Porsche redonne vie à un clin d’œil historique des 911 des années 70

Publié le 2 décembre 2025 à 12:00
Mis à jour le 2 décembre 2025 à 16:06
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Porsche Classic remet en lumière ses tissus intérieurs historiques Pepita, Pasha et tartan, des 356 aux 993. Comment ces motifs cultes reviennent-ils des archives aux ateliers ?

Le noir et blanc graphique du tissu Pepita, les damiers hypnotiques du tissu Pasha, les carreaux écossais des tartans McLaughlan ou Black Watch... Pendant des années, ces selleries typiquement issus des années 70 et 80 ont fait rêver les passionnés de Porsche, souvent réduits à traquer des rouleaux d’époque ou des copies plus ou moins fidèles. L’intérieur comptait autant que la ligne d’une 356 ou d’une 911, mais retrouver la bonne étoffe relevait souvent du parcours du combattant... ce n'est désormais plus le cas.

Porsche Classic relance officiellement ses tissus intérieurs historiques

Début décembre 2025, le constructeur a décidé de reprendre la main avec le programme "Historical Fabrics by Porsche" : la marque relance officiellement plusieurs de ses tissus historiques Porsche, en qualité de pièce d’origine, pour les modèles allant de la 356 C aux 993. Commandables en Centres Porsche et sur la boutique en ligne, ces tissus promettent des restaurations au plus près de l’usine. Derrière ces motifs cultes, le travail a été bien plus lourd qu’il n’y paraît.
Pour Porsche Classic, l’enjeu était clair : répondre à l’exigence des collectionneurs. "En rééditant ces tissus nous comblons un manque, car la plupart des clients veulent restaurer leurs voitures historiques ou plus récentes de collection dans un état aussi proche que possible de l'origine. Il était particulièrement important pour nous, dans ce projet, de tenir notre promesse de qualité avec ces tissus. Malheureusement, il existe de nombreuses imitations sur le marché qui ne conviennent pas du tout comme tissu de siège ou qui perdent leur apparence après peu de temps. C'est pourquoi nous voulons à nouveau offrir à nos clients une alternative originale testée", explique Ulrike Lutz, directrice Porsche Classic.
Ces étoffes deviennent des "Porsche Genuine Parts" à part entière. Le certificat technique dédié aux véhicules Porsche Classic sert de référence pour respecter la configuration d’origine, que l’on parle d’une 356 C à Pepita noir et blanc ou d’une 911 Type G en velours côtelé à rayures. Les tissus sont livrés en lés de 1,5 m par 2 m et doivent répondre aux normes actuelles : résistance au feu, solidité à la lumière et à la couleur, tests d’abrasion allant jusqu’à des dizaines de milliers de cycles. De quoi rassurer les propriétaires qui ne veulent ni compromis visuel, ni compromis d’usage...

Les trois motifs qui ont marqué l’histoire de Porsche

Le plus ancien des motifs relancés est le Pepita. Proposé en option à partir de 1963 sur la Porsche 356 C puis, deux ans plus tard, sur la 911 Type F, ce damier très serré est formé de petits carreaux reliés par des diagonales. Son nom vient du nom de scène de la danseuse espagnole du XIXe siècle Josefa Durán y Ortega, dite "Pepita de Oliva". Le motif a été popularisé dans la mode dès 1947, lorsque Christian Dior l’a utilisé pour sa collection féminine. Chez Porsche, il s’est imposé comme la signature graphique des premiers cockpits de 911. Les tissus tartans racontent une autre facette de l’ADN de la marque, entre tradition et sportivité. En 1974, Porsche propose trois tartans exclusivement sur la liste d’équipements de la 911 Turbo, avant de les étendre à la 911 à partir de l’année modèle 1976. Leur motif à carreaux naît du croisement de fils de couleurs différentes au tissage.
À l’IAA de Francfort 1973, une étude de 911 RSR Turbo arbore déjà des centres de sièges et des panneaux latéraux en tartan Black Watch, vert et bleu. Un an plus tard, Louise Piëch reçoit sa 911 Turbo argentée "No. 1", avec un intérieur cuir rouge ponctué de tartan McLaughlan rouge et bleu au centre des sièges. Inspiré des drapeaux à damier des circuits, le motif Pasha, apparu sur la 928 en 1977 puis décliné sur 911, 924 et 944, complète ce trio avec son graphisme presque psychédélique. Pour les passionnés, les trois grandes familles de motifs réédités se résument simplement : Pepita noir/blanc ou rouge/noir/blanc pour les 356 C et 911 Type F des années 1960, Tartans McLaughlan (rouge/bleu) et Black Watch (vert/bleu) pour les 911 Type G, 924 et 928 de la fin des années 1970 et Pasha blanc/noir et autres variantes pour les 928, mais aussi certaines 911, 924 et 944 de la fin des années 1970 et du début des années 1980.
Pour recréer ces tissus, les équipes de Porsche ne se sont pas contentées de photos d’époque. Le principal matériau de travail a été l’énorme archive interne du constructeur, complétée par l’achat de pièces rares. Aux États-Unis, les spécialistes ont ainsi déniché un siège de 911 de 1975, jamais monté dans une voiture et garni de tartan vert. "Conservé dans une armoire à l'abri de la lumière, et donc parfaitement préservé, cet élément de stock ancien neuf était de l'or en barre pour nous", se souvient Lukas Werginz, responsable produit. Les motifs ont été relevés au millimètre près, puis adaptés aux procédés de teinture et de tissage actuels avant de passer par une batterie de tests, jusqu’au centre de développement de Weissach. Sur le terrain, l’objectif est aussi de faciliter la vie des selliers. "Souvent, le sellier n'a à regarnir que le siège conducteur. Dans ces cas, notre objectif est de faire en sorte qu'il corresponde toujours au siège passager avant, qui aura généralement encore sa garniture d'origine", explique Lukas Werginz.

Concrètement, un propriétaire de 911 Type G pourra commander du velours à fines rayures noir et blanc pour un simple siège, pendant qu’un autre fera refaire tout l’habitacle d’une 928 en Pasha ou d’une 993 en tissu "Porsche" Midnight Blue. Chaque motif dispose de sa référence propre, comme le Pepita noir et blanc destiné aux 356 C et 911 Type F (PCG551531AS730). Et la collection ne devrait pas s’arrêter là, Porsche annonçant déjà d’autres variantes de couleurs en préparation, dont le fameux velours à rayures "homard" orange qui a tant marqué les années 1980...

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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