MotoE : sa fin annoncée peut-elle menacer d’autres compétitions électriques ?
La FIM et Dorna Sports ont annoncé la suspension du championnat de MotoE à compter de la fin de la saison 2025. Cette décision peut-elle remettre en cause l’avenir d'autres sports mécaniques électrifiés ?
Après 7 saisons de services, le championnat de MotoE va être mis en suspens à la fin de la saison 2025. Les raisons ne sont pas purement financières, comme il a pu être le cas pour d’autres championnats tels que la W Series en 2022. Mais alors quelles sont-elles et est-ce que d’autres championnats similaires pourraient être remis en question?
MotoE : la fin d’un championnat innovant
La FIM et Dorna Sports ont en
effet annoncé ce jeudi mettre en suspens le
championnat de MotoE à la fin de cette saison.
Dans un communiqué publié sur le site de la
FIM, les présidents des deux entités ont pris
la parole afin de donner les raisons de cette
décision.
Jorge Viegas, Président de la FIM, a ainsi déclaré
que “malgré tous les efforts déployés avec
Dorna Sports pour promouvoir cette catégorie
innovante, force est de constater que nous n’avons
pas atteint nos objectifs et que
l’industrie des motos électriques de haute
performance non plus”.
Le PDG de Dorna Sports, Carmelo Ezpelata, a quant
à lui évoqué les “incroyables actions en
piste” qu’a délivré la MotoE tout en
évoquant le “rôle précieux dans la
mission que s’est fixée le MotoGP
: celle d’innover sans crainte et ne jamais hésiter à
proposer des nouveautés”.
Un manque d’engouement autour de la discipline
couplé à l’évolution de la MotoGP, devenant plus
éco-responsable, notamment avec l’arrivée prochaine de
carburants 100% non-fossiles, a suffi à
remettre en question la place de la MotoE.
La cause budgétaire n’est pas
clairement énoncée mais nous
comprenons qu’il a une part à jouer dans cet
arrêt. En effet, le manque d’engouement peut être lié à
l’audience, mais aussi aux marques.
Si celles-ci ne jugent pas la catégorie comme une vitrine
suffisante, alors les investissements et
sponsors se font insuffisants. La
FIM et Dorna Sports n’excluent cependant pas un
retour du championnat dans le
futur, selon la pertinence de celui-ci à
l’instant T.
Si la MotoE tire sa révérence à la fin de l’année,
nous pouvons nous questionner sur le futur réservé aux championnats
similaires.
Fin de la MotoE : d’autres catégories électriques menacées ?
Bien que l’intérêt autour des motos sportives
électriques n’ait pas pris, cela ne veut pas dire
que les autres championnats, dans leurs versions
électriques, sont nécessairement menacés. À commencer par
la Formule E.
Cela fait 11 ans que le championnat existe, la
FIA décernant le titre de championnat du monde
depuis 2021, et rien ne semble l’inquiéter. Au
contraire, il semblerait que de plus en plus de
personnes s’y intéressent, jugeant les batailles et innovations
présentes des plus intéressantes.
Afin d’ajouter du poids à la balance, des pilotes comme
Sébastien Buemi et Jean-Éric
Vergne y évoluent ainsi que de grosses écuries, à l’instar
de McLaren, Porsche ou encore
Andretti. Ce championnat permet aussi de voir des
pilotes étant passés par la Formule 1 et ses catégories inférieures
performer, comme tel est le cas avec Stoffel Vandoorne,
Nyck De Vries, Felipe Drugovich et Zane Maloney.
La FE ne devrait donc pas disparaître de
si tôt. À l’inverse de la MotoE, l’engouement pour le
championnat est réel et le marché des véhicules
électriques est en plein essor. La preuve:
Citroën a annoncé
hier (12 septembre) son arrivée dans la
catégorie dès la saison prochaine.
Extreme E : la compétition électrique qui ose
Un autre championnat électrique va évoluer prochainement:
l’Extreme E. Cette compétition de off-road
électrique, lancée en 2021, va désormais passer à
l’hydrogène. Une compétition qui a vu passer des
pilotes de renom du monde du rallye comme
Sébastien Loeb, Carlos Sainz et Cristina
Gutiérrez.
L’Extreme E n’est pas seulement révolutionnaire
grâce à son approche électrique: les courses ont toutes lieu dans
des zones concernées par le changement
climatique et les équipages sont mixtes.
Lewis Hamilton s’était par ailleurs engagé dans la
compétition à travers sa propre équipe: Team X44,
jusqu’en 2023.
La nouvelle version de la série devrait débuter un peu plus
tard dans l’année, devenant ainsi la première
compétition à utiliser ce type de motorisation. Cela
pourrait donner des indications sur l’hydrogène en
compétition et inspirer d’autres catégories.
L’avenir des championnats électriques dépend donc autant des
évolutions technologiques que de
l’approbation des fans. Si pour la
MotoE, la pause semble
inévitable, la Formule E, elle, bat son plein. Les
sports mécaniques restent dominés par le
thermique, mais l’électrique pourrait-elle
gagner du terrain?


