Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : que vaut-elle en occasion ?
Zoom sur la quatrième génération de la Mégane, dont le modèle Renault Sport marque la fin d’une époque. Que vaut aujourd'hui la R.S. Mk IV sur le marché de l'occasion ?
Sport Auto revient sur la carrière de la Renault Mégane R.S. Mk IV, commercialisée de 2018 à 2023 à partir de 29 000 euros.
Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : un peu d'histoire...
- Commercialisation : 2018 à 2023
- Moteur : 4 cyl. en ligne, turbo, 1 798 cm3 , 280 ch à 6 000 tr/mn (300 ch sur Trophy et R.S. à partir de 2020)
- Transmission : 6 rapports manuels ou EDC à double embrayage
- Poids : 1 430 kilos
- Vitesse maximale : 250 km/h
En 2015, Renault lance la 4e
mouture de la Mégane, uniquement en 5 portes,
qui sera déclinée en R.S. trois ans plus tard. Signe des temps, la
cylindrée diminue, le constructeur abandonnant son 2.0 F4RT au
profit d’un 1.6 Nissan, réalésé à 1.8.
Il n’y a pas lieu de se plaindre, puisque celui‑ci offre 280 ch à 6
000 tr/mn. Cette Mégane R.S. est dotée en option d’une boîte EDC à
double embrayage et 6 rapports. Avec son châssis Sport ou Cup, dont
l’amortissement est assuré par des butées hydrauliques, cette
Mégane R.S. brille par son homogénéité.
En 2019, une version Trophy poussée à 300 ch est introduite. A
partir de 2020, après un léger restylage, cette puissance deviendra
la norme sur la R.S. à travers une gamme simplifiée, avec une «
base » équipée d’un châssis Sport, la Trophy se réservant le
châssis Cup.
En 2023, cette variante Trophy agrémentée de quelques attributs
cosmétiques, produite à 1 976 unités sous le nom d’« Ultime »,
clôture la saga de la Mégane R.S.
Il s’agit de la dernière voiture signée Renault Sport, puisque la
maison mère décide de fermer son département sportif pour se
concentrer sur Alpine.
Promise à un bel avenir en collection, cette Mégane R.S. se déniche
à moins de 30 000 € avec plus de 100 000 km au compteur, les plus
beaux exemplaires approchant les 60 000 €.
Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : quelles pannes potentielles à surveiller ?
Carrosserie et structure
Bien qu’elle soit dotée de la carrosserie à 5 portes en acier
commune aux autres Mégane, cette variante R.S. s’en distingue. En
effet, avec son châssis abaissé de 5 mm, ses ailes élargies de 60
mm à l’avant et de 45 mm à l’arrière, mais aussi ses boucliers
spécifiques plus agressifs, il est impossible de la confondre avec
une version diesel.
Pour plus d’exclusivité, il existe le Jaune Sirius mais également
l’Orange Tonic. Quant aux amateurs de raretés, ils seront comblés
par la série limitée Ultime, produite à 1 976 exemplaires sur une
base Trophy.
Cette Mégane séduit tant par le rendu de ses peintures que par la
qualité de ses ajustages. Sachez tout de même que Renault a procédé
en février 2019 à une action en atelier sur 1 581 Mégane R.S., afin
d’ajouter un nouveau cordon de mastic au niveau du raidisseur
interne du capot moteur, celui d’origine pouvant se fissurer.
Transmission
Cette Mégane R.S. laisse le choix en proposant une très bonne
boîte manuelle à 6 vitesses ou la boîte EDC optionnelle à 6
rapports également, plus largement diffusée.
Sur les exemplaires équipés d’une boîte manuelle, il faudra songer
à renouveler l’embrayage, une intervention à faire à l’approche des
120 000 km en général, si l’auto n’a pas été trop sollicitée (2 280
€ dans le réseau, pièces et main‑d’œuvre).
Etant à double embrayage, la boîte EDC peut toutefois se mettre à
patiner, ce qui impose son remplacement. Une opération approchant
les 3 000 €, prise en charge pour l’instant par Renault si la
voiture est restée d’origine et a bien été suivie par le
réseau.
