HWA EVO : elle a survécu à 504 tours du Nürburgring avant la production

À peine révélée, la HWA EVO s’est offert un baptême du feu que beaucoup de supercars évitent soigneusement : la Nordschleife. Ce projet né à Affalterbach, qui réinterprète la mythique Mercedes-Benz 190E Evo II avec des moyens de constructeur, a été développé dans les mêmes conditions qu’une voiture de course engagée sur une saison entière...

HWA EVO : 504 tours du Nürburgring pour une 190E réinventée

Avant les premières livraisons, HWA a choisi de concentrer l’essentiel de la mise au point de sa berline sur l’Enfer vert, au terme d’un programme d’essais digne d’un constructeur généraliste alors que seuls 100 exemplaires verront le jour. Une fois des centaines de tours couverts et le développement validé, la production en série a été officiellement enclenchée, avec une question en toile de fond : jusqu’où la voiture a-t-elle été poussée pour y parvenir ? Derrière la HWA EVO se cache un hommage très poussé à la Mercedes-Benz 190E 2.5-16 Evo II, icône du DTM au début des années 1990. L’originale, produite à 502 exemplaires avec son quatre-cylindres Cosworth de 232 ch et son aileron spectaculaire, avait offert à Mercedes ses premiers titres en DTM en 1991 et 1992 face à BMW et Audi.
Fondée en 1998 par Hans Werner Aufrecht, cofondateur d’AMG, HWA AG ravive aujourd’hui cette lignée avec une berline reconstruite sur base de W201, dotée d’une carrosserie en carbone, d’un V6 3,0 litres biturbo d’environ 450 ch installé en position avant centrale, d’une boîte manuelle à six rapports et de combinés réglables KW pour alterner route et piste.
Pour valider cet ensemble, trois prototypes ont été envoyés sur la Nordschleife pendant seize jours d’essais intensifs.
Au total, ils ont parcouru 504 tours, environ 10 500 km, enchaînés dans le seul but de peaufiner la gestion thermique, la dynamique de châssis et le freinage. Les pilotes Sebastian Asch, Luca Ludwig, Markus Winkelhock et Reinhold Renger se sont succédés au volant, exploitant les changements de revêtement, les compressions et la météo capricieuse pour pousser la voiture dans ses retranchements, ce qui reste exceptionnel pour un modèle limité à 100 exemplaires.

HWA EVO : un marathon de développement

Pour Gordian von Schöning, directeur technique de HWA, la boucle allemande reste le juge de paix idéal. "Le Nürburgring est la référence ultime… cette phase garantit que nous créons une voiture digne du nom HWA", explique-t-il. La marque a utilisé ce tracé comme laboratoire grandeur nature, pour valider non seulement les réglages d’amortisseurs et de suspension, mais aussi la constance du freinage et le comportement de la voiture sur la durée. Ce travail sur la Nordschleife vient s’ajouter à un vaste programme d’essais plus classique. "En complément de nos essais par temps chaud et froid en Europe du Nord et dans le sud de l'Espagne, ainsi que du processus d'homologation en cours, cette phase de développement au Nürburgring nous a permis de nous assurer que nous créons une voiture digne de porter le nom HWA", détaille encore Gordian von Schöning. Crash-tests, roulages par grands froids et fortes chaleurs, validation des composants et procédures d’homologation sont décrits comme quasiment achevés, ce qui permet à HWA d’annoncer un démarrage de la production en petite série au début de l’année 2026.
Cette rigueur se retrouve dans la fiche technique et l’habitacle, pensés autant pour le circuit que pour la route. La HWA EVO sera produite à seulement 100 unités, affichées autour de 725 000 € l’exemplaire, avec des disques de frein avant de 380 mm, des sièges Recaro mêlant maintien et confort et une instrumentation à LED qui reprend l’esprit de la 190E d’époque. "Avec le prochain lancement de la production, c'est une période enthousiasmante… nous avons hâte que les clients fassent l'expérience du résultat", confie Martin Marx, directeur général de HWA, en référence à cette première voiture de route badgée HWA.

Sur le plan sportif, la marque ne cache pas ses ambitions : un exemplaire de la HWA EVO est annoncé au départ des 24 Heures du Nürburgring 2026, et l'on évoque la possibilité de voir deux voitures s’aligner dans l’Enfer vert. Pour les futurs propriétaires comme pour les fans de DTM, les 504 tours de développement sur la Nordschleife apparaissent déjà comme une répétition grandeur nature de ce rendez-vous, prolongeant le fil qui relie la 190E Evo II d’hier à cette interprétation contemporaine prête à affronter de nouveau le circuit le plus redouté d’Europe...