes est revenu à un système plus classique, moins capricieux.
Autre source fréquente de soucis : la suspension pneumatique Airmatic, pas fiable du tout. Un problème réglé à la suite de rappels jusqu’en 2004, dont vous devrez vous assurer. Vérifiez le bon état des roulements, rotules, bras et triangles de suspension. Pensez à une géométrie complète des trains roulants chez un spécialiste.

Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : combien coûte-t-elle ?

Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : ses plus ?

  • Cote attractive
  • Performances
  • Super V8 (55 et 63)
  • Qualité de fabrication

Mercedes AMG E 55 / E63 (2002-2009) : ses moins ?

  • Electronique capricieuse (jusqu’en 2005)
  • Rare en bel état d’origine
  • Poids élevé
  • Coûts d’entretien élevés

Le verdict de Sport Auto ?

Il s’agit du parfait « sleeper », c’est-à-dire une occasion pas trop spectaculaire, plus abordable que d’autres, mais qui offre de bonnes prestations et de la fiabilité. Pensez à votre budget entretien : achetez un exemplaire qui a été très bien suivi.

Retrouvez notre fiche occasion de la Mercedes AMG E 55 / E63 dans le Sport Auto n°753 du 01/09/2024.

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