Elections FIA 2025 : qui sont les candidats à la présidence ?

Qui brigue le siège occupé par Mohammed Ben Sulayem à la tête de la FIA ? Découvrez-en plus sur les candidats déclarés dans la course à l'élection présidentielle 2025 de la Fédération Internationale de l'Automobile.
Sport Auto passe en revue les candidatures à la présidence de la FIA en vue du mandat 2026-2029 inclus.
Mohammed Ben Sulayem
Ayant pris la suite de Jean Todt fin 2021, Mohammed Ben Sulayem ambitionne de prolonger sa position à la tête de la FIA pour quatre années supplémentaires. Le mandat de l'ancien pilote de rallye, premier non-Européen élu à ce poste, a été marqué par une réorganisation interne sur fond de réduction des coûts et de renforcement de la durabilité du sport.
Sous sa présidence, des compétitions majeures comme la Formule 1 et le WEC ont connu d'importants bouleversements technique et sportif. La première avec l'arrivée d'une nouvelle génération de monoplaces à effet de sol (bientôt supplantée par une nouvelle ère réglemntaire en 2026). La seconde avec l'émergence de l'Hypercar (LMH / LMDh).
Ben Sulayem a également joué un rôle dans les discussions sur l’électrification et l’hydrogène, cherchant à aligner la FIA avec les objectifs climatiques mondiaux. Il a aussi encouragé la croissance de disciplines comme le rallye et la Formula E, avec une volonté affichée de rendre le sport plus inclusif et tourné vers l’avenir.
Mais les quatre dernières années n’ont pas été exemptes de controverses pour le dirigeant émirati. Sa gestion des relations avec les promoteurs de la F1, notamment Liberty Media, ainsi que certaines prises de parole publiques au sujet du comportement des pilotes, ont suscité des tensions parfois vives, au point de creuser des fossés entre les parties. Malgré les critiques et les polémiques, Ben Sulayem sera-t-il en mesure de briguer un second mandat à la tête de la FIA ?
Tim Mayer
Ben Sulayem mis à part, Tim Mayer est le premier nom à avoir officialisé sa candidature à la présidence de la FIA. Fils du légendaire Teddy Mayer, l’un des bâtisseurs de McLaren de la fondation de l'écurie en 1963 jusqu'à la prise de pouvoir de Ron Dennis au début des années 1980, cet Américain de 59 ans possède une longue expérience de la course et de la FIA.
Durant quinze ans, il a en effet occupé le rôle de commissaire sportif au sein de la fédération, officiant lors des Grands Prix de Formule 1, mais aussi sur des épreuves d'Endurance et en voitures de tourisme.
En 2024, dans le cadre d'un litige opposant l'organisateur du Grand Prix des Etats-Unis et la fédération, il toutefois est écarté par le président en raison d'une situation de conflit d'intérêt causée par sa double-casquette de conseiller privé, auprès du promoteur de l'évènement d'Austin, et commissaire bénévole.
Cette éviction, notifiée par un simple sms, a en partie motivé sa volonté de se présenter dans la course à l'élection présidentielle. Désireux de restaurer de la "démocratie" et de la "transparence" au sein de la FIA, Mayer avance, entre autres, dans son manifeste que "notre mission est d'offrir aux clubs membres une alternative convaincante à la direction actuelle de la FIA".
"Nous avons vraiment besoin d'une organisation professionnelle, qui valorise nos bénévoles et nos clubs membres et qui recherche la croissance, en particulier pour les pays défavorisés", avait-il déclaré à Silverstone, début juillet.
"Il y a quatre ans, Mohammed a proposé de très bonnes idées. Son manifeste a été adopté par tous les clubs et il parlait d'autonomie, de transparence et de réforme, des valeurs auxquelles je souscris totalement. Cependant, nous n'avons jamais eu aussi peu de transparence qu'aujourd'hui et la réforme s'est traduite par une concentration du pouvoir dans un seul bureau."
