Peugeot 205 GTI (1984-1994) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?

Véritable légende vivante pour les passionnés de youngtimers, la Peugeot 205 GTI est aujourd’hui un objet de culte. Entre versions 1.6 et 1.9, restauration intégrale et exemplaires rincés, voilà l’état des lieux d’une icône qui déchaîne toujours les passions !
Rares sont les compactes sportives qui ont autant marqué leur époque. À l’heure où Peugeot multipliait les déclinaisons sportives de ses berlines, la 205 GTI a frappé un grand coup. Lancée en mars 1984 avec un moteur 1.6 de 105 ch, elle allait redéfinir le segment des GTI, associant légèreté (environ 900 kg), châssis affûté et moteur volontaire.
Une recette explosive, peaufinée en 1986 avec une version 1.6 portée à 115 ch, puis sublimée en 1987 avec l’apparition du bloc 1.9 développant 130 ch !
Peugeot 205 GTI : un mythe né en 1984
Malgré une fiche technique modeste aujourd’hui, les sensations restent intactes. On y retrouve une direction directe, des trains avant vifs et une sonorité rageuse dans les tours.
Une époque où tout passait par le pilotage, sans aide électronique pour sauver les meubles. Le charme opère toujours… mais pas à n’importe quel prix.
Ces dernières années, la 205 GTI est sortie du simple marché de l’occasion pour entrer dans le monde de la collection. Il en résulte une envolée spectaculaire des prix.
Là où un bel exemplaire s’échangeait encore autour de 8 000 € en 2010, il faut désormais débourser au moins 20 000 € pour un modèle 1.6 en bon état. La version 1.9, plus puissante et plus recherchée, dépasse fréquemment les 25 000 €, voire 30 000 € pour un modèle restauré ou à faible kilométrage, bien qu’avec le temps, rares sont les versions peu kilométrées. Les versions les plus prisées sont, avant tout, les toutes premières 1.6 à tableau de bord gris, les modèles en coloris rares (Sorrento Green, Vallelunga Red…), ou encore les séries spéciales comme la Griffe, uniquement proposée en 1991 avec sellerie cuir et peinture Vert Fluorite métallisé.
L'intérieur
À bord, l’ambiance sent bon les années 80. Compteurs à aiguilles, sellerie semi-baquet, moquette épaisses. L’équipement reste sommaire mais l’ergonomie est exemplaire. L’habitabilité arrière est limitée et l’insonorisation inexistante. Cependant, on lui pardonne tout tant l’ambiance est à l’ancienne.
Attention toutefois à l’état des sièges. Ils sont très exposés à l’usure et la planche de bord peut fissurer avec le temps et les rayons UV.
La carrosserie
La 205 GTI, comme toute citadine ancienne, a souvent connu plusieurs vies.
Nombre d’exemplaires ont été accidentés, mal réparés ou « tunés » dans les années 2000. Aujourd’hui, le moindre détail compte. Vérifiez soigneusement les alignements de carrosserie et la présence d’éléments d’origine (jantes, baguettes rouges, phares Marchal…). Méfiez-vous des modèles repeints sans démontage complet. La rouille peut apparaître au niveau des planchers, des passages de roues arrière et des bas de caisse. Une caisse saine, avec son étiquette d’identification dans le compartiment moteur, est un excellent point de départ.
Le moteur
Que ce soit le 1.6 XU5 ou le 1.9 XU9, ces blocs atmosphériques sont réputés solides à condition d’avoir été bien entretenus. L’entretien courant est simple et peu coûteux, mais attention ! Les pièces spécifiques à la 205 GTI deviennent rares et chères, notamment les injecteurs Bosch, le collecteur d’admission ou les éléments d’allumage.
Une GTI qui tourne rond doit démarrer sans difficulté. Elle ne doit pas fumer à chaud et avoir une montée en régime franche. Évitez les modèles trop modifiés (arbres à cames, lignes inox non homologuées…) sauf si un retour à l’origine est prévu dans votre budget.
La transmission et les trains roulants
La boîte 5 manuelle est agréable et relativement précise. L’embrayage est endurant mais peut grincer ou patiner avec l’âge. Du côté des trains roulants, la 205 GTI repose sur un train arrière à barres de torsion. Elles sont souvent source de jeu, voire de grincements inquiétants.
Une réfection complète peut coûter entre 800 et 1 200 €, main d’œuvre comprise. Ajoutez à cela des silentblocs usés et des amortisseurs en fin de vie, la tenue de route de la GTI n’a plus rien de légendaire. N’oubliez surtout pas de faire un essai routier pour tester les capacités de la voiture. Une bonne GTI doit être précise, ferme mais pas « tape-cul ».
Peugeot 205 GTI : les coûts d'entretien et d'assurance
Rien de rédhibitoire à signaler côté entretien. En fonction du garage dans lequel vous vous rendez, une révision simple tourne autour des 400 €. Les pièces courantes sont encore disponibles chez des spécialistes et la communauté est très active.
En revanche, les restaurations intégrales, souvent nécessaires, peuvent dépasser les 15 000 €, sans compter l’achat de la voiture.
L’assurance, elle, reste raisonnable, surtout en formule collection ou pour les plus de 30 ans. Comptez entre 400 et 800 € par an, selon le profil du conducteur.
Peugeot 205 GTI : les tarifs en occasion
Côté budget, il faut compter entre 25 000 et 30 000 € pour une 205 GTI 1.9 en très bel état. Les séries spéciales ou les exemplaires affichant un faible kilométrage peuvent facilement réclamer un supplément de 2 000 €, voire plus selon l’historique et l’état de présentation. Un tarif élevé ? Oui mais ce petit concentré de sport et d’émotion à l’ancienne justifie son coût.
Côté disponibilité, l’offre reste limitée, le marché ne regorge pas d’exemplaires. Si vous avez du mal à trouver la perle rare en France, jeter un œil aux annonces à l’étranger (Belgique, Allemagne, Italie…) peut ouvrir d’autres perspectives.
Tout de même, l’importation d’une voiture implique des démarches administratives (certificat de conformité, taxes, carte grise…) qui peuvent alourdir la facture finale. Mieux vaut les anticiper avant de se lancer.
Le verdict de Sport Auto
Faut-il céder à la nostalgie et craquer pour une 205 GTI ? Si le cœur et le porte-monnaie vous l’autorisent, alors oui mais à condition d’acheter en connaissance de cause. Les exemplaires fatigués, mal entretenus ou bricolés pullulent encore sur le marché.
Cependant, un modèle sain, d’origine, bien suivi, reste un placement sûr et surtout, un bonheur de conduite unique. Notre préférence va à la 1.9 de 130 ch, plus performante et valorisée, à condition d’accepter une fiscalité un peu plus élevée (10 CV fiscaux contre 7 pour la 1.6).