Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : que vaut-elle en occasion ?

Publié le 10 juillet 2025 à 19:00
Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : que vaut-elle en occasion ?

Zoom sur la quatrième génération de la Mégane, dont le modèle Renault Sport marque la fin d’une époque. Que vaut aujourd'hui la R.S. Mk IV sur le marché de l'occasion ?

Sport Auto revient sur la carrière de la Renault Mégane R.S. Mk IV, commercialisée de 2018 à 2023 à partir de 29 000 euros.

Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : un peu d'histoire...

  • Commercialisation : 2018 à 2023
  • Moteur : 4 cyl. en ligne, turbo, 1 798 cm3 , 280 ch à 6 000 tr/mn (300 ch sur Trophy et R.S. à partir de 2020)
  • Transmission : 6 rapports manuels ou EDC à double embrayage
  • Poids : 1 430 kilos
  • Vitesse maximale : 250 km/h

En 2015, Renault lance la 4e  mouture de la Mégane, uniquement en 5 portes, qui sera déclinée en R.S. trois ans plus tard. Signe des temps, la cylindrée diminue, le constructeur abandonnant son 2.0 F4RT au profit d’un 1.6 Nissan, réalésé à 1.8.
Il n’y a pas lieu de se plaindre, puisque celui‑ci offre 280 ch à 6 000 tr/mn. Cette Mégane R.S. est dotée en option d’une boîte EDC à double embrayage et 6 rapports. Avec son châssis Sport ou Cup, dont l’amortissement est assuré par des butées hydrauliques, cette Mégane R.S. brille par son homogénéité.
En 2019, une version Trophy poussée à 300 ch est introduite. A partir de 2020, après un léger restylage, cette puissance deviendra la norme sur la R.S. à travers une gamme simplifiée, avec une « base » équipée d’un châssis Sport, la Trophy se réservant le châssis Cup.
En 2023, cette variante Trophy agrémentée de quelques attributs cosmétiques, produite à 1 976 unités sous le nom d’« Ultime », clôture la saga de la Mégane R.S.
Il s’agit de la dernière voiture signée Renault Sport, puisque la maison mère décide de fermer son département sportif pour se concentrer sur Alpine.
Promise à un bel avenir en collection, cette Mégane R.S. se déniche à moins de 30 000 € avec plus de 100 000 km au compteur, les plus beaux exemplaires approchant les 60 000 €.

Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : quelles pannes potentielles à surveiller ?

Carrosserie et structure

Bien qu’elle soit dotée de la carrosserie à 5 portes en acier commune aux autres Mégane, cette variante R.S. s’en distingue. En effet, avec son châssis abaissé de 5 mm, ses ailes élargies de 60 mm à l’avant et de 45 mm à l’arrière, mais aussi ses boucliers spécifiques plus agressifs, il est impossible de la confondre avec une version diesel.
Pour plus d’exclusivité, il existe le Jaune Sirius mais également l’Orange Tonic. Quant aux amateurs de raretés, ils seront comblés par la série limitée Ultime, produite à 1 976 exemplaires sur une base Trophy.
Cette Mégane séduit tant par le rendu de ses peintures que par la qualité de ses ajustages. Sachez tout de même que Renault a procédé en février 2019 à une action en atelier sur 1 581 Mégane R.S., afin d’ajouter un nouveau cordon de mastic au niveau du raidisseur interne du capot moteur, celui d’origine pouvant se fissurer.

Transmission

Cette Mégane R.S. laisse le choix en proposant une très bonne boîte manuelle à 6 vitesses ou la boîte EDC optionnelle à 6 rapports également, plus largement diffusée.
Sur les exemplaires équipés d’une boîte manuelle, il faudra songer à renouveler l’embrayage, une intervention à faire à l’approche des 120 000 km en général, si l’auto n’a pas été trop sollicitée (2 280 € dans le réseau, pièces et main‑d’œuvre).
Etant à double embrayage, la boîte EDC peut toutefois se mettre à patiner, ce qui impose son remplacement. Une opération approchant les 3 000 €, prise en charge pour l’instant par Renault si la voiture est restée d’origine et a bien été suivie par le réseau.
Enfin, la marque a organisé un rappel préventif en avril 2024 sur 175 exemplaires afin de reconfigurer ou recalibrer le calculateur de la transmission, de manière à ne pas perturber le bon fonctionnement du stop/start.

