Michael Schumacher : Barcelone 1996, son 1er concerto en rouge
En 1996, Michael Schumacher signait son premier récital au volant d'une Ferrari lors du Grand Prix d'Espagne de Formule 1. Sport Auto revient sur ce moment de bravoure dans les trombes d'eau de Barcelone.
Nous sommes au Grand Prix d'Espagne
1996. Après deux jours d'une météo
printanière, le ciel catalan se charge de nuages et d'eau
pour la septième des 16 épreuves au calendrier de
la saison de Formule 1.
En ce dimanche 2 juin, Michael Schumacher,
alors tout juste arrivé chez Ferrari, va écrire
l’une des plus belles pages de l’histoire du sport dans des
conditions dantesques.
Grand Prix d'Espagne 1996 : l’apocalypse en piste
La pluie s’est abattue sur le Circuit de
Barcelona-Catalunya, transformant l’asphalte en
véritable patinoire. Depuis la troisième position
sur la grille de départ, Michael Schumacher prend
un envol moyen derrière les
Williams de Jacques Villeneuve et
Damon Hill, Jean Alesi lui
brûlant également la politesse au volant de sa
Benetton-Ford, l'ancienne monture de
"Schumi".
Mais dès les premiers tours, le nouveau pilote
Ferrari entame sa remontée, doublant Alesi puis Villeneuve
dans les trombes d'eau. Roulant à chaque tour deux
secondes plus rapidement que ses rivaux, le
"Kaiser" impose sa marque au volant d'une
F310 décriée pour son manque de
fiabilité et de compétitivité.
Au terme des 65 tours, Schumacher franchit la
ligne avec 45 secondes d’avance sur Alesi.
Derrière, Johnny Herbert complète le podium. Mais
il n’y a ce jour-là qu’un seul homme que la foule retient : celui
qui, à 27 ans, vient de réconcilier les tifosi
avec l’espoir de lendemains plus chantants...
Grand Prix d'Espagne 1996 : le début d’une ère
Cette victoire en Espagne n’était pas seulement un triomphe
individuel. Elle représentait un point de bascule
pour une écurie Ferrari alors en pleine reconstruction sous
la houlette de Jean Todt.
Et Schumacher, déjà
double champion du monde avec Benetton en 1994 et
1995, prouvait qu’il n’était pas là pour capitaliser sur
le passé, mais bien pour bâtir un avenir. A
Barcelone, il offrait ainsi à la Scuderia son premier
succès depuis Montréal en 1995. Orpheline de Mansell puis
Prost depuis 1991, la formation italienne était en passe de voir le
bout du tunnel après deux victoires en cinq
années.
Ce succès catalan fut le premier des 72 que l’Allemand signerait au
volant d'une Ferrari, scellant l’un des plus beaux
mariages de l’histoire du sport automobile. Presque trois
décennies plus tard, ce Grand Prix d’Espagne reste une
référence absolue dans sa longue carrière.
Schumacher n’a pas simplement gagné à Barcelone en
1996. Il a transcendé son art, donnant une leçon de
pilotage qui, encore aujourd’hui, suscite encore
l’admiration...