Laura Villars
Depuis son annonce survenue le 18 septembre dernier, Laura Villars est devenue officiellement la première femme de l'histoire à briguer cette fonction clé de la gouvernance mondiale du sport automobile.
Agée de 28 ans et originaire de Suisse, elle possède un joli parcours sur les pistes avec, à ce jour, 58 courses disputées dans différents championnats tels que la F4 UAE et Saudi Arabia, le Ferrari Challenge Europe Trofeo Pirelli et la Ligier European Series, où elle courre en 2025 avec le Team Virage. Parmi ses résultats les plus notoires, on note une cinquième place générale dès sa première saison complète en Ultimate Cup Series F3R en 2023.
Dans le cadre de sa campagne, elle veut donner davantage de poids aux clubs via des consultations régulières et une gouvernance participative, mais aussi renforcer la transparence financière et institutionnelle.
Elle appelle aussi à la création d'un label "FIA Éco-Performance" pour récompenser clubs et événements exemplaires en durabilité, à renforcer le programme Women in Motorsport, lancer une Académie FIA des Jeunes Leaders et positionner la fédération comme référence mondiale en mobilité durable et sécurité routière.
"La FIA doit redevenir la fédération des clubs et des licenciés", déclare-t-elle. "Mon ambition : une gouvernance plus démocratique, plus transparente, plus responsable, ouverte aux femmes et aux nouvelles générations. Je suis convaincue que le sport automobile a besoin de diversité et d'innovation pour continuer à inspirer les jeunes générations dans le monde entier."
Virginie Philippot
La dernière annonce en date, tombée le 29 septembre , concerne un deuxième candidat féminin, de quoi renforcer le caractère déjà historique de cette élection. Virginie Philippot est une Belge de 33 ans originaire de Bruxelles.
"Le fait d’être une femme, et en plus une femme de couleur, candidate à cette élection est déjà un acte fort, presque historique", souligne-t-elle en réponse à une sollicitation de Sport Auto. "J’ai envie d’incarner ce changement et d’apporter une énergie nouvelle, tournée vers la diversité, la jeunesse et la modernité. Je veux casser certaines barrières. On est trop souvent entourés de dinosaures qui prennent des décisions très strictes, parfois déconnectées des réalités du terrain."
Son parcours pour le moins éclectique a débuté non-pas sur les circuits, mais sur les podiums de concours de beauté. Elle compte en effet plusieurs apparitions dans des événements comme Futur top model, Best model of the world, mais aussi Miss Belgique, Miss International ou Miss Univers, avec une participation à la saison 6 de Secret Story sur TF1.
"Les deux mondes [mannequinat et sport auto, ndlr.] ne sont pas si éloignés qu’on le croit", précise-t-elle. "Il y a de la compétition, de la visibilité, de la pression, et surtout une exigence de discipline. Ce qui est important, c’est que j’ai toujours osé aller là où on ne m’attendait pas. Je poursuis sur ce même esprit : apporter à la FIA une voix différente, une énergie nouvelle."
Depuis plusieurs années, elle est active dans le milieu des sports mécaniques en Belgique et à l'international avec des apparitions dans des salons, expositions ou Grands Prix de F1. En parallèle, elle prête son image à Drive For Hope, une ONG qu'elle a fondée en soutien aux orphelins et à l'éducation en RDC.
Quant à son programme, il repose sur cinq grand axes qu'elle nous résume ainsi. "L'Accessibilité : ouvrir le sport automobile à tous, sans barrières sociales ou financières ; le Développement international : soutenir clubs et compétitions dans les pays émergents ; la Sécurité routière : renforcer les actions de prévention, au cœur de la mission de la FIA ; l'Innovation énergétique : accompagner toutes les pistes, de l’hydrogène aux carburants durables, en passant par l’électrique ; et la Formation : créer des programmes pour former la nouvelle génération aux métiers techniques et scientifiques liés à l’automobile."
L'élection à la présidence de la FIA pour le prochain mandat étalé sur les quatre prochaines années se tiendra le 12 décembre 2025 lors de l'Assemblée Générale de la fédération organisée à Tachkent, en Ouzbékistan.