Peugeot a identifié ses problèmes
Les 24 Heures du Mans ont tourné au cauchemar pour Peugeot. Les
quatre 908 ont signé les meilleurs temps des qualifications et
elles étaient en tête en début de course, mais elles ont toutes
abandonné. Trois d'entre elles ont été frappées par des problèmes
de moteur.
"Nous avons très rapidement eu la confirmation que les trois
avaient souffert du même problème : une bielle cassée, mais sur des
cylindres différents" explique Bruno Famin, le directeur technique
de Peugeot Sport. "Des investigations approfondies viennent de
mettre en lumière que les conditions particulièrement sévères
rencontrées au Mans cette année ont généré une surcharge fatale de
notre V12."
"Effectivement, la piste avait globalement beaucoup de grip. Le
taux de pleine charge a donc été plus élevé qu’escompté. Par
ailleurs, la température ambiante est restée fraîche et,
contrairement aux années précédentes, les échangeurs air/air ne se
sont pas encrassés. Le remplissage, et donc les performances du
moteur sont restés élevées toute la course."
"Certes ces conditions étaient les mêmes pour tous les concurrents
mais cette année nous utilisions de nouvelles bielles que nous
avions pourtant longuement éprouvées au banc moteur et à l’occasion
des nombreuses simulations sur piste."
Peugeot avait fait des essais avec des simulations de 30 heures.
Aucun signe n'annonçait ces problèmes et l'équipe française va
revoir ses méthodes de vérification.
"Tout au long de ces séances nous n’avons pas connu une seule
avarie, ce qui ne nous a pas permis de réaliser que nous étions en
fait bien plus près de la limite que nous ne l’imaginions" confirme
Famin. "Les conditions rencontrées nous ont fait basculer du
mauvais côté."
"Après trois participations au Mans, nous pensions avoir un cahier
des charges pertinent. La preuve est faite que ce n’était pas le
cas et que même avec une expérience croissante, il est difficile de
tout maîtriser. Les conditions rencontrées lors des 24 Heures du
Mans changent tous les ans et les contraintes mécaniques avec. Il
est clair que nous devons renforcer notre processus de
validation."
L'autre 908, notamment confiée à Sébastien Bourdais, a abandonné en
début de course en raison d'un problème au niveau de la coque:
"Nous avons identifié un problème de qualité de fabrication de la
coque au niveau de la fixation du triangle de suspension inférieur
avant droit" précise Bruno Famin.
"Cette coque, qui a notamment remporté les 24 Heures du Mans 2009
et les 1000 km de Spa 2010, était – comme tous les châssis 908 –
régulièrement contrôlée dans nos ateliers à l’aide de moyens
sophistiqués qui nous permettent de détecter des vieillissements ou
des endommagements du carbone. C’est ici une malfaçon totalement
indétectable qui a provoqué la rupture prématurée et brutale de la
fixation."


