Mini GP Mk III : que vaut-elle sur le marché de l'occasion ?
La Mini Cooper S JCW est trop sage ? Optez pour la version GP. Cette "bombinette" ne revendique pas moins de 306 chevaux ! Un futur "collector" qui n'est toutefois pas sans défauts...
Déclinée à partir de la Mini de 3e génération F56, la GP est un modèle à part, assez proche du concept John Cooper Works GP dévoilé au Salon de Francfort 2017.
Mini GP Mk III (2019-2020) : présentation du modèle
- Moteur : 4 en ligne, 1 998 cm3 , 306 ch à 5 000 tr/mn
- Transmission : 8 rapports automatiques
- Poids : 1 255 kg
- V. max. : 265 km/h
Elle fut présentée à la fin de l’année 2019. Si une simple Cooper S JCW faisait déjà bonne impression avec son moteur poussé à 231 ch – soit autant qu’une Audi S1 Quattro –, la Mini GP monte le curseur à 306 ch !
Outre son 4 cylindres 2 litres turbo, elle se distingue par son kit carrosserie pour le moins ravageur, composé d’élargisseurs d’aile en fibre de carbone, d’un bouclier avant largement évasé et d’un immense aileron de toit. Pour la discrétion, on repassera, mais côté sportivité, c’est un carton plein !
Seul petit regret : la boîte manuelle à 6 rapports a ici été remplacée au profit d’une boîte automatique à 8 rapports à convertisseur, associée à des palettes au volant. Une boîte peu sportive, assez décalée par rapport au tempérament mécanique et à la sécheresse de la suspension, qui ne se préoccupe guère de confort.
D’ailleurs cette petite bombe n’offre que deux baquets : un arceau de sécurité s’est substitué à la banquette ! Facturée en neuf à 44 900 €, cette Mini très spéciale, produite à 3 000 exemplaires dans le monde, tient bien la cote. Comptez un budget de 45 000 € pour accéder à cette rareté…
Mini GP Mk III : quels problèmes fréquents à surveiller ?
Carrosserie et structure
La Mini GP reprend la coque et la carrosserie en acier d’une Mini F56 Hatch classique. Le châssis a néanmoins été rigidifié, mais pour le reste, tout est identique à une simple Mini 3 portes.
Toutefois, la GP reçoit de nombreux accessoires qui lui sont spécifiques, comme ses ailes élargies en plastique renforcé de fibre de carbone, mais aussi son pare-chocs avant largement évasé, sans oublier l’imposant aileron de toit au design très travaillé.
Autant d’éléments exposés et chers à remplacer dont il faudra vous assurer de l’état. En effet, un bouclier avant coûte près de 1 000 €, et l’aileron de toit est facturé… 2 977 €. Vérifiez que les strippings rouges, assez sensibles aux lavages et aux UV, soient bien collés et conservent leur éclat.
Transmission
Pour encaisser le couple, cette traction survitaminée équipée d’un auto-bloquant mécanique Torsen utilise une boîte automatique à 8 rapports Getrag, réputée fiable. Mais la sportivité en prend un coup !
Le mode manuel est assez décevant, avec une gestion électronique de la boîte qui reprend toujours le dessus et vous empêche de flirter avec les 6 500 tr/mn du rupteur. Seul avantage : cette boîte ne réclame aucun changement d’embrayage et ne demande pas non plus d’entretien théoriquement, puisqu’elle dispose d’une huile « Long Life ».
Erreur, car pour bien faire, il faudra la vidanger à l’approche des 100 000 km et remplacer la crépine, voire avant en cas d’utilisation intensive (ville et/ou circuit). Comptez 800 € environ dans le réseau.
Intérieur
Cette Mini GP joue la carte de la sportivité et de l’exclusivité avec son habitacle dépouillé, qui se limite à deux baquets agrémentés de surpiqûres rouges. Malgré la confidentialité de ce modèle, la finition laisse à désirer avec des bruits souvent présents à bord.
Quant à l’électronique embarquée, elle n’est pas exempte de bugs plus ou moins gênants pouvant imposer un passage en atelier pour une reprogrammation de l’unité de contrôle. Avant d’acheter, assurez-vous que tout fonctionne bien.
Moteur
Eprouvé sur le Z4 28i et la 135i, ce 4 cylindres 2 litres est réputé fiable, y compris le turbo à condition de respecter les temps de chauffe. Ce bloc est doté d’une distribution par chaîne. Pour l’entretien, Mini préconise une révision tous les deux ans dans la limite de 30 000 km pour effectuer une vidange et remplacer les filtres, sachant qu’il faudra renouveler les bougies tous les quatre ans. L’intervention coûte 536 € dans le réseau à Paris et 922 € pour la grosse révision.
Notez qu’il y a eu deux rappels, l’un visant à changer les coussinets axiaux du vilebrequin, et l’autre la soupape de recirculation des gaz d’échappement. Hormis de possibles fuites d’huile, à prendre en compte seulement si elles sont importantes, ce moteur peut souffrir d’une faiblesse au niveau de la conduite d’air du turbo. Un élément à surveiller.
Trains roulants
Abaissée de 10 mm par rapport à une Cooper JCW, la Mini GP bénéficie de trains roulants revus et corrigés comprenant une barre antiroulis avant, mais aussi d’un trapèze de renfort reliant le train arrière au plancher central, ainsi que de combinés ressorts-amortisseurs spécifiques.
Malgré ces réglages (dont un carrossage de - 1,5° apporté aux 4 roues), la Mini GP a un train avant qui joue les têtes chercheuses, réclamant d’incessantes corrections au volant, très précis et direct. Par ailleurs, le confort est absent, faute de débattements suffisants au niveau des suspensions. Pénible sur route, le niveau de confort de la Mini GP n’est vraiment supportable que sur le billard d’un circuit !
Et le prix des pièces est élevé pour la catégorie. Comptez 520 € pour une paire d’amortisseurs avant et 340 € pour le train arrière. Quant aux pneus, en 225/35 R 18, il vous en coûtera 260 € par train. Il est recommandé de changer les pneus d’origine, peu efficaces, au profit de Michelin ou de Pirelli pour gagner en grip.
Concernant les freins spécifiques majorés, misez sur 1 279 € à l’avant pour un forfait incluant les plaquettes et 718 € pour l’arrière. Ces derniers manquent d’efficacité à chaud en usage intensif sur circuit, et il n’est pas rare de voiler les disques. Il faudra alors remplacer tout le système. Une surchauffe affecte aussi les jantes de 18 pouces, au point d’en craqueler la peinture.
Mini GP Mk III (2019-2020) : ses atouts ?
- Look
- Exclusivité
- Performances
- Sensations
- Déjà collector
Mini GP Mk III (2019-2020) : ses faiblesses ?
- Train avant dépassé
- Confort inexistant
- Boîte auto imposée
- Aspects pratiques
- Cote élevée
Le verdict de Sport Auto
Si les performances sont à la hauteur de son look, cette Mini GP, inconfortable et peu efficace sur route ouverte, ne tient pas toutes ses promesses sur le plan de la rigueur. Mais son aspect collector est indéniable…
Retrouvez notre article d'analyse de la Mini GP (2019-2020) dans le Sport Auto n°749 du 31/05/2024.