Notes et bilan des pilotes au GP du Mexique

Sport Auto.fr note tous les pilotes à l'issue de chaque grand prix. La meilleure, au Mexique, est de 19 pour Nico, et la pire de 11 pour Nasr.
Nico Rosberg – Mercedes – 19/20
C’est le premier week-end propre et parfait de Rosberg depuis
l’Espagne 2015. Pole position, victoire et meilleur tour : soit
même son tout premier hat-trick de sa carrière ! Ce n’est que la
deuxième de ses cinq pole positions qu’il convertit en
victoire.
Au départ, Hamilton a bien tenté de prendre l’aspiration, mais
Rosberg a pris la bonne trajectoire, et dès que Lewis est sorti de
l’aspiration, l’Anglais a immédiatement perdu de la vitesse. Nico a
gardé un excellent rythme en course, répondant du tac au tac aux
meilleurs tours de son rival.
A quelques reprises, il a commencé être en difficulté : au début du
second relais, puis au 45e tour, perdant d’un coup 9 dixièmes. Il a
dès lors demandé à son ingénieur d’arrêter de lui parler d’écart
avec Lewis.
Le plus gros doute est survenu quand Nico est rentré au stand pour
la deuxième fois. Car ce n'était pas prévu, et Lewis, lui, semblait
vouloir rester sur sa stratégie initiale à 1 arrêt. Mais ses
ingénieurs lui ont interdit, le rappelant à l’ordre deux fois et
lui demandant de suivre les ordres. Quand Vettel, enfin, est sorti
de la piste, la voiture de sécurité a regroupé tout le monde.
L’Allemand a parfaitement géré le restart, avec des pneus 2 tours
plus vieux. Il l’emporte finalement avec 1,9 seconde d’avance.
Nerveusement, il a été mis à rude épreuve mais a tenu le choc. Un
Nico que l'on aurait aimé voir ainsi plus souvent en 2015. Cela lui
permet de reprendre la deuxième place mondiale à Vettel.
Lewis Hamilton - Mercedes - 18,5/20
Battu pour la quatrième fois de suite par Rosberg en qualif,
Hamilton n’a cette fois pas réussi à lui refaire le coup de Suzuka
ou Austin en course. Il a pourtant pris l’aspiration de Rosberg au
départ mais a sagement refréné toute envie d’attaque par
l’extérieur. Ensuite, l’Anglais a livré un duel à faible distance
avec Rosberg, jouant à « à toi à moi » avec les meilleurs tours en
course.
Il a changé de pneus au 31e tour, soit deux tours après Rosberg.
Dans les premiers tours du second relais, il allait plus vite que
Nico mais pas de quoi revenir au contact. Quand Rosberg est passé
au stand pour son deuxième changement de pneus, Hamilton a été
forcé par Mercedes à faire de même. L’Anglais voulait rester sur un
seul arrêt, se sentant capable de gérer les pneus jusqu’au bout.
Battre Rosberg était compliqué au Mexique mais Lewis a tout donné.
Un duel comme on les aime : propre.
Daniil Kvyat – Red Bull - 17/20
Superbement qualifié 4e pour un millième de seconde devant son
équipier, Kvyat a bien négocié le départ, gagnant une place sur
Vettel. Troisième, le Russe a perdu cette place au restart de la
voiture de sécurité. Le Russe n’a rien pu faire face à la vitesse
de pointe de la Williams et a donc été sorti du podium. Sur la fin,
Ricciardo revenait sur lui mais Daniil a gardé l’avantage. Un
week-end solide de sa part après les erreurs d’Austin. Mais la
voiture de sécurité a joué contre lui face à Bottas.
Valtteri Bottas – Williams – 17/20
Déçu en qualifications d’avoir été devancé par les Red Bull, le
Finlandais a sonné la charge en course. Il s’est d’abord débarrassé
de Ricciardo au premier changement de pneus, n'arrivant pas à le
passer en piste. Après, Bottas a encore croisé le fer avec
Räikkönen. La vengeance de Sochi ? Bottas a tenté l’extérieur sur
Kimi, se retrouvant proche de la ligne blanche et donc un peu en
perdition sur le vibreur. Räikkönen ne lui a pas laissé de place
mais on est là en face d’un incident de course qui d’ailleurs n’a
pas été sanctionné par les commissaires. Au restart de la voiture
de sécurité, Bottas a repris le dessus sur Kvyat, récupérant le
podium. Malgré ses pneus mediums face à des Red Bull en tendres, il
n’a pas été en difficultés. Il courrait après un podium depuis le
Canada ! Au championnat, il passe devant... son nouvel ami
Räikkönen.
Daniel Ricciardo – Red Bull - 16/20
Faute inhabituelle de l’Australien au départ sur Vettel. Il n’a pas
pu éviter l’accrochage, causant une crevaison à l’Allemand.