Intérieur

Cette Mégane hérite de la planche de bord de la berline, ce qui n’est pas une mauvaise chose, Renault ayant accompli des progrès sensibles en matière de finition.
En tant que modèle R.S., elle bénéficie d’une dotation complète et d’une présentation plus exclusive, comportant des sièges baquets en cuir (Alcantara en option). L’essentiel des soucis rencontrés concerne l’électronique embarquée (système R.S. Monitor), lente et parfois source de dysfonctionnements.
Ces bugs à répétition n’ont pas entraîné de rappel mais des reprogrammations en atelier. Enfin, la série limitée Ultime jouit d’un traitement exclusif et justifie, à ce titre, un surcoût en conséquence.

Moteur

En troquant son 2.0 F4RT au profit d’un 1.8 TCe (baptisé « M5Pt » en interne), Renault a suivi la tendance du downsizing, imposé pour respecter les normes environnementales.
Même si l’on peut regretter un caractère plus lisse que sur les versions précédentes, les ingénieurs de Viry-Châtillon ont su apporter toute leur expertise pour en tirer le meilleur, avec une nouvelle culasse, un refroidissement plus efficace, une admission d’air optimisée et un turbo twin scroll soufflant à 1,7 bar.
Réputé fiable à l’usage, ce bloc équipé d’une distribution par chaîne réclame une révision tous les ans, dans la limite de 20 000 km, ce qui est facturé 365 € dans le réseau avec la vidange et les filtres.
Comptez le même budget pour remplacer la courroie d’accessoire, tous les six ans – dans la limite de 120 000 km. La faiblesse de ce moteur est sa pompe à essence, parfois sujette à des dysfonctionnements.
Enfin, en septembre 2019, Renault a procédé au rappel préventif de 1 885 Mégane R.S. pour modifier le câblage moteur et contrôler la pression d’huile avec, dans certains cas, le renouvellement de l’électrovanne.
Un dernier rappel a été diligenté en avril 2022 sur 58 exemplaires pour changer le refroidisseur d’huile, qui pouvait présenter une fuite.

Trains roulants

Cette Mégane R.S. bénéficie d’un amortissement comportant des butées hydrauliques inspirées de la compétition. Renault offre par ailleurs deux choix complémentaires : un châssis Sport très bien calibré pour ceux qui recherchent un parfait compromis entre confort et efficacité et un châssis Cup abaissé de 2 mm, doté d’une suspension affermie de 10 % et d’un différentiel Torsen à glissement limité.
Le freinage est confié à des disques ventilés de 335 mm à l’avant et pleins et de 290 mm à l’arrière signés Brembo, des éléments facturés respectivement 780 et 555 €. Les plaquettes coûtent 500 € dans le réseau.
Pour les amortisseurs, comptez 1 045 € pour le train avant et 440 € pour l’arrière. Enfin, les pneus en 235/40 R 18 sont à remplacer tous les 10 000 km environ, en fonction de votre conduite – misez sur à peu près 450 € par train.

Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : ses atouts ?

  • Polyvalence
  • Coût d’achat et d’entretien
  • Compromis confort/tenue de route (sauf Trophy)
  • Fiabilité

Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : ses faiblesses ?

  • Version Trophy inconfortable
  • Boîte EDC perfectible
  • Peu de bons spécialistes

Le verdict de Sport Auto : 4/5

A l’instar de Gordini, Renault Sport a su marquer son époque, et la Mégane R.S. demeure son ambassadrice. Saluons ici l’efficacité et la polyvalence de cette super-GTi au losange, dernière représentante d’un genre bien sympathique, hélas condamné à disparaître.

Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) : combien coûte-t-elle ?

© ERAS

Retrouvez notre article occasion sur la Renault Mégane R.S. Mk IV (2018-23) dans le Sport Auto n°761 du 30/05/2025.

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