F1 - Ricciardo a mal vécu l'accrochage de Bakou

La façon dont Red Bull a géré l'accrochage de Bakou a joué dans la décision de Daniel Ricciardo de partir chez Renault.
Daniel Ricciardo a surpris en quittant Red Bull pour Renault l'an dernier. L'Australien a évoqué plusieurs raisons, la première étant la volonté d'un nouveau défi, mais il doutait aussi des performances du moteur Honda.
Le documentaire de Netflix sur la F1 montre aussi que Daniel Ricciardo craignait de ne pas être aussi bien traité que Max Verstappen, lié à l'équipe jusqu'en 2020 avec un contrat lucratif. L'accident de Bakou a illustré cette possible différence de traitement.
Ricciardo a percuté Verstappen et l'équipe a jugé les deux pilotes responsables. Ricciardo s'est étonné de ce choix, puisqu'il estime qu'il n'avait rien à se reprocher dans l'incident.
- Bakou 2018 : Ricciardo était furieux contre Red Bull
« J'ai eu du mal à accepter ça, toute la course et ce qui a suivi, » a déclaré Ricciardo au Sydney Morning Herald. « Cela a joué un rôle dans ma décision. Je n'ai jamais retrouvé la même impression après. Dès que je l'ai percuté, je me suis dit "Vous le méritiez, c'était bordélique". »
« Si les rôles avaient été inversés, si j'avais été devant, que j'avais bougé deux fois dans la zone de freinage et qu'il m'avait percuté, les choses auraient-elles été gérées de la même façon ? Je me suis posé la question. »
« L'équipe a traité cette situation en disant que les torts étaient partagés, alors que je pensais que c'était leur erreur et cell de Max. Beaucoup de choses n'allaient pas. »
« Peut-être qu'il n'y avait pas assez d'amour »
Daniel Ricciardo précise qu'il ne « repense pas négativement » à son passage chez Red Bull, mais il ne sentait pas un fort désir de le conserver. Le contrat signé très tôt par Max Verstappen, dès Austin 2017, l'a aussi fait douter de son statut dans l'équipe.
« Ce n'était rien de physique, ce n'était pas comme si Max avait eu, disons, un meilleur aileron avant que moi, ou un plus récent, » explique Ricciardo. « Mais il s'est engagé avec l'équipe pour tellement de temps, tellement tôt, et l'accord était tellement important, que cela m'a fait penser que l'équipe se disait "Il nous a montré plus de confiance que toi, et tu prends beaucoup de temps dans tes négociations". »
« Peut-être que Red Bull se disait "Tu n'iras nulle part", mais je pense que c'est la mauvaise approche. Je sentais que je devais travailler dur pour justifier ce que je voulais, et que mes performances montreraient ma valeur. Peut-être qu'il n'y avait pas d'amour. »
Abiteboul a flairé le bon coup
Renault a identifié ces doutes de Daniel Ricciardo et l'équipe en a profité pour l'attirer. Cyril Abiteboul a pu piquer un pilote à Red Bull, quelques semaines après que l'équipe ait décidé d'abandonner le moteur Renault. Abiteboul a offert à Ricciardo le cadre dont il avait besoin.
« Il fallait aller vers lui et expliquer notre situation , et je pense que ce cela fait partie de ce qu'il a aimé dans notre style et notre approche, notre attitude et la façon de gérer les pilotes, » explique le directeur général de Renault Sport Racing, dans les colonnes du Sydney Morning Herald. « C'était peut-être différent de ce dont il avait l'habitude. »
« Je vois déjà que c'est quelqu'un qui ne s'impose pas, il fait ses preuves avec ses résultats et ses actes plutôt qu'en disant "Je suis le leader" et en s'affirmant. C'est ce que j'aime énormément dans son arrivée (chez nous). Il y a une opportunité fantastique pour voir un leader émerger chez Renault, et c'est l'une des raisons qui nous a poussés à aller vers Daniel. »