F1 - Renault doit recruter 160 personnes

Renault veut jouer le titre en 2020 mais le constructeur sait qu'il ne peut rien espérer cette année et il s'attend à être nettement derrière Red Bull. L'équipe doit être reconstruite : ces dernières années, Lotus, l'équipe rachetée par Renault, a traversé des difficultés financières et elle a vu ses effectifs fondre. Plusieurs ingénieurs clé sont partis, comme James Allison, qui a quitté son poste de directeur technique pour occuper le même rôle chez Ferrari.
Le renforcement de l'équipe prendra du temps. En début d'année, l'équipe avait publié des petites annonces pour 34 postes à pourvoir. Le but est d'en recruter 160 au total. Interrogé par Autosport sur le nombre de personnes recrutées depuis le rachat de Lotus, Cyril Abiteboul a précisé que le processus n'a pas encore réellement débuté puisque les plus grands ingénieurs ne sont jamais disponibles immédiatement.
« Très peu pour le moment, » a répondu le directeur général de Renault Sport Racing. « Nous voulons nous assurer que nous recrutons des personnes compétentes, et en général les personnes compétentes ne sont pas disponibles très rapidement parce qu'elles doivent respecter une clause de non-concurrence pendant un certain temps, et on ne peut pas les avoir avant six mois, ou parfois un an. Actuellement, nous avons 490 personnes à Enstone (l'usine châssis). Le but est d'arriver à 650 avant fin 2017. »
Fin 2015, Lotus avait 470 employés. Renault n'a donc qu'une vingtaine de recrues pour le moment. Le but n'est pas d'en avoir autant que certains top teams: « Les plus grosses équipes ont 800 personnes, et je pense que nous serons en mesure de nous battre avec elles, et je fais référence à Mercedes ou Red Bull, avec 650 personnes à Enstone, » souligne Abiteboul. « Nous y parviendrons en partageant beaucoup d'activités entre Viry (l'usine moteur) et Enstone. »

Séduire les meilleurs ingénieurs n'est pas facile

Cyril Abiteboul a l'ambition de séduire les meilleurs ingénieurs présents en F1. Il pense être en mesure de leur apporter des garanties sur les ambitions de Renault.
« Pour attirer des gens de la concurrence, il faut une histoire, » estime Abiteboul. « Maintenant il faut commencer à raconter l'histoire de Renault, les projets, les dirigeants, les ressources financières, les partenaires, les ambitions à long terme. Maintenant nous avons un projet, donc j'espère que nous allons pouvoir attirer les talents. »
Renforcer l'usine de Viry-Chatillon n'est pas nécessaire: « Honnêtement, nous plus de ressources que nécessaire à Viry, » assure Abiteboul. « Je connais la perception de certaines personnes, des choses dites par Red Bull, sur un manque de ressources. Nous avons assez de ressources financières et humaines. C'est une question de direction technique, de savoir-faire, de compétences. »
« Nous avons dû recruter beaucoup de gens pour les nouveaux règlements (les groupes propulseurs lancés en 2014). Le problème avec des gens nouveaux, jeunes, qui sortent de l'université, c'est qu'il faut les former. Maintenant ils sont formés, au niveau, motivés pour ce nouveau projet, et ils auront plus que le nécessaire pour faire le travail dont nous avons besoin. »