Jaguar XJR (1995 à 2002) : quelles pannes potentielles à surveiller ?
La Jaguar XJ série 300 est aujourd’hui dans le creux de la vague, mais elle en donne beaucoup pour un budget raisonnable. Qu'en est-il de ses pannes les plus courantes à tenir à l'oeil ?
Sport Auto se penche sur les problèmes persistants à garder l'oeil sur la Jaguar XJR (série X300 – X308) commercialisée à partir de 8.000 € de 1995 à 2002.
Jaguar XJR (série X300 – X308) : quelles versions à la loupe ?
XJR (série X300)
- Commercialisation : 1995 à 1997
- Moteur : 6 cyl. en ligne, compresseur, 3 980 cm3 , 326 ch à 5 000 tr/mn
- Transmission : 4 rapports auto ou 5 manuels
- Poids : 1 875 kg
- V. max. : 250 km/h
XJR (série X308)
- Commercialisation : 1997 à 2002
- Moteur : V8 à 90°, compresseur, 3 996 cm3 , 375 ch à 6 150 tr/mn
- Transmission : 5 rapports auto
- Poids : 1 775 kg
- V. max. : 250 km/h
En 1994, Jaguar est passé sous le contrôle de Ford depuis cinq
ans déjà. La XJ40 apparue en 1986 est ainsi remplacée en 1994 par
la série 300. Nouvelle, vraiment ? Pas tout à fait, cette XJ
reprenant de nombreux éléments techniques de sa devancière, à
commencer par ses 6 et 12 cylindres.
Mais elle renoue avec le charme des générations précédentes, en
retrouvant ses 4 optiques rondes et ses feux arrière triangulaires.
Dès 1995, une variante R est introduite, faisant de la XJ une
rivale de la BMW M5, grâce à son 6 cylindres 4 litres à compresseur
Eaton de 326 ch, couplé à une boîte automatique à 4 rapports ou,
plus rarement, à une Getrag mécanique à 5 vitesses optionnelle.
Ce n’est qu’une première étape, puisque l’auto évolue en 1997
(X308) afin d’offrir plus de rigidité. Les 6 cylindres sont
abandonnés au profit du V8 4 litres étrenné par le coupé XK8. Dès
1999, la version R, toujours gavée par un compresseur, fait son
come-back.
Elle voit sa puissance culminer à 375 ch, une boîte auto à 5
rapports étant livrée d’office. Avec son intérieur redessiné, sa
dotation de série enrichie et ses performances encore d’actualité,
la XJR série 308 reste la version la plus performante et
intéressante.
Elle demeure bon marché, puisqu’elle se déniche dès 15 000 € en bon
état, la mauvaise réputation des modèles précédents l’expliquant
sans doute.
Jaguar XJR (série X300 – X308) : quelles pannes à surveiller ?
Carrosserie et structure
Cette génération de XJ est la dernière à utiliser une classique
coque en acier, sa remplaçante lancée en 2002 découvrant avec
bonheur les bienfaits de l’aluminium. Un choix qui explique pour
beaucoup la masse proche des 1 800 kg pour cette grande berline,
mais qui a l’avantage de limiter les coûts en cas de remise en
état, un bon carrossier indépendant pouvant s’en charger.
Avec le temps, la rouille peut faire son œuvre sur les exemplaires
négligés autour de la baie de pare-brise, les passages de roue, les
fixations du berceau moteur et les bas de caisse. Autant de zones à
bien inspecter à la lumière.
Quant aux boucliers peints couleur carrosserie, très exposés,
sachez qu’ils sont fixés sur une poutre en fibre qui ne supporte
pas les chocs, même minimes. Enfin, d’une manière générale, toutes
les pièces sont assez chères. Par exemple, comptez 700 € pour
remplacer un seul phare.
Transmission
La XJR 6 cylindres (X300) est une propulsion qui reçoit une
boîte automatique ZF à 4 rapports (ou, plus rarement, une manuelle
Getrag à 5 vitesses), tandis que les modèles V8 (X308)
commercialisés à partir de 1999 adoptent une boîte auto à 5
rapports d’origine Mercedes, plus agréable.
Dans tous les cas, ces transmissions sont jugées fiables, et aucune
vidange n’est préconisée… ce qui est une grave erreur, car à terme,
les passages sont moins fluides. Changez l’huile et la crépine tous
les 80 000 km.
Le lubrifiant requis étant très cher, comptez 800 € environ chez un
spécialiste. Profitez-en pour vérifier le bon état du pont, qui ne
doit pas fuir ni gronder. Evidemment, sur les rares exemplaires
dotés d’une boîte manuelle, rendant la conduite plus sportive, il
faudra tôt ou tard remplacer l’embrayage, ce qui revient à 2 500 €
environ.
