F1 - Deux candidats pour le moteur alternatif

Ilmor et AER ont confirmé leur intérêt pour fournir le moteur alternatif souhaité par la FIA à partir de 2017. Cosworth a de son côté renoncé.
Face aux difficultés causés par les groupes propulseurs, avec un pouvoir
énorme donné aux motoristes face aux équipes indépendantes et des coûts très élevés, la FIA souhaite autoriser un moteur alternatif en 2017, en plus de la
règlementation actuelle. Les candidats ont jusqu'à ce lundi pour se
manifester et deux ont annoncé leurs projets, Ilmor et Advanced
Engine Research.
« Ilmor a déposé une demande, » a confirmé Mario Illien,
le patron d'Ilmor, à Auto Motor und Sport. Ilmor a été derrière le
développement des moteurs de Mercedes jusqu'en 2005. Le
constructeur a ensuite racheté la division F1 de Ilmor.
La FIA souhaite que le moteur alternatif soit un V6 bi-turbo de 2,5
litres avec un KERS. Ilmor fabrique le moteur de Chevrolet en
IndyCar, un V6 bi-turbo de 2,2 litres. Peu de modifications
seraient nécessaires, la principale était autour du carburant,
puisque l'IndyCar utilise de l'éthanol.
« Le problème est simplifié cependant, parce que nous pouvons
utiliser un intercooler en F1, alors qu'en IndyCar Series, il
est... interdit, » explique Illien.
Le moteur d'AER est également utilisable
AER pense également avoir déjà un moteur prêt pour les demandes
de la FIA. En LMP1 au Mans, le motoriste a développé des solutions
qui correspondent à ce que demande la fédération.
« Le fait que (la FIA) cherche un moteur que nous avons déjà
est très intéressant pour nous, » a précisé Mike Lancaster,
patron et copropriétaire d'AER, à AUTOSPORT. « Nous avons
passé pas mal d'années à développer un moteur V6 GDi (à injection
directe), et il a été fait pour le haut-niveau du sport automobile
moderne, en mettant l'accent sur une consommation plus
faible. »
« Donc nous avons produit un moteur qui correspond exactement
à ce qu'ils cherchent, qui est un moteur très puissant, moderne,
efficace. Ca pourrait le faire, et il aurait un bon son. »
AER est le motoriste du GP3 depuis 2013, le futur motoriste de
l'Indy Lights, le championnat sous l'IndyCar, et l'entreprise est
également présente en endurance, avec Rebellion et Kolles en
LMP1.
Cosworth ne sera pas candidat
Le candidat qui semblait évident pour le moteur alternatif était
Cosworth, puisque le motoriste a une longue histoire avec des
équipes indépendantes en F1. Cosworth a renoncé à répondre à
l'appel d'offres puisque les clients potentiels sont peu nombreux
et que le motoriste n'a pas de moteur équivalent sur lequel se
baser pour le développement.
« Nous avons un peu étudié ça et cherché quels seraient les
clients potentiels, » a expliqué Kevin Kalkhoven, le
copropriétaire de Cosworth, à Motorsport.com. « Et la réponse
est surtout Red Bull, parce qu'ils n'ont pas un contrat pour un
moteur à long terme. »
« Ensuite nous avons étudié les coûts pour développer un
moteur à partir de zéro, ce que nous devrions faire. Ca ne marche
tout simplement pas économiquement. Ca coûterait autour de 20
millions de livres (28,4 millions d'euros), avec tout ce qui va
avec. C'est également un temps de production trop court à moins
d'avoir déjà un design. »
Kelkhoven s'inquiète également de l'équivalence entre les groupes
propulseurs et ce moteur : « La façon dont ils géreraient
l’équilibre de performances de deux types de moteurs est
complètement déconcertante, » souligne-t-il.