Enfin, la marque a organisé un rappel préventif en avril 2024 sur
175 exemplaires afin de reconfigurer ou recalibrer le calculateur
de la transmission, de manière à ne pas perturber le bon
fonctionnement du stop/start.
Intérieur
Cette Mégane hérite de la planche de bord de la berline, ce qui
n’est pas une mauvaise chose, Renault ayant accompli des progrès
sensibles en matière de finition.
En tant que modèle R.S., elle bénéficie d’une dotation complète et
d’une présentation plus exclusive, comportant des sièges baquets en
cuir (Alcantara en option). L’essentiel des soucis rencontrés
concerne l’électronique embarquée (système R.S. Monitor), lente et
parfois source de dysfonctionnements.
Ces bugs à répétition n’ont pas entraîné de rappel mais des
reprogrammations en atelier. Enfin, la série limitée Ultime jouit
d’un traitement exclusif et justifie, à ce titre, un surcoût en
conséquence.
Moteur
En troquant son 2.0 F4RT au profit d’un 1.8 TCe (baptisé « M5Pt
» en interne), Renault a suivi la tendance du downsizing, imposé
pour respecter les normes environnementales.
Même si l’on peut regretter un caractère plus lisse que sur les
versions précédentes, les ingénieurs de Viry-Châtillon ont su
apporter toute leur expertise pour en tirer le meilleur, avec une
nouvelle culasse, un refroidissement plus efficace, une admission
d’air optimisée et un turbo twin scroll soufflant à 1,7 bar.
Réputé fiable à l’usage, ce bloc équipé d’une distribution par
chaîne réclame une révision tous les ans, dans la limite de 20 000
km, ce qui est facturé 365 € dans le réseau avec la vidange et les
filtres.
Comptez le même budget pour remplacer la courroie d’accessoire,
tous les six ans – dans la limite de 120 000 km. La faiblesse de ce
moteur est sa pompe à essence, parfois sujette à des
dysfonctionnements.
Enfin, en septembre 2019, Renault a procédé au rappel préventif de
1 885 Mégane R.S. pour modifier le câblage moteur et contrôler la
pression d’huile avec, dans certains cas, le renouvellement de
l’électrovanne.
Un dernier rappel a été diligenté en avril 2022 sur 58 exemplaires
pour changer le refroidisseur d’huile, qui pouvait présenter une
fuite.
Trains roulants
Cette Mégane R.S. bénéficie d’un amortissement comportant des
butées hydrauliques inspirées de la compétition. Renault offre par
ailleurs deux choix complémentaires : un châssis Sport très bien
calibré pour ceux qui recherchent un parfait compromis entre
confort et efficacité et un châssis Cup abaissé de 2 mm, doté d’une
suspension affermie de 10 % et d’un différentiel Torsen à
glissement limité.
Le freinage est confié à des disques ventilés de 335 mm à l’avant
et pleins et de 290 mm à l’arrière signés Brembo, des éléments
facturés respectivement 780 et 555 €. Les plaquettes coûtent 500 €
dans le réseau.
Pour les amortisseurs, comptez 1 045 € pour le train avant et 440 €
pour l’arrière. Enfin, les pneus en 235/40 R 18 sont à remplacer
tous les 10 000 km environ, en fonction de votre conduite – misez
sur à peu près 450 € par train.
Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : ses atouts ?
- Polyvalence
- Coût d’achat et d’entretien
- Compromis confort/tenue de route (sauf Trophy)
- Fiabilité
Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : ses faiblesses ?
- Version Trophy inconfortable
- Boîte EDC perfectible
- Peu de bons spécialistes
Le verdict de Sport Auto : 4/5
A l’instar de Gordini, Renault Sport a su marquer son époque, et la Mégane R.S. demeure son ambassadrice. Saluons ici l’efficacité et la polyvalence de cette super-GTi au losange, dernière représentante d’un genre bien sympathique, hélas condamné à disparaître.
Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : combien coûte-t-elle ?

Retrouvez notre article occasion sur la Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) dans le Sport Auto n°761 du 30/05/2025.


