Le "Pit Boost" arrive en Formula E : bonne ou mauvaise idée ?

Avec plusieurs semaines de retard, le nouveau Pit Boost va faire ses débuts lors du double-header de la saison 11 du Championnat du monde de Formula E 2025, ce week-end à Jeddah, en Arabie saoudite.

Pit boost : de quoi parle-t-on ?

Que peut-on attendre de ce nouveau système de recharge rapide, introduit pour pimenter le déroulement des E-Prix à coups de stratégies audacieuses ?
Le Pit Boost est une fonctionnalité introduite en 2025 permettant aux monoplaces de la série de bénéficier d’une augmentation de 10 % d'énergie (soit 3,85 kWh) grâce à une recharge de 30 secondes à 600 kW dans la voie des stands.
Si tous les pilotes devront s'arrêter durant la course pour satisfaire à cette recharge supplémentaire, chaque écurie ne dispose toutefois que d'un seul chargeur. Cela rend donc impossible toute tentative de double-stack consistant à ravitailler les deux machines d'un coup.
À Jeddah, les pilotes devront activer le Pit Boost lorsque leur état de charge (SoC) se trouve entre 40 et 60 % au moment de la recharge. Le timing de l'arrêt pourra varier d’un garage à l’autre, selon la stratégie de consommation adoptée par chaque pilote durant la première phase de course. Les arrêts devront durer au moins 34 secondes, dont 30 seront consacrées à la recharge.

Pit boost : comment ça marche ?

Chaque équipe recevra une unité de Pit Boost à brancher à l'arrière des voitures GEN3 Evo lors de leurs arrêts obligatoires. Pendant chaque arrêt dédié, la procédure impliquera deux mécaniciens et un membre de l’équipe de stands pour tenir le lollipop de signalisation.
Une fois la voiture stationnée dans la position de son stand, avec les pneus bien à l'intérieur des lignes blanches, l'énergie supplémentaire de 10 % (3,85 kWh) pourra être injectée. Dès que la recharge est terminée et que le temps minimum est respecté, la voiture pourra repartir.
Les arrêts seront surveillés par la FIA, et toute déviation par rapport aux règles pourra être rapportée aux commissaires. En cas de problème technique avec le matériel, deux chargeurs de rechange sont disponibles au garage de la FIA, sous réserve de l'autorisation du directeur de course.
Si des réparations sur une monoplace sont nécessaires, le Pit Boost doit être terminé et débranché avant d’effectuer toute intervention. Ce travail sera comptabilisé dans le temps d'arrêt minimum.
D'autres membres de l’équipe peuvent intervenir, en plus des trois affectés à la procédure. Si un pilote a reçu une pénalité de cinq ou dix secondes, elle devra être servie avant de brancher le chargeur.

Pit boost : qu'attendre de ce nouveau système ?

S'il constitue, selon le directeur du championnat Alberto Longo, "l’un des ajouts les plus ambitieux et les plus importants, non seulement pour notre série, mais aussi pour le sport automobile moderne", le Pit Boost doit encore faire ses preuves en piste.
Dans des propos recueillis par AutoHebdo, Simon Merchet, un ingénieur dédié au projet Formula E du groupe Stellantis, indiquait par exemple que le système n'avait pas pleinement fonctionné avec les monoplaces de DS au cours des essais de pré-saison à Madrid.
"Chez DS, on a eu un souci, le matériel n’a pas bien fonctionné", admettait le Français à nos confrères. "La voiture a bien réagi, mais comme nous ne développons pas le chargeur, des petits problèmes de fiabilité peuvent impacter les résultats des courses.
Nous espérons que l’organisateur pourra faire en sorte que tout le monde soit logé à la même enseigne au niveau de la fiabilité du système. Cela pourrait impacter les courses, donc j’espère que tout cela soit réglé.
Ce n’est pas quelque chose que l’on maîtrise, nous sommes dépendants de ce système. Il y a eu des soucis à droite, à gauche, j’espère donc que tout cela sera bien résolu pour la première course avec arrêts aux stands."

Outre ce nouveau Pit Boost, les pilotes de Formula E bénéficient toujours de l'Attack Mode. Ce boost en puissance de 50 kW, introduit à l'entame de la saison 5, doit être actionné deux fois pendant chaque course, au cours de huit minutes allouées, via la "zone d'activation" déterminée à l'avance sur le circuit.

Sources : Formula E, AutoHebdo