Drive to Survive : Les secrets de fabrication du programme

La série documentaire de Netflix sur la F1, Formula 1 : Drive to Survive (Formule 1 : Pilotes de leur destin en version française) a eu un fort retentissement dans le championnat et auprès des passionnés. Ce programme a offert une plongée inédite dans les coulisses du championnat et il est né d'une volonté de Liberty Media, qui a pris le contrôle de l'aspect commercial de la F1 en janvier 2017, d'offrir un nouveau regard sur la compétition. Le projet a pris forme en 2017, pour filmer la saison 2018.
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« Il y avait l'idée de montrer les coulisses d'une équipe de Formule 1 pendant une saison, » a expliqué Paul Martin, l'un des producteurs exécutifs du programme, au site officiel de la F1. « Sean (Bratches, alors responsable commercial de la F1) a aimé l'idée mais il voulait faire quelque chose de plus important, en montrant autant d'équipes que possible, afin de montrer la Formule 1 sous un angle totalement différent et la présenter à des supporters totalement différents. »
Box to Box Films, qui réalise la série documentaire, s'est rendue sur les deux dernières courses de la saison 2017 pour rencontrer les dirigeants des équipes et sonder leur intérêt. Paul Martin n'avait « pas la moindre idée » de la forme que prendrait Drive to Survive et il ignorait si les équipes, qui ouvrent rarement leurs portes, accepteraient le projet. Tout a changé quand il a rencontré Günther Steiner, devenu l'un des personnages forts du programme.
« Après deux minutes de discussion avec lui, littéralement, James (Gay-Rees, qui travaille aussi sur Drive to Survive) et moi, nous nous sommes dit "Bien, c'est un personnage !", » se souvient Paul Martin. « Quand nous l'avons rencontré, nous avons eu l'impression que si les gens étaient prêts à parler du championnat et qu'ils étaient aussi sincères que lui, ce serait un programme assez phénoménal... »

L'arrivée de Mercedes et Ferrari a tout changé

La première saison de Drive to Survive a été publiée sur Netflix en février 2019 et elle a vite été un succès. Mercedes et Ferrari, les seules équipes qui avaient refusé de participer au projet, ont changé d'avis pour la deuxième saison.
« Nous aurions adoré les avoir dans la première saison, parce que nous voulions présenter tout le monde, » explique Paul Martin. « Mais je pense que d'une façon étrange, cela a profité aux autres équipes, mais c'était bien que (Mercedes et Ferrari) arrivent dans la deuxième saison. » Les deux équipes ont joué le jeu : « Nous avions de bons rapports avec eux durant la première saison même s'ils n'y participaient pas, donc la transition a été très facile pour la deuxième saison. »
Les réalisateurs du documentaire se concentrent en général sur une seulement équipe par course. Paul Martin s'estime « très chanceux » d'avoir pu suivre Mercedes au Grand Prix d'Allemagne 2019, l'un des plus marquants de l'année pour l'équipe, avec l'abandon de Valtteri Bottas et la course difficile de Lewis Hamilton.
« Cette série repose en grande partie sur la chance, » reconnaît Paul Martin. « Dans la première saison, nous aurions pas pu envisager que les deux Haas perdent leurs roues en Australie. » Cela a été la même chose pour Mercedes à Hockenheim : « C'était la situation idéale, avec Lewis qui ne se sentait pas très bien, le fait qu'ils avaient des tenues spéciales (pour les 120 ans de Mercedes en sport automobile), la livrée spéciale, et la pluie le matin de la course. Je ne pense pas qu'ils s'attendaient à ce que la course se passe comme comme ça. Mais chez Mercedes, personne ne nous a demandé de couper des scènes de cet épisode. »

Des personnages et des moments forts

Drive to Survive se concentre surtout sur certains pilotes et certains dirigeants, pour trouver des personnages forts. Paul Martin estiment que certaines personnalités sortent du lot, à l'image de Nico Hülkenberg, l'un des premiers pilotes interrogés avant la première saison. Les équipes du documentaire l'ont suivi à Hockenheim en 2019, à un moment très important puisqu'il ne savait pas encore s'il resterait chez Renault.
« J'ai toujours trouvé que ses yeux disaient beaucoup de choses, » explique Paul Martin. « Ses yeux et son expression ne mentent jamais, quoiqu'il dise, et je pense que dans cet épisode, on est vraiment touché par lui. Il sait que le moment important arrive, et sans le savoir, ce Grand Prix d'Allemagne (où Hülkenberg a abandonné alors qu'un podium semblait possible) a été vraiment déterminant. Il y a une chose que j'aime vraiment dans cet épisode, et c'est grâce à Nico. »
La série évoque également la disparition d'Anthoine Hubert à Spa, un moment « incroyable difficile pour tout le monde. » « Quand il y a un accident grave, tout le monde sait instinctivement, » estime Paul Martin. « Il y a des images où Lewis Hamilton voit l'accident sur un écran géant, et on voit à sa réaction qu'il sait que c'est grave. C'est très difficile à ce stade, parce que tout le monde veut respecter ce qui se passe en piste, et je suis très fier de la façon dont nous l'avons montré dans la série. »
Durant la deuxième saison, Paul Martin a beaucoup suivi Pierre Gasly. Le Français était très proche d'Anthoine Hubert et sa saison a été très animée, avec son arrivée chez Red Bull, sa rétrogradation chez Toro Rosso en cours d'année et sa deuxième place au Brésil. Paul Martin juge le podium d'Interlagos « incroyable » : « C'était un moment très émouvant pour nous sur le terrain, pour l'équipe, et c'était très émouvant pour lui. »
Il a également apprécié le travail avec Lewis Hamilton et Daniel Ricciardo : « Ce qui est bien dans cette série, et ce qui fait que je pense qu'elle peut continuer longtemps, st qu'on ne manque jamais de personnages et qu'on ne manquera jamais de personnes pour offrir le niveau de dramaturgie et de conflits nécessaires pour cette série. »
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