F1 - Ferrari veut que la pénalité soit annulée

Ferrari souhaite que les commissaires se penchent à nouveau sur la pénalité de Sebastian Vettel à Mexico. Charlie Whiting a expliqué la décision.
Les débats sur Mexico ne sont pas terminés. Alors que Charlie Whiting, le directeur de course, a expliqué pourquoi Max Verstappen a été pénalisé mais pas Lewis Hamilton en passant dans l'herbe au premier virage, Ferrari demande maintenant que la pénalité de Sebastian Vettel soit annulée.
En fin de course, l'Allemand a eu un léger contact avec Daniel Ricciardo au virage 4. Les commissaires ont considéré qu'il s'était décalé au freinage, une manoeuvre interdite depuis Austin. Il a eu une pénalité de 10 secondes, ce qui l'a fait chuter de la troisième place, obtenue après la pénalité de Verstappen, à la sixième place. Ferrari a demandé aux commissaires de se pencher à nouveau sur la question, en évoquant de « nouveaux éléments », sans en préciser la nature.
« La Scuderia Ferrari a conscience que les positions au championnat n'évolueront pas, quelle que soit la décision, » précise Ferrari dans un communiqué. « Mais pour l'importance de ce précédent pour le futur, et afin d'apporter de la clarté dans l'application des règlements dans les prochaines épreuves, la Scuderia Ferrari croit que la décision devrait être reconsidérée par les commissaires. »
La décision détaillée par Whiting
Charlie Whiting a expliqué les raisons derrière la décision. Depuis Austin, les manoeuvres au freinage sont clairement encadrées, ce qui a rendu la décision des commissaires évidente à ses yeux.
« Il y a trois points fondamentaux dans les règlements, » a précisé Whiting en conférence de presse. « Tout d'abord, si un pilote doit faire une manœuvre d'évitemment, si un pilote fait un changement de direction anormal dans la zone de freinage et si ça peut être potentiellement dangereux pour un autre pilote. Si ces trois conditions sont remplies, les commissaires considèrent qu'il y a une manœuvre dangereuse et qu'elle doit être pénalisée. C'est ce que les commissaires ont analysé et ils ont senti que Sebastian avait bougé au freinage, c'était très clair dans les données, et aussi assez clair sur la vidéo, c'était potentiellement dangereux et il y a eu un changement anormal de direction qui aurait pu causer un accident. »
« On peut voir clairement que les deux voitures sont sur la gauche de la piste, Sebastian bouge sur la droite puis, au freinage, il bouge sur sa gauche, et, ensuite, on peut nettement voir que Daniel doit faire une manœuvre d'évitement. Sur la caméra embarquée, je pense qu'on voit clairement que si la roue avant-droite de Daniel avait percuté la roue arrière-gauche de Sebastian, ça aurait été un scénario totalement différent. »
« Je pense que c'est pour ça que les commissaires ont pensé que c'était une situation potentiellement dangereuse. C'est serré, et je pense que c'est ce que les commissaires ont regardé. Comme je l'ai dit, ces trois conditions étaient remplies et en ce qui concerne les commissaires, et c'est ce qu'ils ont senti qu'ils devaient faire. »
Charlie Whiting a expliqué comment ces manoeuvres ont été interdites : « Je pense qu'il est important de revenir un peu sur la Hongrie, où il y a eu deux incidents impliquant Kimi (Räikkönen) et Max (Verstappen), » explique-t-il. « Nous avons discuté de ça en détail dans le briefing des pilotes en Allemagne, et le consensus était que se déplacer au freinage devait être interdit. »
« Nous étions d'accord avec ça puis nous avons eu l'incident avec Max et Lewis (Hamilton) au Japon, où la première chose que Lewis a dite à la radio était "Il a bougé, il a bougé au freinage". Nous avons analysé ça après la course. Les commissaires, comme vous le savez, ont considéré qu'il n'y avait pas d'infraction, ce qui a évidemment fait naître une longue discussion au briefing des pilotes à Austin. J'ai ensuite publié ce qui était une clarification des règlements existants, pour dire exactement ce que nous sentions qu'il fallait présenter aux commissaires. »
Vettel s'oppose à sa pénalité, Ricciardo la justifie
Sebastian Vettel a contesté sa pénalité. Il estime qu'il n'y avait aucun danger et que Daniel Ricciardo a manqué son freinage en étant à l'intérieur, où l'adhérence était plus faible.
« Evidemment, je ne suis pas d'accord avec la décision prise, » a indiqué l'Allemand en conférence de presse. « Je pense que j'ai bougé une fois pour me défendre, après ça, je pense que j'ai laissé assez de place à Daniel à l'intérieur, la voiture est restée droite dans la plus grande partie du freinage, donc c'est pour ça qu'à mon avis, Daniel a mal freiné parce qu'il n'y avait pas d'adhérence à l'intérieur, et c'est une chose que nous savons tous. »
« Des gens bloquaient leurs roues à d'autres virages quand ils sortaient de la trajectoire, donc je pense que ça donné l'impression que les choses étaient pire qu'elles ne l'étaient. Je ne pense pas que c'était dangereux pour Daniel à ce moment là. »
Daniel Ricciardo estime de son côté que le danger était réel puisqu'il est impossible de réagir pendant un freinage, et il attribue son blocage de roue à la manoeuvre de Sebastian Vettel : « Je pense que Charlie a bien expliqué la manœuvre, » estime-t-il. « Nous en avons discuté entre pilotes, on met la voiture à la limite parce qu'on veut freiner après un rival, donc on est déjà à la limite, et je pense que le moindre mouvement fait perdre le contrôle. C'est pour ça que je bloque le frein et que ça devient chaotique. C'est la seule vraie partie où ne peut pas... ce n'est pas qu'on ne peut pas contrôler les choses, mais on ne peut pas vraiment s'en sortir une fois qu'on est sur les freins. »
« Donc évidemment je pense que c'était la bonne décision. Comme je l'ai dit, de l'extérieur, je pense que c'est probablement un peu dur à comprendre et à digérer après la course pour les supporters, évidemment nous faisons en sorte que ça reste... je ne dirais pas propre : j'aime la vraie course, mais nous devons juste essayer d'éviter des mouvments au freinage à l'avenir, et il n'y aura plus de problèmes à résoudre. »