Ensuite, Daniel a souffert, plusieurs secondes derrière son
équipier. Il a reculé 6e après le changement de pneus, voyant les
deux Williams lui passer devant. Il avait pourtant, en piste, bien
résisté à Bottas. Ricciardo a mieux fini le GP qu’il l’avait
commencé, grâce à la bonne réactivité de Red Bull lors de la Safety
Car. Les RB11 étaient en forme au Mexique.
Sergio Pérez – Force India - 15/20
Il rêvait d’être mieux placé devant son public, mais sa Force India
était en retrait. A peine de quoi entrer en Q3, et tout juste pour
finir dans le top 10. Sa science de la dégradation des pneus ne lui
a pas servi mais il a livré un beau duel à Sainz Jr. Au départ, il
a été chaud bouillant et a évité de justesse la Williams de Massa.
Hülkenberg termine finalement devant lui. Force India a commis une
erreur lors de la safety car en ne le faisant pas rentrer. Il a
donc fini avec des vieux pneus face à des pilotes en gommes neuves.
Déception.
Nico Hülkenberg – Force India – 15/20
Dans le top 10 en qualifications juste derrière Pérez, Nico a cette
fois connu une course sans incident ce qui ne lui était plus arrivé
depuis Monza. Dans l’ombre de son équipier fêté comme un héros au
Mexique, l’Allemand a fait sa course dans son coin, émergeant
finalement devant Sergio. Il met fin à deux courses sans
points.
Max Verstappen – Toro Rosso – 15/20
Très bon en qualif, le Hollandais a fait encore mieux en début de
course, gagnant deux places et se retrouvant 6e. Mais sa Toro Rosso
a baissé de régime, notamment après un premier changement de pneus
effectué au 25e tour. Au fil des tours, les Force India ont repris
le dessus. Max a assuré la 9e place, se mettant à l’abri des Lotus.
Il termine largement devant Sainz.
Felipe Massa – Williams - 14/20
On l’a peu vu. Le Brésilien, dans le sillage de Bottas en qualif,
était moins rapide encore en course, Kvyat en profitant pour
séparer les deux pilotes Williams. Ricciardo a aussi pris le dessus
sur le Brésilien, 6e à l’arrivée.
Romain Grosjean – Lotus – 12/20
Habitué aux Q3, Grosjean n’a pas pu être à la hauteur de son
standard 2015. La Lotus manquait d’appuis dans les virages lents,
de quoi détruire l’avantage d’avoir un moteur Mercedes. Le Français
marque quand même un point, assez chanceux, mais il sort d’une
mauvaise spirale de 4 abandons en 5 courses.
Vettel en difficultés comme jamais, Kimi encore au contact avec Bottas
Jenson Button – McLaren - 12/20
Si son équipier a abandonné dès le 1er tour, Button avait lui aussi
eu son lot de problèmes la veille en qualifications, ne pouvant pas
y prendre part. Jenson n’a rien pu faire en course. Sa sagesse n’a
pas payé, les abandons devant lui étant moins important que prévu.
Noter les pilotes McLaren est vraiment périlleux car le moteur
Honda les pénalise tellement... Ils n'y sont pour rien.
Pastor Maldonado - Lotus 12/20
Il continue sa belle série de courses propres. Mais cette fois, la
Lotus n’était pas dans le coup et donc il n’a pu faire mieux que de
suivre son équipier, après avoir pourtant pris le dessus au départ.
Le premier changement de pneus a tourné à l'avantage du Français.
Au 64e tour, Pastor s’est fait une frayeur à l’entrée du stadium,
avec une incartade hors-piste tout proche du rail.
Sebastian Vettel – Ferrari - 12/20
Course calvaire pour Vettel, pourtant parvenu en qualif à se
rapprocher des Mercedes. Au départ, il a été touché par Ricciardo,
et a dû revenir au stand suite à une crevaison. Il est parti
ensuite en tête-à-queue au 18e tour, commettant une autre erreur
quelques virages plus loin. Reparti 15e, il n’a pas réussi à se
battre avec Maldonado. Un nouvel hors-piste pour lui. Sa course
s’est finie au 52e tour, dans les TechPro, l’Allemand perdant
encore le contrôle de sa Ferrari dans le même virage, le 7. On
avait rarement vu Vettel aussi brouillon en piste. Aucune raison
technique n'a été mise en avant.
Kimi Räikkönen – Ferrari – 12/20
Victime de plusieurs changements de moteurs dans le week-end, le
Finlandais a une nouvelle fois connu des soucis en piste.
