F1 - Renault face à « un chantier titanesque »

Publié le 26 février 2016 à 13:36
Mis à jour le 29 novembre 2020 à 02:39
Kevin Magnussen

Renault fait face à un chantier énorme pour renforcer son équipe avant de pouvoir gagner. Le constructeur veut commencer à progresser dès cette année.

Renault fait son retour en F1 cette année, mais le constructeur français aura besoin de temps pour gagner. Red Bull a décroché son premier titre à sa sixième saison et Mercedes à sa cinquième. Renault espère gagner aussi vite. Pour cela, il faut reconstruire une équipe, avec le besoin de recruter 160 personnes. Cette restructuration prendra du temps.
« Si on veut se fixer un objectif élevé, le chantier est titanesque, en termes de structures, de nombre de salariés, etc, à Viry (l'usine moteurs) ou à Enstone (l'usine châssis), » a expliqué Frédéric Vasseur, le directeur de la compétition de Renault Sport Racing, à L'Equipe. « Mais on a l’avantage énorme d’avoir un projet à moyen terme, ce qui est assez rare en F1. Carlos Ghosn (le Président de l'Alliance Renault-Nissan) nous fixe des objectifs à trois ans (des podiums) ou cinq ans (le titre), c’est un luxe. »
« Ce qui compte, dans un premier temps, c’est d’être capables de reconstruire une équipe sur des bases solides, de faire les recrutements judicieux au bon moment, de nous donner les moyens de production et de calcul, de faire un travail en profondeur sur les bases plutôt que de chasser le résultat à la seconde tout de suite. »
Lotus a été proche de la faillite l'an dernier. L'arrivée de Renault avec un projet très ambitieux a redonné un nouveau souffle à l'équipe d'Enstone: « Tout le monde sait que les derniers mois, voire les dernières années, ont été plus que compliqués à Enstone, il n’y avait plus de ressources depuis plusieurs semaines mais j’ai trouvé là-bas une réelle adhésion au projet Renault, » précise Vasseur.
« À l’atelier, certains avaient ressorti les vieux tee-shirts ! Cette motivation a compensé le manque de moyens et nous a clairement permis d’être là (à Barcelone) aujourd’hui, avec une voiture qui fonctionne. »
Avoir la RS16 prête à Barcelone était une petite victoire pour Renault, en raison des énormes changements nécessaires pour adapter la monoplace au V6 Renault, alors que l'équipe était motorisée par Mercedes la saison dernière.

Pas d'objectif sportif en 2016, mais une volonté de progrès

La monoplace utilisée cette année sera forcément en retrait. Le développement a été fait par Lotus avant le rachat par Renault, avec des moyens très limités. L'équipe n'a fixé aucun objectif sportif pour la saison 2016. La seule volonté est de progresser et d'instaurer un esprit de combativité.
« Nous n’avons pas d’objectif à court terme, » martèle Vasseur. « On ne va pas se dire qu’on veut finir septième ou huitième cette année. On fait avec ce qu’on a, et tout le monde est motivé pour le faire fructifier car ce qui va compter, avant le résultat brut, c’est la progression. Peu importe d’où on part, ce qu’il faut c’est arriver au bout. »
« Mais je ne veux pas non plus qu’on tombe dans la facilité de se dire qu’on est dans une année de transition, sans enjeux, qu’on verra en 2017 et qu’on va passer l’année à repeindre les bureaux. Ce serait psychologiquement le pire. Enstone est une véritable équipe de course et il faut garder cet état d’esprit, cette gnaque-là, à aller chercher le dernier centième. »
« Est-ce qu’on introduira une voiture plus aboutie en cours de saison ? Il faut déjà voir où on en est à Melbourne et également avoir une idée à peu près claire sur les réglementations 2017. On avisera en cours d’année. »

Nos marques populaires Voir tout

Sport Auto