Entretien
Une XJR mal entretenue peut revenir très cher, mais si elle a bien été suivie, le budget reste raisonnable. Comptez ici 1 400 € environ pour parcourir 10 000 km avec une X308, un peu plus coûteuse qu’une X300 en raison du prix élevé des amortisseurs et des disques.
Intérieur
Comment ne pas succomber au charme cosy de cet habitacle paré de
cuir et de bois ? L’ensemble paraît bien vieillir, mais sur un
exemplaire peu soigné, le cuir va avoir tendance à s’user, tandis
que le vernis peut se fendiller, surtout vers les aérateurs.
Il est fréquent que le ciel de toit s’affaisse. Il faudra alors le
faire reprendre par un sellier, ce qui coûte dans les 1 000 €.
Autre faiblesse récurrente, la fragilité des boutons commandant les
sièges électriques, des éléments qui heureusement se retrouvent
facilement.
A noter qu’au restylage de 1997, lorsque la X300 devient X308,
l’auto reçoit une nouvelle planche de bord modernisée, et bénéficie
d’une dotation enrichie
Moteur
Signé Jaguar, le 6 cylindres en ligne des XJR X300 à
distribution par chaîne est fiable malgré quelques faiblesses
connues. Le compresseur Eaton peut siffler, signe d’un jeu
(remplacement à 1 000 €).
Avec le temps, le circuit de refroidissement devient moins
performant. Le radiateur peut fuir, la pompe à eau peut être à
changer (500 €), et le viscocoupleur du ventilateur fatigue,
risquant d’endommager le joint de culasse.
Capable de parcourir plus de 250 000 km, cette auto requiert une
révision annuelle dans la limite de 12 000 km, soit 700 € environ
chez un indépendant. En alternance, une révision plus importante
s’impose avec la vérification des trains, du système de
refroidissement et du compresseur, sans oublier une purge du
liquide de frein, ce qui coûte à peu près 1 100 €.
Sur les X308 à moteur V8 (également à distribution par chaîne), le
revêtement en Nikasil présent sur l’aluminium est intolérant au
soufre (surconsommation d’huile et pertes de compression). Dès juin
2000, le bloc revient à de classiques chemises en fonte.
Vérifiez aussi les tendeurs de chaîne en Bakélite montés jusqu’en
2002 qui peuvent sécher et casser. Ce V8 réclame une vidange par an
ou tous les 10 000 km avec le remplacement des filtres, pour 700 €
environ.
Trains roulants
La XJR X300 est lourde, pesant au bas mot près de 1 800 kg, ce
qui fatigue les trains roulants. A commencer par les pneus,
facturés 880 € en 18 pouces pour du Michelin. S’agissant des
freins, comptez 300 € pour une paire de disques avant (260 € pour
l’arrière) et ajoutez 120 € pour un jeu de plaquettes.
S’ils peuvent tenir 40 000 km en conduite apaisée, sachez qu’en cas
d’usage intensif, ces disques en acier ont tendance à se voiler
facilement. Les amortisseurs à gaz Bilstein coûtent respectivement
600 et 550 € pour les trains avant et arrière.
Sur les dernières X308, il s’agit d’un amortissement piloté CATS
bien plus sophistiqué et onéreux, l’ensemble valant 3 000 € avec la
main-d’œuvre. Heureusement, ces éléments tiennent minimum 130 000
km, à condition de rouler souvent pour ne pas gripper les
électrovannes. A noter que les disques sont aussi plus chers (700
€).
Quant au capteur ABS, vieillissant, il peut générer une alerte au
tableau de bord. Enfin, dans tous les cas, il faudra les
silentblocs de barre stabilisatrice, les rotules de direction, les
supports de suspension et les coupelles d’amortisseur. Cette
opération est facturée dans les 2 000 € avec une géométrie des
trains
Jaguar XJR (série X300 – X308) : quels atouts ?
- Style
- Charme
- Intérieur
- Prix d’achat attractif
- Performances
- Fiabilité si bien suivie
Jaguar XJR (série X300 – X308) : quelles faiblesses ?
- Souvent négligée
- Poids
- Habitabilité arrière mesurée
- Entretien onéreux si mal achetée
Jaguar XJR (série X300 – X308) : quel budget ?

Le verdict de Sport Auto : 4/5
Cette XJR est désormais un young timer très attachant, qui navigue entre le marché de l’occasion et celui de la collection. Ses prix sont au plus bas, mais cela risque de ne pas durer.
Retrouvez notre focus occasion sur la Jaguar XJR (1995 à 2002) dans le Sport Auto n°764 du 29/08/2025.



