F1 - Règlement sportif: ce qui change en 2016

A quelques jours du début de la saison 2016, Sport Auto fait le point sur toutes les nouveautés du règlement sportif, autour des qualifications et les pneus.
Pour relancer le spectacle, plusieurs changements assez importants sont faits dans le règlement sportif cette année. Les principaux sont sur les qualifications et sur les choix de pneus.
Des qualifications revues
Ca a été la surprise du chef, validée moins de deux semaines
avant le début de la saison. Le format de qualifications introduit
en 2006 évolue assez nettement. Les trois parties, la Q1, la Q2 et
la Q3, restent en place, mais les pilotes seront désormais éliminés
un par un.
En Q1, sept pilotes seront éliminés. Après sept minutes, le dernier
pilote sera éliminé et il sera dernier sur la grille. Un nouveau
pilote sera éliminé toutes les 90 secondes. Le même principe sera
appliqué en Q2, à partir de six minutes, puis en Q3, à partir de
cinq minutes, pour ne laisser que deux pilotes face à face dans les
90 dernières secondes. A noter que les pilotes de la Q3 devront
toujours prendre le départ avec les pneus qu'ils avaient pour leur
meilleur temps en Q2.
Quelles seront les conséquences ? En qualifications, les pilotes
devraient rouler plus tôt mais pas forcément plus, puisqu'il
n'auront pas plus de pneus et que le pic de performance restera
dans le premier tour, et parfois dans le deuxième. Le suspense
devrait être moins grand puisque les éliminations et la lutte pour
la pole concerneront moins de pilotes à la fin de chaque partie.
Cette mesure pourrait cependant avoir un impact positif sur la
course, si des leaders sont piégés et qu'ils doivent attaquer pour
remonter.
Pour aller plus loin: Le nouveau système dans le détail, les critiques des pilotes et l'histoire des qualifications avec l'analyse du
nouveau système
Les pilotes choisiront leurs pneus
L'autre gros changement concerne les choix de pneus des pilotes.
Pirelli lance un cinquième type, les ultra-tendres (roses). Le
manufacturier ne propose plus deux mais trois types de pneus par
course, et chaque pilote peut (presque) faire sa sélection comme
bon lui semble.
Sur les 13 trains, Pirelli en choisi un réservé à la Q3 et deux
autres à la course. Parmi ceux réservés à la course, le pilote a
l'obligation d'utiliser l'un des deux. Cela n'aura pas un gros
impact puisque les deux types de pneus réservés à la course seront
presque toujours différents, et que l'obligation d'utiliser deux
types de pneus en course reste en place, ce qui devient un minimum
puisqu'il est possible d'en utiliser trois. Quelle que soit la
stratégie du pilote, il sera donc amené à utiliser l'un de ces deux
types de pneus. Sur les 13 pneus, un pilote peut faire un choix
différent de celui de son équipier.
Cette mesure, portée par Force India, a pour but de pimenter les
courses avec des stratégies plus variées. Cela peut mener à des
différences de performances à certains moments de la course, et
donc à des dépassements. De nombreux acteurs de la F1 regrettent
cependant la frilosité de Pirelli, qui a énormément encadré cette
mesure, et donc limité son impact. Le manufacturier craignait des
choix trop dangereux de la part des équipes et cela pourrait mener
à des stratégies peu variées.
« Nous sommes des adultes assez responsables et en fait j'aime
bien marquer des points dans les courses, et tenter de les
gagner, » a expliqué Pat Symonds, le directeur technique de
Williams, à Autosport. « Nous pourrions mettre les moteurs à
fond et les faire exploser à la première course mais nous ne le
faisons pas. Nous pourrions concevoir des voitures qui ne sont pas
assez solides, mais nous ne le faisons pas. Nous sommes assez bons
dans ce que nous faisons. Je trouve assez malhonnête de suggérer
(que les équipes feraient des choix dangereux). Je pense que
ça avait le potentiel pour être un peu mieux. »
Pour aller plus loin: La mesure décrite par la FIA, le fonctionnement du nouveau règlement et
l'impact limité que cette mesure devrait
avoir
Moins d'informations par radio
Dans sa volonté de donner un plus grand pouvoir au pilote, la
FIA a décidé de limiter encore plus les messages radios. Depuis Spa
l'an dernier, les équipes ne pouvaient plus donner les procédures à
suivre avant le départ, notamment sur le calage de l'embrayage. Les
limitations de ce type sont encore plus nombreuses cette année, en
particulier sur les réglages à faire depuis le volant ou les
stratégies.
Le but assumé est d'éviter l'image de pilote téléguidé depuis les
stands, et de pousser chaque pilote à prendre ces décisions. Dans
les faits, cela risque uniquement de compliquer la tâche des
pilotes, avec des cartographies définies avant la course et à
retenir, comme cela a été le cas dans les limitations sur les
messages avant les départs l'an dernier.
Pour aller plus loin: La liste des messages encore autorisés et
l'impact que la mesure pourrait avoir
Et aussi...
La FIA a autorisé les motoristes à fournir un moteur de la
saison précédente. Ferrari fournit donc le V6 de la saison 2015 à
Toro Rosso. Ferrari fournissait déjà un moteur de la saison
précédente à Manor l'an dernier, mais l'équipe anglaise utilisait
sa monoplace 2014 et la FIA avait donné une dérogation.
En cas de voiture de sécurité virtuelle, les pilotes pourront
utiliser le DRS dès le restart. Jusque là, il fallait attendre deux
tours, comme après le départ ou après une intervention de la
voiture de sécurité. La voiture de sécurité virtuelle a été
introduite l'an dernier pour neutraliser le circuit en maintenant
les écarts sans que la Safety Car n'intervienne en piste.
Si un pilote provoque un deuxième tour de formation, il devra
partir depuis la voie des stands. Il pouvait jusque là reprendre sa
place sur la grille.
A chaque épreuve, un pilote du jour sera désigné, après un vote
auprès des supporters sur les réseaux sociaux.


