Jenson Button : "Ciao Champion", retour sur une carrière flamboyante (+ images)
Fin 2025, Jenson Button a officiellement raccroché son casque à l'âge de 45 ans. Sport Auto revient, en anecdotes et images, sur la longue carrière en sport automobile du champion du monde britannique, du Karting à l'Endurance en passant par ses exploits en F1.
De ses premiers faits d'armes en Karting jusqu'à son dernier podium en WEC, en passant par son titre mondial en F1 lors de l'incroyable aventure Brawn GP, Jenson Button a marqué de son empreinte plus de trois décennies de sport automobile. "Chapeau, l'artiste !"
Une première carrière flamboyante en Karting
Né le 19 janvier 1980 à Frome, en Angleterre,
Jenson Button découvre très tôt le monde de la compétition par le
Karting. Il fait ses débuts en 1988 sur
le circuit de Clay Pigeon. L'année suivante, il
remporte le British Super Prix et attire
déjà l'attention pour son coup de volant.
En 1991, il remporte le titre
national (Super One Series) en Cadet grâce à...
34 victoires en 34 courses ! Passé en Junior, les
succès s'enchaînent. A l'international, il brille d'abord sous les
couleurs de l'usine italienne Birel, à la
fois en Championnat d’Europe Junior
(Intercontinental A) et dans
plusieurs compétitions prestigieuses comme le Trophée
Margutti.
En 1995, sa carrière prend
un tournant décisif quand il est repéré par le patron d'équipe et
manager Paul Lemmens. Sous les couleurs du team
belge GKS, qui opère au célèbre
Karting de Genk - où de nombreux pilotes ont fait leur
début (dont un certain Max Verstappen) - Button monte en puissance
et devient le plus jeune vice-champion du monde en
Formule A.
En 1996, il clôture le Championnat
d’Europe au 5ème rang et couronne sa saison avec un podium (3ème)
lors de la Coupe du monde. Passé en 1997 à la
Formule Super A, il remporte la
Coupe Ayrton Senna (2ème de la Coupe du monde
japonaise) et devient le plus jeune, et premier Britannique,
Champion d’Europe dans la
catégorie-reine des karts à prise directe (hors
boite de vitesses, à l'époque la Formule C). Il
termine également deuxième de la prestigieuse
Winter Cup à Lonato.
La F1, entre coups d'éclat et vaches maigres
Il découvre ensuite la monoplace et
grimpe ensuite les échelons des formules de
promotion. En 1998, il remporte le titre anglais en
Formule Ford, doublé d'un succès dans le
prestigieux FF Festival, encore une
grand-messe internationale.
1999 le voit passer en Formule 3, où il termine
3ème du Championnat d'Angleterre et même deuxième
dans le Grand Prix de Macao, dont l'édition 2025 a
sacré deux pilotes français.
Autant de résultats probants qui tapent dans l'oeil de
décideurs de la F1. Après avoir officié en tant que pilote
d'essai, la discipline-reine lui ouvre ses portes en 2000
chez Williams-BMW. A seulement 20 ans, il devient
le plus jeune pilote britannique à y accéder. Et
s'il impressionne par sa maturité et parvient à marquer plusieurs
points, son aventure à Grove s’achève après un an, remplacé par
Juan Pablo Montoya.
Il rebondit en 2001 au sein d'une écurie
Benetton sur le déclin avant son passage à l'identité
Renault. Sa deuxième saison marque une progression nette
dans ses résultats. Mais, comme chez Williams, il est
remplacé fin 2002 par un autre rookie aux
dents longues, Fernando Alonso. Il trouve refuge
en 2003 dans une troisième écurie,
BAR-Honda.
Après une période d’adaptation, il s'impose au sein de la structure
de Brackley et signe en 2004 sa plus belle
campagne. Au volant d'une machine enfin compétitive, il
enchaîne les podiums et termine troisième
du championnat derrière les invincibles Ferrari de
Michael Schumacher et Rubens Barrichello.
