TVR Chimaera (1992-2003) : une bonne affaire en occasion ?

La TVR Chimaera, commercialisée de 1992 à 2003, est-elle une bonne affaire en occasion ? Sport Auto répond à vos questions.

La TVR Chimaera, commercialisée de 1992 à 2003, est-elle une bonne affaire en occasion ?

TVR Chimaera (1992 - 2003) : un modèle pour "épicurieux"

Vous recherchez de l’exclusivité, mais aussi du style, un gros moteur communicatif, des sensations fortes mais sans vous ruiner ? Cela existe chez TVR, qui est un peu l’Alpine anglais.
Ce petit constructeur de voitures de sport a proposé des coupés et roadsters originaux, habillés d’une carrosserie en polyester, motorisés par des blocs éprouvés issus de la grande série. Ce cocktail savoureux a permis à la petite firme de Blackpool de sortir des créations pour le moins originales, à l’image de la Chimaera, commercialisée à partir de 1992.
Ce roadster séduit par la ligne longue et épurée, qui parvient même à faire oublier les feux arrière issus de l’ancienne Ford Fiesta Mk3 tant ils sont bien intégrés. Elle intrigue à travers quelques détails qui font mouche, comme la jonction des portières partant se perdre dans les ouïes des ailes avant, ou l’absence de poignées de porte, l’ouverture se faisant au moyen d’un petit bouton dissimulé… dans les rétroviseurs !
Conçue comme une voiture de course, malgré un positionnement de GT moins exigeante à conduire, la Chimaera repose sur l’excellent châssis tubulaire de la Griffith, aussi léger que rigide, et reçoit dans ses entrailles le fameux V8 Rover. La cylindrée initiale est de 4 litres, pour 243 ch, ce qui permet déjà de se faire plaisir tant le poids de cette pure propulsion est contenu en dépassant à peine la tonne (0 à 100 km/h en 5’’4 et 245 km/h).
Ce bloc va se bonifier au fil des années. Sa cylindrée augmente à 4.3 (284 ch) puis 4.5 (289 ch). Ces deux dernières versions, produites de 1993 à 1994, n’ont pas été homologuées en France. Ce qui fort heureusement n’est pas le cas de l’ultime déclinaison du 5 litres de 340 ch, apparue en 1996.
Malgré la présence, en série, d’un différentiel à glissement limité, la conduite peut vite virer au rodéo, tant la Chimaera 500 se montre explosive. Vrai succès commercial, la Chimaera sera produite à plus de 6 000 unités jusqu’en 2003, ce qui en fait la TVR la plus vendue de l’histoire de la marque.

TVR Chimaera (1992 - 2003) : quels coûts d'entretien ?

Ça peut varier de pas cher (si vous achetez un modèle en bon état qui a toujours été suivi) à prohibitif, si vous avez le malheur de tomber sur un exemplaire au châssis abîmé ou corrodé. C’est le point crucial à vérifier sur cette auto. Une remise en état réclame une dépose de la carrosserie, et un châssis neuf coûte 10 000 €.
Heureusement, toutes les pièces se trouvent encore. Le souci sur ces autos est qu’elles ont souvent été bidouillées par des bricoleurs du dimanche, ce qui engendre ensuite des réparations parfois importantes. A l’approche des 100 000 km, il est conseillé d’ouvrir le V8 pour le remettre en forme (coussinets, segmentation…).
Attention : refaire un moteur complet coûte au minimum 10 000 €. Enfin, à ce kilométrage, il est conseillé de refaire les trains roulants (au moins changer les silentblocs), ce qui coûte 2 500 € environ.

TVR Chimaera (1992 - 2003) : quelle fiabilité ?

Qu’on se le dise : la Chimaera est fiable ! Y compris au niveau du V8 Rover, qu’il s’agisse du 4 ou du 5 litres. Ce dernier est plus exigeant en entretien que les autres, mais ne présente pas de faiblesse particulière s’il a été bien suivi : une révision au moins chaque année, retendre la chaîne tous les 70 000 km, vidanger le pont tous les 50 000 km.
Attention à l’allumage, parfois capricieux (bougies proches de l’échappement) et à des soucis électriques (tester toutes les fonctions avant d’acheter). Enfin, la lunette en plastique souple de la capote est assez fragile.

TVR Chimaera (1992 - 2003) : bonne affaire ou pas ?

Dire que l’on a une Chimaera ne signifie pas grand-chose, dans la mesure où il y a près de 100 ch d’écart entre une « petite » 4.0, déjà très valable, et une grosse 5.0, explosive ! Celle que l’on croise le plus en France est la 5.0, qui a été officiellement importée. L’élément déterminant reste l’état du châssis, sujet à la corrosion. Mais si tout est bien vérifié et que l’auto a été utilisée et entretenue régulièrement, vous pouvez vous offrir ce cocktail unique d’exotisme, d’exclusivité et sensations fortes.