Sport Auto teste un tricycle: le Polaris Slingshot

Sur le papier, la Slingshot, c'est le meilleur des deux mondes : une position de conduite reposante et des sensations de moto. Mais en vrai, ça donne quoi ?
Polaris tente un truc et le fait avec beaucoup d'humilité. ''Nous avons tout à apprendre dans ce segment de la voiture de sport mais nous apportons quelque chose de vraiment original'' explique Pierre Audoin, représentant de la marque en France. Et original, chez Polaris, c'est trois roues. Vendue depuis 2015 aux Etats-Unis, l'engin est un véritable carton là-bas, 10.000 exemplaires ayant trouvé preneur la première année. La Slingshot (lance-pierre en anglais) va tenter de faire aussi bien en Europe mais la mission s'annonce compliquée. Le tricycle ne manque pourtant pas d'arguments.
Merci la loi
Aussi bizarre que cela paraît, alors que le secteur automobile est très normé, celui des tricycles lourds à moteur (L5e) est plus laxiste. Ce qui permet à la Polaris Slingshot (facturée 29.990€) d'être dûment homologuée en dépit de son absence de plaque avant, de portières ou de toit. Comme une Méhari, l'engin est lavable, extérieur comme intérieur, à grande eau. Paradoxalement, on est assis assez haut, en tout cas plus que dans une Caterham ou une Ariel Atom. Le port du casque n'est pas obligatoire. ''Mettez-le quand même'' conseille Pierre. ''Ca brasse pas mal de vent sinon''.
Aphone ?
Le moteur, un 2,4 litres d'origine GM, est emprunté à une modeste bétaillère d'outre-Atlantique. Dans un tel engin, dépourvu de quasiment tout, on s'attendait à ce que ce bloc de basse extraction soit à la fête. Pas vraiment. Première déception : le son. L'échappement (qui sort sur le côté) et pourtant très court mais rien n'y fait, le caractère mécanique n'étant pas la qualité première de ce quatre cylindres. Autre grief : le punch. Le tricycle ne pesant, officiellement, que 764 kg, on espérait que les 173 ch nous catapultent violemment. Que nenni...
La direction n'est pas non plus exempte de défaut. En revanche, chapeau pour la qualité des suspensions, parfaitement mises au point pour supporter la conduite, qu'elle soit à rythme soutenue ou non. Le guidage de la transmission mérite aussi des louanges.
Retrouvez l'intégralité de l'essai de la Polaris Slingshot en vidéo et dans le numéro 651 de Sport Auto, en kiosques le jeudi 31 mars 2016.
Photo : Greg/Sport Auto