F1 - Renault face à « un chantier titanesque »

Renault fait face à un chantier énorme pour renforcer son équipe avant de pouvoir gagner. Le constructeur veut commencer à progresser dès cette année.
Renault fait son retour en F1 cette année, mais le constructeur
français aura besoin de temps pour gagner. Red Bull a décroché son
premier titre à sa sixième saison et Mercedes à sa cinquième.
Renault espère gagner aussi vite. Pour cela, il faut reconstruire une équipe, avec le besoin de
recruter 160 personnes. Cette restructuration
prendra du temps.
« Si on veut se fixer un objectif élevé, le chantier est
titanesque, en termes de structures, de nombre de salariés, etc, à
Viry (l'usine moteurs) ou à Enstone (l'usine châssis), » a
expliqué Frédéric Vasseur, le directeur de la compétition de
Renault Sport Racing, à L'Equipe. « Mais on a l’avantage
énorme d’avoir un projet à moyen terme, ce qui est assez rare en
F1. Carlos Ghosn (le Président de l'Alliance Renault-Nissan) nous
fixe des objectifs à trois ans (des podiums) ou cinq ans (le
titre), c’est un luxe. »
« Ce qui compte, dans un premier temps, c’est d’être capables
de reconstruire une équipe sur des bases solides, de faire les
recrutements judicieux au bon moment, de nous donner les moyens de
production et de calcul, de faire un travail en profondeur sur les
bases plutôt que de chasser le résultat à la seconde tout de suite.
»
Lotus a été proche de la faillite l'an dernier. L'arrivée de
Renault avec un projet très ambitieux a redonné un nouveau souffle
à l'équipe d'Enstone: « Tout le monde sait que les
derniers mois, voire les dernières années, ont été plus que
compliqués à Enstone, il n’y avait plus de ressources depuis
plusieurs semaines mais j’ai trouvé là-bas une réelle adhésion au
projet Renault, » précise Vasseur.
« À l’atelier, certains avaient ressorti les vieux
tee-shirts ! Cette motivation a compensé le manque de moyens
et nous a clairement permis d’être là (à Barcelone) aujourd’hui,
avec une voiture qui fonctionne. »
Avoir la RS16 prête à Barcelone était une petite victoire pour
Renault, en raison des énormes changements nécessaires pour adapter
la monoplace au V6 Renault, alors que l'équipe était motorisée par
Mercedes la saison dernière.
Pas d'objectif sportif en 2016, mais une volonté de progrès
La monoplace utilisée cette année sera forcément en retrait. Le
développement a été fait par Lotus avant le rachat par Renault,
avec des moyens très limités. L'équipe n'a fixé aucun objectif sportif pour la saison 2016. La seule
volonté est de progresser et d'instaurer un esprit de
combativité.
« Nous n’avons pas d’objectif à court terme, » martèle
Vasseur. « On ne va pas se dire qu’on veut finir septième ou
huitième cette année. On fait avec ce qu’on a, et tout le monde est
motivé pour le faire fructifier car ce qui va compter, avant le
résultat brut, c’est la progression. Peu importe d’où on part, ce
qu’il faut c’est arriver au bout. »
« Mais je ne veux pas non plus qu’on tombe dans la facilité de
se dire qu’on est dans une année de transition, sans enjeux, qu’on
verra en 2017 et qu’on va passer l’année à repeindre les bureaux.
Ce serait psychologiquement le pire. Enstone est une véritable
équipe de course et il faut garder cet état d’esprit, cette
gnaque-là, à aller chercher le dernier centième. »
« Est-ce qu’on introduira une voiture plus aboutie en cours de
saison ? Il faut déjà voir où on en est à Melbourne et
également avoir une idée à peu près claire sur les réglementations
2017. On avisera en cours d’année. »


