"Right to Race" : quand un État américain défend ses circuits !
La Caroline du Nord a adopté une loi, appelée "Right to Race", pour mettre fin aux recours judiciaires contre ses circuits motorisés. De quoi faire taire les riverains qui se plaignaient…
En Caroline du Nord, État américain, les
courses automobiles sont ancrées dans la
culture des habitants. Depuis des décennies, des
circuits accueillent des
compétitions, des fans et des
mécaniques.
Une loi pour tracer une frontière claire
Peu à peu, des lotissements voient le jour et
des promoteurs immobiliers bâtissent à
proximité des circuits. Les nouveaux
riverains découvrent alors le
vacarme des moteurs et
multiplient les recours pour “nuisance sonore”.
Mais désormais, la loi ne joue plus en faveur de
ces plaignants...
Fin septembre 2025, la Caroline du Nord fait
adopter la House Bill 926 (HB 926), incluant
une mesure nommée « Protect the Right to Race ».
Cette loi crée une immunité
juridique pour les circuits automobiles. Autrement
dit, si une piste avait déjà obtenu tous les
permis nécessaires et était en activité avant
l’installation des constructions autour, elle ne
peut être saisie en justice pour "nuisance sonore"
par les nouveaux voisins. La loi définit aussi une
zone concernée. Elle introduit la
notion « area of the racing facility », que l'on
peut traduire par "zone de course" qui couvre un
rayon de 5km autour de la propriété de la
piste.
Un pari économique face à l’opposition
Derrière ce texte, il y a surtout une réalité
économique majeure. Au delà d'aller dans le sens
des passionnés de course, l’industrie du
sport automobile en Caroline du Nord génère
environ 3,82 milliards de dollars par an, avec des
dizaines de milliers d’emplois et des retombées
fiscales importantes. Autant de raisons qui
expliquent la volonté de l'État de protéger ses
circuits. Les promoteurs de la loi estiment que
sans cette protection, de nombreux circuits,
petits ou grands, seraient vulnérables face à des
plaintes systématiques. À noter que ces plaintes
émanent de résidents qui ignorent qu’ils
emménagent près de pistes de
course déjà existantes.
Cependant, la loi n’efface pas toutes les
zones de conflit. Dans d’autres États, comme la
Californie ou la Virginie, des
circuits font encore face à des contraintes très
fortes, même s’ils restent encore ouverts.
En d’autres termes, la Caroline du Nord inscrit
dans le droit que la légitimité d’un circuit
préexistant l’emporte sur les plaintes ultérieures
liées au bruit. Reste toutefois plusieurs
interrogations : cette loi résistera-t-elle à
l’épreuve de cas juridiques
complexes ? Et pourrait-elle inspirer des
initiatives similaires en Europe ? Seul
le temps apportera les réponses.


