La dernière Bugatti de course, l’EB 110 SC, a repris la piste (+ images)

Publié le 9 juin 2021 à 15:46
Mis à jour le 10 juin 2021 à 09:03
Bugatti EB 110 SC

La Bugatti EB 110 SC, l’une des deux seules voitures construites par la marque de Molsheim pour la compétition, a fait son retour en piste à Dijon, le même circuit où elle disputa son ultime course, il y a 25 ans.

Il y a 30 ans, en 1991, Bugatti présentait la légendaire EB 110. En 1996, sa variante EB 110 SC prenait pour la dernière fois le départ d’une course internationale. La marque a voulu commémorer cet anniversaire en ramenant sa machine sur les lieux de son ultime apparition sur circuit

Comment naquit la Bugatti EB 110

Après l’arrêt provisoire de la marque, en 1963, l’Italien Romano Artioli la ressuscite à la fin des années 1980. En 1987, il acquiert les droits de la marque et devient président de Bugatti Automobili S.p.A. Le 15 septembre 1990, il inaugure une usine innovante à Campogalliano. Un an plus tard, le 15 septembre 1991, le jour du 110e anniversaire de la naissance d’Ettore Bugatti, il présente l’EB 110. Il y a 30 ans, ce coupé équipé d’un moteur V12 3,5 l, de quatre turbos, d’une transmission intégrale et d’une monocoque légère en carbone fait sensation. Le moteur développe jusqu’à 610 chevaux et accélère jusqu’à 351 km/h, à l’époque le record du monde pour une voiture de sport de série. Avide de compétition, le patron veut ramener Bugatti sur les circuits.

Une brève carrière dans la course

Outre l’EB 110 GT et la 110 Super Sport, deux voitures de course officielles affichant jusqu’à 700 chevaux sortent de l’usine Bugatti. La première, une EB 110 LM bleue, prend le départ des 24 heures du Mans 1994. La voiture tape dans l’œil de Gildo Pallanca-Pastor, qui, en mars 1995, établit un record de vitesse sur glace à son volant. Ce monégasque de 29 ans, homme d’affaires et pilote à ses heures, est propriétaire du Monaco Racing Team.

Fin 1994, il commande une voiture de course chez Bugatti pour pouvoir participer, à partir de 1995, aux séries IMSA américaines. L’EB 110 Sport Competizione (SC) est créée en six mois. Il est prévu de fabriquer trois véhicules, mais des difficultés financières et des problèmes avec les fournisseurs ne permettront de sortir qu’un exemplaire en juin 1995.

Pallanca-Pastor en prend le volant dans des épreuves IMSA et des BPR Global GT Series. Malgré un potentiel indéniable, l’EB 110 SC est victime d’une raréfaction des pièces de rechange dû à des difficultés rencontrées par Bugatti avec ses fournisseurs. Acculé face à ses dettes, Romano Artioli est contraint de fermer le site de production le 15 septembre 1995. La voiture de course, qui était alors en entretien, est provisoirement confisquée.

Le Mans loupé de peu

Pallanca-Pastor parvient à sortir l’EB 110 SC de l’actif de la faillite. En janvier 1996, il prend le départ des 24 Heures de Daytona avec Le Mans en ligne de mire. Le 9 juin 1996, à Dijon, il s’aligne pour une épreuve de deux heures sur le circuit de Dijon-Prenois. Quatrième en qualifications, troisième de la Course 1, il est victime d’un accrochage au deuxième tour de la Course 2. Faute de pièces détachées, les mécaniciens ne peuvent réparer l’EB 110 SC en vue des 24 Heures du Mans qui débutent une semaine plus tard !

Ainsi se termine la courte carrière en sport de la dernière voiture de course construite par Bugatti. Après quelques années, Pallanca-Pastor la revend à un passionné de la marque. 25 ans après sa dernière course et 30 ans après la présentation de sa base, cette perle rare a fait son retour sur le circuit de Dijon (découvrez-la dans le diaporama ci-dessus).

Source : Bugatti 

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À propos de l’auteur
Guillaume Alvarez
Rédacteur-Editeur pour Sport Auto, l'Auto-Journal et F1i. Je partage mon temps entre l'écriture, le reportage et les circuits, la plume et le micro portés par la passion de l'automobile et de la compétition, du Karting à la Formule 1, en noir et blanc comme en couleurs.
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