Tête-à-queue en Q2 et encore un accrochage avec Bottas en course,
comme en Russie. Les circonstances ne sont pas les mêmes, et cette
fois Kimi est moins en faute mais on ne peut que noter que dans les
duels désormais, Kimi se retrouve souvent au contact. Il n'a pas
assez laissé d'espace à Bottas. Vraiment dommage car le Finlandais,
parti 18e sur la grille, était très bien remonté, gagnant jusqu’à
douze places. Il allait vite, semblant souffrir moins que Vettel
mais cela s'est encore mal fini.
Alexander Rossi – Manor - 12/20
Qualifié devant Stevens, l’Américain a terminé également devant en
course. Dépassé par son équipier au 15e tour, Rossi a repris le
dessus au 61e tour. Un pilote intéressant.
Marcus Ericsson – Sauber – 12/20
En Q2 au contraire de son équipier, le Suédois garde son avantage
en course. La Sauber n'était pas dans le coup, et ses pilotes ne la
transcendent pas non plus.
Carlos Sainz Jr – Toro Rosso - 11/20
Eliminé en Q2, l’Espagnol s’est bien battu en course, notamment
longuement avec le héros local, Pérez. Non loin derrière son
équipier Verstappen jusqu'au 32e tour, Carlos a connu un hors-piste
au 34e tour, sous les attaques de Pérez. Il lui a rendu
sportivement la place, n’étant resté devant que grâce à son tout
droit. Il n’a ensuite cessé de régresser dans le classement,
finissant à la 13e place, après un troisième arrêt au stand. Son
dernier relais a été une calamité.
Will Stevens – Manor – 11/20
Double défaite en qualif et en course face à son équipier. Une
habitude depuis quelques temps, face à Rossi ou Merhi.
Felipe Nasr - Sauber - 11/20
Nasr s’est encore retrouvé en lutte directe avec son équipier. Mais
contrairement à Austin, il a évité l’accrochage. Sa course s’est
terminée au 57e tour, dans le Stadium. Ses freins ont lâché. La
vitesse pure manque encore au Brésilien.
Fernando Alonso – McLaren – Non noté
Abandon dès le premier tour pour l’Espagnol. C’est le huitième de
sa saison, le septième pour des raisons techniques. Alonso est
maudit tout comme l’écurie McLaren. Il avait pourtant gagné deux
places au départ.
Le GP : 14/20
Dans une ambiance ahurissante, ce GP parfaitement réussi et
organisé a été moins fou qu’espéré. Mais il y a eu les soucis de
Ferrari, Bottas en lutte avec les Red Bull, Pérez face aux Toro
Rosso... Et surtout un bras de fer entre les Mercedes, moins
spectaculaire qu’à Austin mais assez redoutable du point de vue de
la constance, de la concentration et du pilotage.
Le point clé
Le duel attendu entre Rosberg et Hamilton n’a pas eu lieu au
premier virage mais entre le 47e et 49e tour. Et pas en piste, mais
dans les radios. Car si Rosberg était parti, comme Lewis
d’ailleurs, sur une stratégie à 1 seul arrêt, au 47e tour, Nico
rentrait finalement au stand pour changer une deuxième fois de
gommes. Une surprise pour tout le monde.
Cela laissait Hamilton, occupé depuis le début à gérer pneus,
freins et essence, en tête de la course, avec devant lui encore son
plan à 1 arrêt. Sauf qu'au 48e tour, son ingénieur l’a appelé à la
radio, lui demandant de rentrer au stand et de suivre le « Plan B
». Lewis ne l’a pas fait immédiatement, demandant la raison de ce
changement. Pour lui, ses pneus pouvaient aller au bout. Pas
content, Lewis a désobéi pendant un tour avant que son ingénieur
lui ordonne de suivre les instructions. Le cœur dans l’âme,
Hamilton a finalement obtempéré mais faisait savoir que c’était une
erreur.
Alors, Mercedes a-t-elle empêché Hamilton de viser la victoire ? Il
y avait avant la course une grosse inquiétude sur la sécurité des
freins et des pneus. La température très élevée en course a surpris
tout le monde, et Mercedes, en accord avec Pirelli, a eu peur d’un
incident en fin de course qui, à 360 km/h, aurait pu être terrible.
A la fin du premier relais, les tendres étaient à bout, et Mercedes
a alors décidé d'assurer pour les deux pilotes. Rosberg passant à
deux arrêts, Lewis devait également le faire. Les deux championnats
étant joués, Mercedes aurait pu laisser leurs pilotes décider des
stratégies. Mais elles auraient été de toute façon identiques. Si
Lewis a bien insisté, en conférence de presse, sur le fait que
gérer la dégradation des pneus étaient très faciles, mettant encore
en doute le choix de son écurie, au final, les deux pilotes ont été
traités à la même enseigne. Car l'un comme l'autre aurait pu faire
un seul arrêt.


