Aston Martin V8 Vantage/Volante (2005-2018) : que vaut-elle en occasion ?
Pour attirer une “primo-clientèle”, Aston Martin a eu l’excellente idée de lancer, en 2005, la petite V8 Vantage, concurrente de la Porsche 911. Aujourd’hui, ce modèle fait le bonheur de nombreux amateurs en occasion… à condition de choisir la bonne version.
En 2004, Aston Martin avait lancé la DB9, GT 2 + 2 qui marquait une montée en gamme par rapport à la DB7 tout en confirmant la bascule vers une production industrielle. Seul bémol, elle se limitait à un unique V12, se coupant ainsi d’une large clientèle recherchant un modèle plus agile, léger… et moins cher ! Cette Aston tant attendue est arrivée en octobre 2005, et adoptait le patronyme de V8 Vantage, un nom exhumé des années 1970.
Aston Martin V8 Vantage/Volante : le joyau de la Couronne
Si elle cultive un air de famille avec la DB9
et dispose, elle aussi, d’un châssis en aluminium extrudé, elle se
limite à 2 places et apparaît comme beaucoup plus
compacte avec 4,38 m de long. Proposée d’abord en
coupé, elle embarque un V8, comme son patronyme le
suggère. Ce 4.3 signé Aston Martin délivre 380 ch. À
partir d’avril 2007, la V8 Vantage tombe le haut
et se transforme en cabriolet Volante, et elle
s’encanaille à travers la série N 400, limitée à
240 coupés et 240 cabriolets optimisés. La
puissance du V8 4.3 grimpe à 400 ch.
Ce moteur est réalisé en 2009 à 4,7 l et la
puissance fait un bond à 426 ch. Bien sûr,
impossible de passer sous silence les V12 Vantage
et Zagato, même si ces versions de pointe ne
concernent pas ce dossier tant elles sont à part,
avec des moteurs de 517 et 565
ch. À partir de 2010, une nouvelle série limitée basée sur
la V8 baptisée N 420, poussée à 420 ch et allégée
de 27 kg grâce à l’apparition de pièces en carbone, voit le
jour.
En mars 2011, celle-ci se décline en une Vantage
S. Forte de 430 ch, elle se voit agrémentée du kit
carrosserie de la V12 Vantage, plus des freins
majorés et un nouvel échappement. Pour un beau
coupé V8 4.7 de 426 ch de 2008 affichant 40 000
km, prévoyez 60 000 €, voire beaucoup moins pour les
premiers exemplaires de 380 ch. Pas si cher pour
accéder à un tel joyau de la Couronne…
La carrosserie & structure
La V8 Vantage fait appel à la technologie du châssis alu collé riveté, donc sans soudure, un procédé hérité de l’aéronautique. Si les boucliers sont en composite et la coque en acier, ailes arrière incluses, il est vrai que l’aluminium s’invite un peu partout, notamment sur tous les ouvrants. En cas d’accrochage, il faudra donc voir un spécialiste, y compris pour les peintures, qui sont polies lustrées, comme chez Rolls-Royce ou Bentley. À surveiller : les joints d’étanchéité des antibrouillards, où de la condensation peut se former. Enfin, ne négligez pas l’état d’éléments rapportés, comme un phare cassé ou un rétroviseur (respectivement 3 400 € et 970 € sans la pose).
Le moteur
Nous laissons de côté dans ce dossier la V12,
vraiment à part en matière de prix et de coûts
d’entretien. Rassurez-vous, la version V8
d’entrée de gamme a déjà tout ce qu’il faut pour
satisfaire les plus exigeants, même sur
la version initiale de 380 ch.
Le recul est suffisant pour dire que ce bloc à
distribution par chaîne est très fiable. Cela
implique de le réviser tous les ans dans la limite
de 16 000 km, une grosse révision
étant à prévoir tous les cinq ans ou
80 000 km. Comptez respectivement
1 600 et 2 150 € dans le réseau, probablement deux
fois moins chez un bon spécialiste.
Traquez les éventuelles fuites d’huile visibles au
niveau du carter de distribution, mais aussi au niveau du
cache d’arbre à cames, seules faiblesses vraiment
récurrentes, et encore, limitées aux premiers
millésimes. Selon l’importance de la fuite,
il faudra procéder – ou non – au remplacement des
joints.
La transmission
La V8 Vantage laisse le choix entre une classique boîte mécanique à 6 rapports, bien guidée et étagée, et une Sportshift robotisée à 6 rapports également, à la gestion d’un autre âge tant elle se montre lente. Cette dernière concentre en plus des problèmes récurrents concernant les durits de commande de boîte, sans compter qu’elle consomme aussi beaucoup d’embrayage. Un élément qui tient rarement plus de 50 000 km, à changer parfois dès 30 000 km. Comptez 3 300 € de pièces plus quatorze heures de main-d’œuvre (2 700 €). Pour la boîte mécanique, les prix sont voisins, mais vous pourrez espérer parcourir 100 000 km avant de changer l’embrayage. Pensez à vérifier l’état du joint à lèvre en sortie de boîte, et vidangez boîte et pont tous les cinq ans.
Les trains roulants
Malgré le recours massif à l’aluminium, cette
stricte 2 places pèse 1 572 kg dans sa version la pus
légère, c’est-à-dire en coupé V8 4,3 l à boîte
mécanique. Ce poids grimpe à 1 630 kg avec une
version 4.7 dotée de la boîte robotisée, et même 1
710 kg en cabriolet Volante. Cette masse a une
incidence directe sur l’usure des périssables,
surtout en cas de conduite sportive. Pour un train
de pneus avant, à changer tous les 40 000 km,
prévoyez 1 130 € avec la main-d’œuvre, et 1 300 €
pour un train arrière, à changer tous les 20 000 km. Pour une paire
de disques, n’espérez guère dépasser les
40 000 km. Comptez 900 € pour les trains avant et
arrière avec la main-d’œuvre, auxquels il faudra
ajouter 765 € de plaquettes avant, une opération à
renouveler tous les 20 000 km.
Le plus gros budget concerne les amortisseurs, à
changer tous les 80 000 km avec 3 080 € de pièces pour chaque
train, plus 615 € de main-d’œuvre ! S’ils ont
rencontré des soucis de fuite en début de
carrière, ces problèmes sont désormais résolus. Autre défaut connu
ayant entraîné un rappel sur les modèles produits
de 2008 à 2010, des vis sur les triangles
inférieurs de suspensions avant sont à remplacer.
Quant au faisceau de l’ABS, il peut se déclipser
du moyeu et frotter contre un disque de frein, ce qui risque de
l’endommager. Enfin, vérifiez le bon état des
jantes (1 620 € pièce à l’arrière).
Aston Martin Vantage/Volante : quels coûts d’entretien ?
Aston Martin Vantage/Volante : quel coût d'assurance ?
Aston Martin Vantage/Volante : quels tarifs en occasion ?
Les prix vont du simple au double en fonction de l’année et du kilométrage. Mais les exemplaires les plus anciens, s’ils ont toujours été bien suivis, ne sont pas forcément les moins intéressants ! Privilégiez les modèles toujours bien entretenus, à l’historique limpide. Ainsi, pour un coupé 4.3 de 2007 approchant les 100 000 km, comptez 43 000 €, le gros de l’offre se situant plutôt vers les 55 000 € pour repartir avec un exemplaire bien plus frais, comme une Vantage N 420 de 2010 affichant à peine 45 000 km.




