Essai VW Golf R SW : rêve de père de famille !

Après avoir hésité, Volkswagen a décidé d'importer en France la version break de la Golf R. Au nom de l'association des pères de famille frustrés, merci !
Cette Volkswagen Golf souffre d'un dédoublement de personnalité aggravé. Le genre de maladie qui fait le bonheur des familles, des chineurs ou des sportifs. L'air de rien, ce break déménage. Mieux vaut éviter de le traiter d'utilitaire en tenue de soirée.
1 000 m en 24''2 !
S'il se vexe, il exécute sur-le-champ un launch control et
devance une Lotus Elise Sport 220 : 0 à 100 km/h en 5''0, 1
000 m en 24''2 ! Les plus pointilleux auront remarqué que la SW
accélère plus fort que la Volkswagen Golf R supertestée dans le numéro 636 (foncez
revoir la vidéo). Ce n'est pas de la sorcellerie, ni de la
tricherie…
Quoique, le passage au banc de puissance avait révélé un léger
dopage de ce moteur en 2015 : + 14 ch. Contrairement à la compacte,
le break embarque ici la boîte à malice DSG (en option), dotée d'un
départ canon et de passages éclairs. A carrosserie comparable, le
gain s'élève à environ une seconde au bout d'un kilomètre.
Dans tous les cas, la R n'a aucun mal à atteindre la bride (250
km/h) malgré de longs rapports, et à y rester de manière sereine.
En cas de freinage soutenu, le break continue de réagir sainement
et les distances d'arrêt s'en situent dans la moyenne, sans
plus.
L'air de rien
Sous ses airs de Sainte-Nitouche familiale tout juste grimée de
jantes XL et de quatre sorties d'échappement, la Golf pousse au
crime.
Le 4 cylindres turbo épate par sa vitalité sur une large plage (2
500 à 6 500 tr/mn) et soigne sa voix en Race, en gonflant les
bruits d'admission. L'échappement, lui, bouillonne mais les
passants en profitent davantage.
Le 2 litres à bi-injection s'avère donc pétillant et plus
communicatif qu'à bord d'une Seat
Leon ST Cupra (retrouvez la vidéo ici) ou d'une Audi S3
(ancienne version 300 ch). Heureusement, ce break ne se contente
pas d'être un dragster déguisé en cargo, doté d'un énorme coffre et
de vraies places arrière.
Reine de la polyvalence
Un virage en vue ? Pas de souci, il se jette dessus avec plein
d'allant, qui croît en Race grâce à l'amortissement piloté
(optionnel). La vivacité régresse par rapport à la compacte (plus
légère de 180 kg !), mais elle surclasse celle d'une Leon
Cupra ST (seconde vidéo au Nürburgring, par Sylvain Vétaux) et
se révèle au-dessus de tout soupçon. Il ne faut pas lui demander
des figures de style sur le sec, elle préfère la stabilité et
l'efficacité, sans être ennuyeuse.
Le seul défaut concerne la suspension pilotée, qui génère parfois
des trépidations à vitesse stabilisée. Pour le reste, cette reine
de la polyvalence brille sur tous les fronts. La Golf R se décline en break, spacieux, pratique… et
furtif !
En résumé, cet utilitaire est attachant à plus d'un titre, entre
les performances, la mécanique pétillante et le dynamisme, qui
reste digne d'une R. Il rate le carton plein à cause de
trépidations apparaissant par exemple sur autoroute.
Fiche technique
Voici quelques données techniques sur ce break, dont l'existence
est méconnue en France :
Moteur : 4 cylindres en ligne turbo, bi-injection, 2 litres
300 ch à 5 500 tr/mn
38,7 mkg à 1 800 tr/mn
Transmission : Intégrale, 6 rapports robotisés en option
Poids mesuré : 1 587 kg
Prix de base/modèle essayé : 46.200 €/52.222€
Nos performances : 250 km/h, 0 à 100 km/h : 5''0, 1 000 m D.A. :
24''2


