F1 - Renault prudent en 2016, ambitieux en 2020

Frédéric Vasseur sait que Renault ne pourra pas s'imposer cette année. Le directeur de la compétition veut poser les bases pour viser le titre en 2020.
Renault a beaucoup tardé avant de finaliser le rachat de Lotus.
Pour la saison 2016, les objectifs sont évidemment modestes.
Renault avait un retard important sur le moteur l'an dernier et le
manque de moyens de Lotus a énormément limité le développement de
la RS16. Le véritable de Renault est à plus long terme : décrocher
le titre en 2020.
« Je sais que 2016 sera compliqué, » a expliqué Frédéric
Vasseur, le directeur de la compétition de Renault Sport Racing,
qui gèrera l'équipe au quotidien, à L'Equipe.
« Actuellement, sur les 22 voitures sur la grille, il n’y
en a que deux qui peuvent gagner. Et ce sont des Mercedes. Avec
peut-être Vettel, sur un coup. On sait qu’on ne gagnera pas en
2016. »
« Mais le discours du Président Carlos Ghosn a été clair. Ses
objectifs sont réalistes : on doit viser le podium en 2018 et
la gagne en 2020. Le cahier de route est clair. »
Une année pour apprendre à gagner, pas une année de transition
L'usine d'Enstone, celle du châssis, est loin de pouvoir
rivaliser avec celle de Mercedes, l'équipe la plus performante du
plateau. Avant le rachat pour Renault, Lotus avait 470 employés,
alors que Mercedes en avait 765 en 2014. La saison à venir va permettre de
renforcer l'équipe, mais Frédéric Vasseur veut
que Renault commence à apprendre à gagner.
« Je ne veux pas tenir le discours de l’année de transition
parce que, en France, je les connais les années de transition qui
deviennent une décennie, » prévient Vasseur. « Je ne veux
pas, sous prétexte qu’on ne gagnera pas, que les troupes,
inconsciemment, se relâchent. La course auto ne se fait jamais en
dilettante. »
« On doit être prêts pour 2017. Et pour tenir cet objectif, je
veux que tout le monde fasse comme si, dès cette année. Les pit
stop, par exemple, on doit les faire à 2,4sec, même si on se bat
pour la 18ème place. Pas en 3,0sec ! Comme ça, on sera prêts
lorsqu’on commencera à jouer aux avant-postes. »
« Cela prend du temps d’apprendre à gagner. En revanche, cela
s’oublie très vite. Après, il ne faut pas négliger que nous
fournissons aussi Red Bull. Eux, ils savent gagner. Ils ont fait
des châssis top. Et notre moteur doit les aider à cela. »
Renault ne sait pas vraiment à quoi prétendre cette année :
« À nous de voir, après les tests de Barcelone, quels
objectifs réalistes nous pouvons nous fixer pour 2016, » souligne
Vasseur.