Hélas, BAR ne parvient pas à poursuivre
sur sa lancée lors des saisons 2005 et 2006, plus
contrastées en terme de résultats. Button signe toutefois quelques
podiums et ouvre enfin son compteur de victoires lors du mémorable
Grand Prix de Hongrie.
Mais alors que BAR se retire et laisse les clés de la
maison à son partenaire-motoriste Honda, 2007 et
2008 prennent des airs de chemin de croix pour le Britannique et
son équipier Barrichello, entre maigres points et fiabilité
peu au rendez-vous.
La belle histoire Brawn GP et le renouveau chez McLaren
Fin 2008, conséquence de l'éclatement de la crise
économique mondiale, les grands constructeurs claquent la
porte. Honda parti, Ross Brawn sauve l’écurie et
la renomme Brawn GP. Et le reste fait
partie de l'histoire de la course.
Au volant de la BGP001 et son double
diffuseur inédit, Button transforme une déconvenue en
opportunité unique.
Prenant tout le sport de court, il gagne six des sept
premiers Grands Prix, et grâce à une gestion
impeccable de ses points face à la montée en puissance de Red
Bull, décroche le titre de Champion du
monde.
Porté par ce triomphe, Button relance
complètement sa carrière et rejoint McLaren en 2010
aux côtés de Lewis Hamilton. Il s’intègre
immédiatement à Woking, remportant deux victoires dès sa
première année.
En 2011, il réalise ce qui est souvent considéré comme sa
meilleure saison (en dehors du titre), avec des
performances de haut niveau - dont une victoire mémorable
au Grand Prix du Canada - clôturée par un titre de
vice-Champion du monde.
2012 le voit encore glaner trois succès en F1,
portant son score final à 15, avant que la vénérable écurie
n'entame un brusque et douloureux déclin à partir de
2013. Déclin que le retour de Honda ne parvient
pas à endiguer.
Pour Button, ces cinq dernières saisons en F1 sont les plus
frustrantes, avec un seul podium à la
clé, jusqu'à son départ à la retraite fin 2016. Il revient
toutefois l'année suivante à Monaco pour remplacer Fernando
Alonso, pris par les 500 Miles
d'Indianapolis. Une ultime pige de luxe
soldée par un abandon sur accrochage.
Après la F1, un second souffle multidisciplinaire
La F1 derrière lui, Button ne tourne
pas pour autant le dos au sport auto. Il s’oriente alors
vers d’autres disciplines, notamment le Super
GT. En 2018, il s’engage à plein temps avec
Honda dans le championnat nippon et remporte le
titre avec Naoki Yamamoto !
Parallèlement, il découvre l’endurance lors de la "Super
Saison" 2018-2019
duWEC, avec SMP
Racing en LMP1.
En 2023, il s’essaye à la NASCAR,
disputant trois courses de la Cup Series
et participant même au programme Garage
56 lors du Centenaire des 24 Heures du
Mans, où plus d'un fan se souvient du rugissement de son
énorme...
Fin de l'année, il s'engage officiellement dans le Championnat du
monde, y compris au Mans, mais en
Hypercar au volant d'une Porsche
963 du Hertz Team JOTA, troquée pour une
Cadillac en 2025. Cette ultime saison lui offre
son meilleur résultat dans la discipline, avec une deuxième
place lors des 6 Heures de São Paulo.
L'été dernier, il annonce toutefois qu’il quittera l’équipe à la
fin de la saison pour des raisons familiales. Sa retraite
définitive est annoncée en novembre, au soir des 8 Heures
de Bahreïn, la finale de la campagne WEC
remportée par Ferrari et AF Corse.
Il justifie cette décision par son envie de consacrer davantage de temps à sa famille après près de deux décennies de compétition au plus haut niveau à travers le monde. Il ajoute toutefois qu’il continuera à piloter pour le plaisir, notamment avec des voitures classiques, mais sans engagement professionnel. "Bon vent, Champion, et merci !"



