F1 - Mexico est un vrai défi pour l'aérodynamique

L'altitude de Mexico a une énorme influence sur l'aérodynamique, et dans une moindre mesure sur le moteur.
Le circuit de Mexico est celui dont l'altitude est la plus
élevée. La densité plus faible de l'air a des effets sur toute la
monoplace, surtout l'aérodynamique.
« De nombreux aspects de la voiture sont affectés en
altitude, » explique Nick Chester, le directeur technique
châssis de Renault. « L'air est moins dense, donc l'appui et
la traînée sont moindres pour un réglage d'aileron donné. Il est
également moins efficace pour refroidir les freins et le moteur,
qui reçoit par ailleurs moins d'oxygène. Cela est atténué par
l'induction forcée du turbo, mais celui-ci doit tourner plus vite
pour générer assez de pression. »
« L'effet de la densité de l'air est significatif puisqu'en
utilisant au Mexique les mêmes angles d'aileron qu'à Monaco, le
niveau effectif d'appuis équivaut à celui de Monza. »
Les pilotes sentent le manque d'appuis
Pour les pilotes, la faible densité de l'air, et donc la perte
d'appuis aérodynamiques, rend la monoplace très glissante. Esteban
Ocon s'y habitue rapidement.
« Cela a vraiment une influence sur les réglages, c'est
difficile de trouver un bon équilibre, » explique le Français.
« Les voitures ont énormément d'appuis mais on a l'impression
d'en avoir peu. On manque d'adhérence et la voiture est très
glissante, surtout en début du week-end, mais on s'y habitue
rapidement. »
Romain Grosjean sent aussi une différence au volant
: « Le refroidissement du moteur, le refroidissement des
freins et les appuis sont très faibles par rapport à notre niveau
d'appuis, » précise-t-il. « Il faut faire avec. J'espère
que nous serons mieux préparés cette année que les
précédentes. »
Pierre Gasly ressent le manque d'air : « Physiquement, on
sait qu'on a moins d'oxygène, donc c'est un peu plus dur que des
courses au niveau de la mer, » précise le pilote Toro Rosso.
« Mais la piste n'a pas beaucoup de gros freinages ou des
forces G importantes en courbes, donc ce n'est pas si exigeant
physiquement. »
Le turbo a un rôle important
Sur le moteur, la perte de puissance liée à l'altitude est en
grande partie compensée par le turbo, mais sa turbine est très
sollicitée, ce qui complique le travail des motoristes.
« La pression de l'air est plus faible donc la turbine est
plus sollicitée que d'habitude, » précise Toyoharu Tanabe, le
directeur technique de Honda. « Il faut des réglages
différents sur le moteur thermique et le MGU-H est encore plus
sollicité. Il faut également bien gérer le
refroidissement. »
« Nous simulons ces conditions sur le banc, mais il y a
toujours des ajustements à faire quand nous commençons les
essais. »
Romain Grosjean estime qu'au volant, la différence dans la
puissance est presque imperceptible : « Avec un moteur turbo,
nous ne perdons pas tant en performance, » se réjouit le
pilote Haas. « Donc c'est un élément positif de l'ère
hybride. »


