F1 - Comment faire marcher la F1 aux Etats-Unis

Bobby Epstein, patron du circuit d'Austin, estime qu'il faut plus de courses aux Etats-Unis, laisser les pilotes s'exprimer et simplifier les règlements.
La Formule 1 veut grandir aux Etats-Unis et Romain Grosjean,
futur pilote de l'équipe américaine Haas, espère que ce pays va
prendre un rôle de plus en plus important. Pour le
circuit d'Austin, l'un des meilleurs moyens pour y parvenir est
d'augmenter le nombre de courses sur le sol américain, notamment
pour avoir des épreuves à des horaires plus favorables pour le
public. Cela a été évoqué avec une course au New Jersey, près de New York,
mais ce n'est pas suffisant.
« Deux courses n'aideraient pas trop, » a déclaré Bobby
Epstein, le Président et cofondateur du circuit d'Austin, au
Guardian. « Mais six oui. Je parle de construire un public. Il
faut se lever très tôt le matin pour voir la F1 en Amérique. Donc
si vous aviez six courses à cet horaire ça ferait une grosse
différence. »
« Nous vivons à l'époque des données en temps réel. Quand vous
vous levez et que vous connaissez le résultat d'une course,
pourquoi voudriez-vous la regarder ? Personne ne veut aller
voir un film quand on en connaît la fin. Cinq ou six courses
aideraient. Ca impliquerait une fréquence et ça donnerait des
habitudes aux gens. Et c'est un gros pays. Nous pourrions vraiment
avoir autant de courses. »
Williams a déjà fait des propositions en ce sens en affichant une
volonté d'avoir des courses en fin d'après-midi en Europe, à un moment où
les téléspectateurs sont plus nombreux, et qui aurait pour
conséquence de donner un horaire plus favorable sur le continent
américain.
Les personnalités doivent pouvoir s'exprimer
Pour réussir aux Etats-Unis, Bobby Epstein estime que la F1 doit
également laisser les pilotes exprimer leur personnalités, à
l'opposée totale de ce que veulent faire certaines équipes en
verrouillant totalement leur communication. Il prend l'exemple de
Lewis Hamilton, très présent aux côtés de stars comme Will Smith,
avec une photo de leur rencontrée publiée sur
Instagram.
« Hollywood est basé en Amérique, » rappelle Epstein.
« C'est le centre du business du divertissement. La Formule 1
a des personnalités superbes et elle ne devrait pas les contenir.
Ce sont ces gens qui vont vendre des places. »
« Lewis a compris ça et il est sorti de la zone de confort de
quelques personnes en F1. Je pense que c'est superbe. Nous avons
besoin de plus de choses comme ça. C'est une personnalité. Les
voitures n'ont pas la même personnalité. »
« Les supporters se lient à des êtres humains, pas à du métal.
Et ce que Lewis fait est bon pour le business. Nous aimons
également les vainqueurs ici, et Lewis est le plus grand des
vainqueurs dans ce milieu. Nous n'aimons pas soutenir celui qui
finit 20ème. »
« La F1 devrait exploiter sa présence au maximum, parce que
c'est un superbe pilote et un très bon ambassadeur. Plus Mercedes
le laissera libre et être lui-même, mieux ce sera. C'est un mec
incroyable pour le marketing. »
Hamilton semble profiter d'une plus grande liberté chez Mercedes
que chez McLaren, ce qui lui permet également d'être plus
performant, avec beaucoup moins d'erreurs en piste.
Les règlements ne sont pas assez simples
A l'image de Bernie Ecclestone, Bobby Epstein
estime que les ingénieurs ont pris trop de pouvoir, ce qui rend les
courses difficiles à suivre. Les règlements devraient être
simplifiés.
« Si vous rendez ça trop compliqué, ça devient intimidant pour
certaines personnes, » estime-t-il. « Personne ne veut
passer pour l'idiot dans la pièce. Et les gens veulent voir une
compétition, pas de la technologie. La compétition est plus forte
que la technologie. »
« Ca devrait être plus facile à suivre. C'est difficile de
différencier les pilotes sur le circuit, lequel est Lewis, lequel
est Nico Rosberg ? »
La FIA a voulu augmenter les signes reconnaissables des pilotes en
leur attribuant un numéro pour leur carrière, à l'image du
MotoGP. Mais les équipes ont très mal exploité cet aspect. Alors
qu'en MotoGP, les numéros des pilotes sont devenus de véritables
logos très identifiables, les équipes de F1 les ont laissés très
peu visibles.


