Audi RS5 (2010-2015) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
Si on croise à chaque coin de rue des Audi, certaines sont plus rares, ce qui est le cas des versions RS. Un must plus abordable en occasion, réputé très fiable !
Chez Audi, le déclic s’est fait en 1980, avec le mythique Ur-Quattro. Cette A5 Coupé rend directement hommage à cette ancienne gloire des rallyes. Certes, le design de parpaing s’est nettement adouci, mais l’essentiel est resté, surtout dans les versions les plus performantes, équipées d’office de la fameuse transmission intégrale quattro. Passons au cas de cette Audi RS5...
Audi RS5 (2010-2015) : un V8 4.2 atmosphérique de 450 ch
Au sommet se pose, depuis juin 2010, la RS5
(restylée en septembre 2011), élaborée en marge des autres
modèles par quattro GmbH, l’officine sportive des
Anneaux. Le chef-d’œuvre de Walter De
Silva s’est «virilisé», en gagnant notamment des ailes
élargies, un clin d’œil de plus à son
ancêtre. Cet effet de style est bien
légitime dans la mesure où l’auto adopte, de
série, des roues de taille majorée (19 pouces) et
un moteur en rapport: un V8 4.2 atmosphérique
développant 450 ch, couplé d’office à une boîte S
tronic à 7 vitesses. Rien à voir avec un paisible
big block américain, compte tenu du fait que ce
moteur est adepte des envolées lyriques, à plus de
8 500 tr/mn! Évidemment, les
performances sont à l’avenant avec, selon le
constructeur, seulement 4,6 secondes pour passer
de 0 à 100 km/h.
Certes, le grip phénoménal procuré par la
transmission intégrale quattro aide à passer la
puissance au sol, mais cette
valeur est quelque peu optimiste, tant la
RS5 est lourde: comptez 1794 kg à
vide, au minimum. Un poids conséquent, encore plus
important d’un bon quintal sur la rare variante
cabriolet (1920 kg), apparue début 2013. Cette
masse s’explique en partie par la riche
dotation de série de la voiture, même si de
nombreux équipements restent en option.
Parmi eux, il y en a un à retenir absolument : le
différentiel quattro sport, qui apporte une
salutaire mobilité au train arrière. Pour gagner
en sportivité, l’amortissement piloté apporte un
vrai plus, de même que les freins en céramique,
plus indiqués que ceux en acier pour ralentir
l’équipage. S’il est possible de trouver une RS5
dès 25 000 €, elle sera forcément déjà kilométrée
(130 000 km), non restylée, et mal équipée. Voyez
plus large: le juste prix se situe plutôt vers les 32 000
€ en moyenne (modèle de 2011 affichant 90000 km).
L’intérieur
C’est l’un des points forts de la RS5, La finition est irréprochable (ajustages impeccables, matériaux de qualité), laissant présager un excellent vieillissement. Seuls bémols : la planche de bord est calquée sur celle de l’A4, ce qui manque d’originalité, et la présentation commence à dater. Malgré une électronique embarquée conséquente, il n’y a aucun problème électrique. Mais pour que tout fonctionne correctement, une remise à jour est nécessaire à l’occasion des révisions. Enfin, quelques options font la différence, comme les baquets optionnels (avec coques assorties à la teinte de la carrosserie), mais elles se rayent facilement et réduisent sensiblement l’espace aux jambes à l’arrière, assez limité.
La carrosserie et la structure
Grand apôtre de la construction allégée (structure ASF), Audi n’a pas ici fait preuve d’audace. A l’instar de l’A5 «normale», la RS5 est entièrement constituée d’acier, ce qui explique en partie sa masse importante (1794 kg pour le coupé). Ici, seules les ailes avant sont en alu. D’origine, la RS5 présente des ajustages millimétrés. Un mauvais alignement des éléments de carrosserie doit vous alerter sur le maquillage possible d’un choc, mal réparé. La RS5 reste très exposée en ville au moindre impact de portière, les flancs étant dépourvus de baguettes latérales. Les boucliers avant et arrière sont très vulnérables, avec une mention spéciale pour la proue (les «moustaches» du bas du bouclier sont proéminentes, et le capot «ramasse» souvent les gravillons).
Le moteur
La RS5 reçoit le même V8 que la RS4, soit un 4,2 litres
atmo tout en aluminium. Un bloc noble,
mélodieux dans les tours, mais aussi beau à
regarder, lorsqu’il se coiffe de carbone. Outre
des performances remarquables, ce
V8 se montre plus que fiable à
l’usage (distribution par chaîne). Encore faut-il
respecter quelques règles, comme le laisser monter
en température avant de le solliciter, mais aussi
de l’abreuver à tout prix au
sans-plomb 98. Confiant en sa
mécanique, Audi préconise une révision
générale tous les 30000 km ou
deux ans.
