Ferrari confirme son avenir en hybride

Ferrari vient de développer son V12 le plus puissant dans une voiture de série. Ce n'est pas le dernier, mais le premier d'une nouvelle série.
Que fallait-il faire pour répondre aux exigences environnementales incontournables ? Ferrari a rendu sa copie récemment, en proposant sur les 12 bielles de la F12berlinetta la bagatelle de 740 ch pour 6.3L de cylindrée. En dérivant ce moteur de la FF, on pourrait croire que Ferrari simplifie sa démarche technique en optant pour le plus simple : garder le bloc, rajouter des chevaux en modifiant la cartographie et c'est tout. Mais non. En plus de faire plus puissant (80 ch de plus), Ferrari fait plus efficient que la FF avec la F12berlinetta. En affichant 350 g/km de CO2 émis pour une consommation mixte de 15 l/100 km, c'est mieux que la FF et ses 360 g/km de CO2 et 15.4 l/100 km.
La 599 effacée
Si les différences ne sont pas saisissantes, c'est uniquement du fait que la FF, à vide, propose 1.880 kg : conséquence d'une transmission intégrale et quatre places. Comparé à la 599 -la GT remplacée- c'est simplement prodigieux techniquement. En 2006, Ferrari propose du V12 6.0 L 620 ch, 3.7 s pour le 0-100 km/h et 330km/h de V-max. Sur 1.730 kg en propulsion, le bilan carbone est conséquent : 415 g/km et 17.9 l/100 km en consommation. Regardons aujourd'hui : 3.1 s pour atteindre 100 km/h, plus de 340 en V-max mais surtout 350 g/km de CO2 émis pour une conso mixte de 15 l/100 km. C'est 30 % plus efficient pour 120 ch de plus.
Hybride confirmée
Amedeo Felisa, directeur de Ferrari, affirmait dans une interview à Autocar que le Cavalinno "développerait une nouvelle technologie avant tout pour mettre au vert les mécaniques et permettre de contenir la gamme à son niveau de production de CO2". Confirmant la production d'un moteur hybride, Felisa ajuste : "notre système hybride ne sera pas seulement là pour créer de la puissance, mais pour les économies d'énergie. Cette technologie est couteuse aujourd'hui, mais la route qui s'ouvre devant nous réduira les coûts et les inconvénients de poids."
Dodici Cilindri
Sans préciser quelle hybridation sera exploitée par Ferrari, il est certain que le/ce V12 à de beaux jours devant lui. Il sera sans doute associé à un système de KERS (Kinetic Energy Regeneration System), une récupération d'énergie dérivée de la F1 présentée en concept dans le 599 HY-KERS du salon de Genève 2010. Le V12 de l'Aventador de Lamborghini, techniquement le plus proche, revendique 700 ch pour 6.5 L de cylindrée sur une masse à vide de 1.695 kg. Certes, le 0-100 km/h est effectué en 2.9 s et la V-Max étalonnée à 350 km/h, mais… la consommation mixte est à 17.2 l/100km/h (2l de plus) et les émissions de CO2 à 398 g/km.
« Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »
Alors, une famille de V12 est en route. La prochaine exploitation sera dans la supercar Enzo II, la suite et remplaçante de l'ancienne superstar italienne. Curieusement, son lancement a été repoussé puisqu'initialement prévu en fin de cette année. Pourquoi repousser ? Un indice : McLaren apporte la suite de la F1 cette année en mai prochain. Promise à 800 ch, avec un KERS et ultralégère, cette suite de la F1 pourrait peut-être mettre à mal les efforts de Ferrari. De toutes façons, nous sommes déjà certains que la concurrence entre les deux supercar sera aussi sympathique qu'entre la MP4-12C et la 458 Italia. Des beaux jours à venir donc. Et en V12. Forza.