Renault Clio V6 : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?

Publié le 27 novembre 2024 à 12:00
Mis à jour le 27 novembre 2024 à 14:54
Retour aux sources - Renault Clio V6 (Phase 2/2005) : poussin sous stéroïdes !

Après un premier jet décevant, la Clio V6 phase 2 a corrigé le tir. Devenue un véritable emblème en tant qu'automobile sportive française, elle possède de nombreux atouts sur le marché de l’occasion. Cependant, au vu de sa rareté, attendez-vous à des tarifs soutenus.

La Clio V6, c’est le mariage d’une brave Clio et d’une vraie sportive. Une idée folle, qui en évoque une autre : les Renault 5 Turbo 1 et 2 des années 80. Mais si les pionnières ont laissé de grands souvenirs en compétition, notamment entre les mains de Jean Ragnotti, ce n’est pas le cas de la Clio V6, faite pour la route, malgré la conception de quelques dérivés Trophy réservés aux pistes.

Renault Clio V6 : un point sur l’histoire

Lancée en 2001, la Clio V6, née de l’association Renault Sport/Tom Walkingshaw Racing, étonne par son physique. Si elle semble presque aussi longue que large, c’est à cause de l’implantation en position centrale arrière du moteur, un V6 3.0 24S chipé à la Laguna et poussé à 230 ch (contre 210 ch d’origine).
Il en résulte cette gueule étonnante, constituée de voies élargies de 110 mm à l’avant et de 138 mm à l’arrière, avec la présence d’écopes latérales situées devant les roues arrière, indispensables pour gaver en air frais la salle des machines. La sonorité du moteur, bien présente, est exacerbée par le double échappement central spécifique.
Le traitement de l’intérieur, limité à 2 places, est moins spectaculaire car de très nombreuses pièces proviennent de la Clio de série. La petite Renault fait des efforts en adoptant des baguettes couleur carrosserie, un volant Renault Sport, un levier de vitesses, un pédalier et une instrumentation spécifiques et des sièges en cuir et en Alcantara offrant un bon maintien latéral.
Mais la Clio V6 n’est pas une pistarde. Son châssis, développé à la hâte par TWR, manque trop de rigueur pour cela. Et il n’y a pas deux modèles réglés de manière identique. Sur route sinueuse, cette Clio piégeuse, tantôt sous-vireuse, tantôt survireuse, refroidit plus d’un pilote chevronné. Conscient de ces lacunes, Renault Sport en a assuré le développement à partir de 2003, date du restylage. L’auto gagne des chevaux (255 ch) et un comportement bonifié mais verrouillé pour juguler ses tares congénitales. Cette phase 2 est la version la plus recommandable.

La carrosserie

La Clio V6 n’a plus rien à voir avec une Clio 3 portes classique, mis à part le capot, les portières, le hayon et les feux. Logique, dans la mesure où les extensions d’ailes en composite et les boucliers ont été développés pour ce modèle par la société MOC, qui a œuvré sur l’Espace F1. Attention, en cas d’accrochage, les prix s’envolent. Un pare-chocs arrière coûte 1 450 €. Sans compter le coût des deux petites grilles, facturées… 320 € pièce. Pour les ailes avant, c’est la même rengaine, à 1 895€ pièce, mais aussi pour les écopes latérales, à 1 245 € l’unité. Il vous faudra donc être intransigeant sur l’état général de l’auto convoitée.

Le moteur

Ce V6 24 soupapes tout en aluminium a été développé conjointement par PSA et Renault pour remplacer le vieillissant PRV. Il bénéficie d’une distribution par courroie, qu’il faut remplacer tous les 5 ans ou 120 000 km, avec la pompe à eau. Malgré son confinement dans le compartiment arrière, il ne chauffe pas, si le circuit de refroidissement est en bon état, chose ici encore plus indispensable que sur une auto normale. À partir du restylage, ce V6 gagne en puissance grâce à une rampe d’injection dédoublée et à des injecteurs plus gros de 50 %. Un travail de fond mené, à l'époque, par Porsche, ce qui en faisait le meilleur V6 atmo du moment.
Réputé fiable, ce bloc a l’inconvénient de dégager de nombreuses calories difficiles à évacuer. En conséquence, les bobines d’allumage trinquent (il y en a une par bougie, et chacune coûte 175 €), et le démarreur qui ne supporte pas la surchauffe aussi. Prévoyez un changement tous les 20 000 km, ce qui coûte 275 € de pièces en échange standard, plus la main-d’œuvre.
À cet intervalle, ou une fois par an, faites une révision standard, la grosse révision étant à prévoir à 80 000 km avec changement du filtre à air (245 €) et des bougies (345 €). Enfin, les exemplaires fréquentant les vibreurs des circuits peuvent connaître de vrais soucis au niveau du support-moteur.

La transmission

Cette propulsion s’en remet à une boîte mécanique à 6 rapports à commandes par câbles, montée sur l’Avantime (type PK6). Mauvaise pioche, dans la mesure où elle est imprécise et souffre de débattements importants, sans parler de l’étagement, trop long sur les derniers rapports. Mis à part ces désagréments en conduite sportive, cette boîte ne présente pas de faiblesse particulière. L’embrayage peut tenir plus de 100 000 km si l’auto n’est pas matraquée. Notons que ces problèmes ont fait l’objet d’une correction sur la phase 2.

Les trains roulants

Attention : il y a Clio V6… et Clio V6 ! Les trains roulants de la phase 1 ont fait l'objet d'un développement par Tom Walkinshaw Racing. Le terme bâclé serait plus approprié, tant cette auto devient imprévisible en conduite rapide. Dangereuse même, les décrochages étant brutaux et soudains, elle requiert des talents de pilote. Pour ne rien arranger, le rayon de braquage, exécrable, n’est pas un atout pour la rattraper. La phase 2 revue et corrigée par Renault Sport est plus saine et prévenante, grâce à un important travail réalisé sur le train arrière.
Le réglage de la géométrie des trains à chaque grosse révision n’est pas un luxe, surtout si vous roulez sportivement. Pour le freinage, il n’y a rien à dire, les 4 disques ventilés de 330/30 mm étant efficaces et endurants. Tant mieux, car ils sont hors de prix : 1 245 € le jeu avec les plaquettes. Assurez-vous que les jantes d’origine, spécifiques à ce modèle (17 pouces sur Phase 1 ou 18 sur Phase 2), sont en bon état, car elles sont dures à trouver et chères (565 € pièce).

Quel est le coût de l’entretien ?


Quel est le coût de l’assurance ?

 

Quels sont les tarifs en occasion ?

Au fur et à mesure du temps, les prix n’ont cessé d’augmenter pour tabler sur des tarifs reflétant la rareté de cette Clio V6. Comme tout ce qui est rare est cher, cette Clio V6 est très chère sur le marché de l’occasion. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que sa côte ne baissera pas de sitôt. Vous réaliserez donc un bon investissement en faisant l’acquisition d’un exemplaire. Les annonces se situent entre 50 000 € pour les premières phases jusqu’à 70 000€ pour les dernières phases faiblement kilométrées.
Le marché ne regorge pas d’annonces mais vous pourrez trouver votre bonheur si vous faites preuve de patience et que vous avez un budget suffisant.

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