F1 - Les équipes prêtes pour 22 courses, mais...

Les équipes acceptent l'idée d'une 22ème course en 2020, mais elles s'interrogent sur le quota de moteurs et sur les effets sur le personnel.
Le nombre de courses disputées chaque année augmente
régulièrement et le calendrier 2020 pourrait atteindre 22 courses,
du jamais vu. Hanoï et Zandvoort vont faire leur arrivée et seul
Hockenheim pourrait disparaître, puisque Silverstone prolongé, que
Monza a trouvé un accord de principe et que les discussions sont
positives avec Mexico et Barcelone.
Mise à jour : Le calendrier F1 2020
La question est sensible pour les équipes. Une course
supplémentaire peut générer plus de revenus mais elle augmente
aussi les dépenses, tant pour le personnel que pour la logistique.
Christian Horner, le patron de Red Bull, est prêt à accepter cette
course supplémentaire, mais à certaines conditions.
« Le détenteur des droits commerciaux nous a dit qu'il était
possible d'avoir 22 courses l'an prochain et (nous a demandé) si
nous y étions prêts, » a explique l'Anglais en conférence de
presse à Budapest. « Sur le principe, oui, mais il faut
l'associer aux autres activités : allons-nous faire autant d'essais
que maintenant pendant la saison ? Faut-il autant d'essais avant la
saison ? »
Mattia Binotto, le patron de Ferrari, est du même avis : «
Nous soutenons une 22ème course si cela signifie qu'il y a plus de
revenus, mais il faut faire attention aux coûts supplémentaires, »
prévient l'Italien.
Des désaccords sur le nombre de moteurs
Une course supplémentaire pourrait obliger les équipes à
utiliser plus de moteurs. Christian Horner pense qu'il serait
bénéfique d'augmenter le quotas de groupes propulseurs si le
calendrier s'étend.
« Si nous avons une 22ème course, la majorité des équipes
prendront des pénalités pour l'utilisation d'un quatrième moteur,
donc on pourrait se dire que cela aurait du sens d'augmenter le
nombre de groupe propulseur et de composants, » précise
Horner. « À la prochaine course (Spa), il y aura beaucoup de
pénalités, et nous ne sommes qu'à la moitié de la saison, donc
c'est beaucoup demander d'ajouter une course et de s'attendre à ce
que les équipes les fassent avec trois moteurs et trois exemplaires
de chaque élément. »
L'Anglais pense que cela pourrait être compensé en réduisant les
essais pendant la saison, qui nécessitent des moteurs
supplémentaires. Du côté de Ferrari, Binotto ne souhaite pas
autoriser un moteur supplémentaire.
« Nous discutons aussi de 2021 en ce moment, pour avoir 24 courses
sans moteur supplémentaire, » explique-t-il. « Ce n'est qu'une idée
pour 2021, donc augmenter le nombre de moteur pour l'an prochain ce
serait une erreur, parce que cela entraînerait plus de revenus,
mais aussi plus de coûts, ce qui n'aurait pas de sens. C'est
aux motoristes de faire un effort dans la direction de 2021, pour
avoir une course supplémentaire avec les composants que nous avons
(actuellement). »
Un défi logistique
D'autres équipes craignent surtout qu'un calendrier à 22 dates
soit difficile pour les membres des équipes. Alfa Romeo pourrait
introduire un système de rotation, ce qui impliquerait des
recrutements.
« Je le vois plus du côté de l'organisation, » explique
Beat Zehnder, le manager d'Alfa Romeo. « Je ne m'inquiète pas trop
pour les éléments du groupe propulseur, je suis plus inquiet pour
les membres de l'équipe. En étant une petite équipe, nous sommes
déjà à la limite avec 21 courses. Toute course supplémentaire
compliquera la situation, et nous devons penser à augmenter le
nombre de membres de l'équipe, et à établir une sorte de système de
rotation. »
Claire Williams, la patronne adjointe de Williams, a la même
inquiétude : « De notre côté, le plus important est de
prendre en compte le personnel de l'équipe, » confirme
l'Anglaise. « Je pense qu'ils sont déjà poussés dans leurs
retranchements avec ce que nous leur demandons de faire en 21
courses, avec en plus les essais et le travail à l'usine. Notre
équipe n'a pas nécessairement le luxe de faire tourner les équipes,
nous sommes limités dans les effectifs. »
Williams refuse aussi de revoir une série de trois courses en trois
week-ends, qui a été très dure à gérer en 2018 : « Je ne voudrais
pas voir trois courses en trois week-end. Je pense que nous avons
la garantie que cela n'arrivera pas. Je pense que cela a été dur
pour beaucoup de monde à l'en dernier, mais c'était également un
cauchemar sur le plan logistique, c'est un désastre. »
Andreas Seidl, le patron de McLaren, pense aussi que la F1 risque
de perdre un certain intérêt si le nombre de courses continue à
augmenter : « Nous comprenons l'argument commercial, mais je
pense qu'il est également important de maintenir l'exclusivité de
chacun des événements, qui ne s'améliore pas nécessairement en
ajoutant de plus en plus de courses, » explique l'Allemand.
Sur le même thème :
- Le calendrier 2020 de la F1
- Le calendrier des essais privés 2020
- Un 22ème GP aura des conséquences
logistiques
- 25 courses : Binotto n'est « pas convaincu
»
- Des pilotes contre l'allongement du
calendrier
- La Formule 1 va changer le format du
vendredi
- Steiner favorable au vendredi remodelé
- Un Grand Prix en Arabie Saoudite dès 2021 ?
- Le Panama voudrait son Grand Prix de Formule
1


