Quand Pontiac a caché un moteur V12 Ferrari dans une Firebird : l'incroyable histoire de la Pegasus

Publié le 11 novembre 2025 à 17:43
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Dans les années 1970, Pontiac a créé la Pegasus. Une Firebird unique et secrète... équipée d'un V12 Ferrari.

Et si, au début des années 1970, les Américains de Detroit avait glissé un moteur tout droit venu d’Italie dans l’un de ses coupés les plus emblématiques ? Derrière les portes d’un studio de style, un patron charismatique pousse ses équipes à oser un mariage aussi improbable que fascinant. Ce projet secret allait donner naissance à une Pontiac Firebird expérimentale, condensé de lignes européennes et de solutions techniques audacieuses. Son nom : Pontiac Pegasus.

Pontiac Pegasus, la Firebird qui parlait italien

Regardez la Chevrolet Camaro de 1970 et la Pontiac Firebird de cette même année. Puis pensez à la Ferrari 250 GT SWB : proportions basses, pavillon fluide, assise tendue. Cette parenté n’a rien d’un hasard. Au sein de General Motors, le jeune designer Jerry Palmer esquisse des codes plus européens pour une future Camaro. William L. Mitchell, vice-président du design chez GM, s’en empare et les ramène chez Pontiac pour signer une Firebird au charme latin.
Le concept sera baptisé Pegasus, comme le cheval ailé. La carrosserie rouge s’affine. La face avant adopte un air de 250 Testa Rossa avec une séparation centrale typique Pontiac, ajoutée puis retirée lors d’une remise en état après un premier accrochage avec Mitchell au volant. Le trait se prolonge à l’arrière avec une poupe très fine, tandis que l’habitacle, au cuir généreux et compteurs Ferrari, s’éloigne du plastique et du faux bois des Pontiac de série.

Sous le capot, un V12 Ferrari

Sous le long capot se cache le cœur d’une Ferrari 365 GTB/4 Daytona. Autrement dit, un V12 4,4 litres de 352 ch, vraisemblablement donné par Ferrari. Pour l’installer, les ingénieurs reculent la cloison pare feu d’environ 23 centimètres. D’abord accouplé à une boîte automatique GM à trois rapports, l’ensemble ne convient pas à ce V12 à six carburateurs double corps conçu pour chanter avec une boîte manuelle à cinq rapports.
La voiture roule aujourd’hui avec un V12 de Ferrari 365 GTC/4 et une vraie boîte manuelle Ferrari. Le capot ventilé, bombé au centre, n’est pas un caprice de style : il dégage les cornets d’admission. Les freins à disques proviennent d’une Corvette, preuve d’un bricolage maison malin, tandis que les roues à rayons Borrani ne sont pas de simples enjoliveurs.

À bord, derrière un volant bois à trois branches, la planche de bord reste celle d’une Firebird. Mais les instruments sont bien d’origine italienne et la sellerie respire le grand tourisme.

Ce que la Pegasus a légué aux Camaro et Firebird de série

Les clins d’œil de la Pegasus se retrouvent vite en concession. Le thème des phares semi encastrés apparaît sur les Camaro et Firebird millésime 1974. L’année suivante, la lunette arrière panoramique améliore d’un coup la visibilité. La poupe ultra fine, elle, s’invite en 1973 sur les Pontiac Grand Am et Le Mans, mais l’effet est vite gâché par l’arrivée des pare chocs imposés par la réglementation.
Utilisée par Bill Mitchell bien après sa retraite en 1977, et accidentée au moins deux fois lorsqu’il la conduisait, la voiture a finalement rejoint la GM Heritage Collection, où elle rappelle à quel point les designers savent s’inspirer les uns des autres et jusqu’où allait l’influence de Bill Mitchell à la grande époque.

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À propos de l’auteur
Lucas Brenot
Lucas Brenot
J’aime l’automobile pour ce qu’elle apporte concrètement : la sensation de conduite, le plaisir d’un moteur bien réglé, le soin apporté à un intérieur. J’ai grandi avec des voitures autour de moi, et c’est resté une vraie curiosité au quotidien.
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