F1 - Whiting s'explique sur les virages coupés

Charlie Whiting a expliqué pourquoi Max Verstappen a été pénalisé et pas Lewis Hamilton en coupant un virage à Mexico. Les incidents étaient différents.
Un invité inhabituel était à côté des six pilotes dans la
conférence de presse ce jeudi à Mexico, Charlie Whiting. Le
directeur de course est venu éclaircir plusieurs situations
rencontrées à Mexico, notamment les polémiques sur le premier
virage.
Au départ, Lewis Hamilton est passé dans l'herbe sans être
pénalisé. En fin de course, Max Verstappen, qui se défendait face à
Sebastian Vettel, a fait la même chose, et il a reçu une pénalité
de cinq secondes après l'arrivée, ce que Red Bull n'a pas compris. Pourquoi cette différence ?
Hamilton a ensuite levé le pied, mais pas Verstappen.
« Je pense que la principale différence entre les deux a
simplement été que dans le cas de Lewis, nous avons senti qu'il
n'avait pas gagné d'avantage dans la durée alors que dans le cas de
Max, ça a été le cas, » explique Whiting. « Lewis fait
une petite erreur au début, il coupe le virage, ça lui donne un
avantage significatif mais ensuite il efface immédiatement cet
avantage. Vous pouvez voir dans la ligne droite, ou nous pouvons
voir, (...) qu'entre les virages 3 et 4, il lève le pied pour être
à 80% sur l'accélérateur, afin de rendre cet avantage. Parce
qu'évidemment ça lui avait donné un avantage. Puis, environ une
minute après, la voiture de sécurité a été déployée et cet avantage
a été complètement réduit. »
« De l'autre côté, dans le cas de Max et de Sebastian, si Max
avait fait la même chose dans la ligne droite entre les virages 3
et 4, il aurait certainement perdu sa place. Je pense que c'est
pour ça que les commissaires ont senti que ça méritait une
pénalité, parce que le pilote avait obtenu un avantage dans la
durée. C'est la différence fondamentale entre les deux incidents
aux yeux des commissaires. »
Verstappen reste mécontent, Hamilton comprend Whiting
Max Verstappen était également présent dans la conférence de
presse. Il n'a pas été convaincu par l'explication de Charlie
Whiting, et il se plaint toujours d'un manque de régularité dans
les décisions.
« Evidemment, je ne suis pas d'accord avec la décision mais ça
ne change pas grand chose, non ? » précise le
Néerlandais. « J'ai eu une pénalité. Je pense que si on donne
des pénalités, on les donne aux deux, ou on n'en donne
aucune. »
« Mais je pense que nous devons peut-être changer ça pour le
futur, quand on passe dehors on devrait avoir une sanction, plutôt
que laisser les commissaires interférer avec ça pour décider d'une
pénalité. Je pense qu'il faut trouver une solution qui permet
qu'une fois qu'on passe hors de la piste, il y ait un désavantage
évident. »
Lewis Hamilton a une position plus nuancée. Il est sans surprise
d'accord avec Charlie Whiting, mais il estime aussi que les
règlements devraient être plus clairs : « Je suis plutôt
d'accord avec l'explication de Charlie, » indique-t-il.
« Je n'ai pas d'opinion particulière à ce sujet. Je pense
qu'au final les commissaires ont un travail très, très difficile
parce que tous les scenarii sont différents, comme on l'a dit. Par
exemple, la voiture de sécurité est intervenue juste après mon
incident. »
« Ce n'est pas facile d'appliquer la même règle à chaque
chose. Je suis également d'accord avec Max sur le fait que nous
devrions travailler avec Charlie, comme ça a été le cas toute
l'année à mon avis, pour tenter de simplifier les choses dans leurs
prises de décisions, et pour que ce soit plus clair. »
Plusieurs solutions sont possibles
Une proposition souvent évoquée pour avoir des décisions plus
régulières est d'avoir des commissaires permanents. Charlie Whiting
juge cela inutile. Pour lui, les incidents sont toujours
différents, ce qui peut donner une impression de manque de
régularité dans les décisions. Il juge important de bien expliquer
les décisions.
« Cela va sans dire que je suis en désaccord (avec des
commissaires permanents), » indique Whiting. « Comme
Lewis l'a souligné, chaque incident est différent. Certains peuvent
sembler, au premier abord, très similaires à un incident d'une
course précédente, mais ensuite quand on les examine avec
attention... Il faut aussi se rappeler que les commissaires ont
énormément d'images et de données à leur disposition, tous les
moyens sont disponibles, ce que vous ne voyez pas. »
« Je pense que c'est facile de dire que les décisions manquent
de régularité mais le plus souvent, à mon avis, quand on regarde ça
dans le détail, on se rend compte qu'en fait, l'incident A n'était
pas le même que l'incident B. Il y a de petites différences et
c'est là que je pense qu'il faut parfois donner une
explication. »
Pour lui, une solution simple pour éviter les avantages pris en
passant hors de la piste est d'imposer un chemin plus lent, ce qui
existe déjà sur plusieurs pistes : « Je pense qu'en fait,
nous avons fait ça sur différents circuits, où on a des situations
similaires à ce qui s'est passé à Mexico : la deuxième chicane
à Monza, la dernière chicane à Montréal, le premier et le deuxième
virage à Sotchi, » détaille Whiting. « Donc nous avons
développé des systèmes, (...) où des pilotes doivent prendre un
certain chemin pour revenir en piste, et ils sont automatiquement
ralentis. »
« Ce n'était pas un problème à Mexico l'an dernier, simplement
parce que je pense que l'herbe était toute fraîche et qu'elle était
humide, et que c'était plus difficile de la traverser. Cette année,
assez clairement, c'était assez facile de la traverser et donc nous
avons eu un problème, mais c'est très simple, à mon avis, de
rectifier ça et de faire un genre d'arrangement similaire pour
revenir en piste, ce qui signifie que les pilotes perdront du temps
et qu'il n'y aura donc pas de discussion sur le fait qu'ils ont
pris un avantage. »