Vu le très haut rendement du moteur (il prend
jusqu’à 8500 tr/mn), l’idéal est de faire une petite
révision (avec vidange) tous les ans ou
15000 km, en particulier si vous roulez
sportivement (comptez à peu près 880 €). Vérifiez
régulièrement les niveaux, car il est normal que
ce bloc consomme un peu d’huile (1 litre tous
les 5000 à 8000 km environ). Enfin, fuyez les
centres-autos et le petit garage du coin pour
confier, de préférence, l’entretien de la voiture
à une concession Audi, habituée à travailler sur
les modèles «RS». Vous aurez l’assurance d’un
travail de qualité et vous ne perdrez pas la
garantie constructeur.
La transmission
Cette Audi hautes performances reçoit, de
série, la transmission intégrale quattro. Elle
répartit idéalement le couple sur les quatre
roues, en fonction de l’adhérence. Le moteur étant
placé de manière longitudinale, il s’agit de la
version la plus sophistiquée, de type Torsen
(mécanique donc, contrairement à l’Haldex). Le différentiel
optionnel quattro sport (un différentiel
vectoriel, en fait) apporte une réelle agilité au niveau du train
arrière. Cela optimise grandement
l’agilité de la voiture, et donc le plaisir de
conduite.
Mais des fuites possibles peuvent survenir au
niveau de ce mécanisme (point à surveiller, en
mettant l’auto sur un pont). Côté boîte de
vitesses, la RS5 reçoit une S tronic à 7
rapports à double embrayage, plutôt douce et
réactive. Sauf en conduite très
sportive, où elle refuse parfois de « rentrer » un
rapport. Mais bonne nouvelle, car
elle s’avère fiable à l’usage, en digérant
parfaitement le couple (43,8 mkg à 4000 tr/mn).
Seule action connue (en atelier): une
remise à jour du logiciel gérant la boîte.
Les trains roulants
On l’a dit, l'Audi RS5 est lourde, trop lourde
même. Cela a une conséquence directe sur l’usure
des pneus, rapide en conduite sportive (25 000 km
maxi). Comptez 860 € pour un train en 19 pouces,
et bien plus en monte optionnelle de 20 pouces.
Bien sûr, le freinage est, lui aussi, soumis à
d’énormes contraintes. Sous l’effet de la chaleur,
les disques classiques en acier peuvent se voiler
au bout de 25000 km (1110 € la paire, hors
main-d’œuvre). Les plaquettes partent vite en
fumée (595 € le jeu). Pour augmenter la longévité
des disques, il est important de les nettoyer fréquemment,
notamment en reperçant les trous. Ils ont tendance
à se colmater avec les dépôts (ce qui empêche un
bon refroidissement). Une opération facile à
réaliser (1h30 de main d’œuvre), mais pas toujours connue des
spécialistes du réseau.
Cet échauffement ne concerne pas les modèles
équipés de la coûteuse option carbonecéramique.
Les disques sont hors de prix (jeu à 10830 €). Cependant ils sont
garantis «à vie» (dans la limite de 300000 km).
Dernier point: sur demande, l'Audi RS5 peut
recevoir une direction dynamique, assez agréable,
sauf en conduite sportive. Celle-ci a fait l’objet d’une
action en atelier pour la régler. Mieux vaut
opter pour la suspension pilotée
optionnelle, qui apporte plus de confort, et assure de
meilleures liaisons au sol. Enfin, pensez à
ausculter le bord des jantes, celles-ci étant
vulnérables au moindre coup de trottoir.
Audi RS5 : les coûts d’entretien
Audi RS5 : les coûts d’assurance
Les tarifs en occasion
Facturée en neuf à l’époque, sans la moindre option, près de 90 000 € en coupé, et environ 100 000 € en cabriolet, la RS5 décote néanmoins dans des proportions significatives assez rapidement. Mais les bonnes affaires restent chères. Comptez quelque 35 000 € pour repartir avec un coupé restylé, bien équipé… et pas trop kilométré.
Le choix de Sport Auto
Le cabriolet est tentant. Même s’il est le plus lourd de la famille, celui-ci décuple les sensations lorsque l’on roule décapoté. Mais avec seulement une vingtaine d’exemplaires immatriculés en France, mieux vaut viser un coupé. Une version restylée si possible, encore plus belle, équipée de freins en céramique et du différentiel vectoriel.




