Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quels coûts en occasion ?
Les Venturi gardent une place de choix dans le cœur des passionnés, notamment les dernières Atlantique 300, qui scellent la fin d’une belle aventure. Sport Auto revient sur ses coûts et pannes potentielles à surveiller.
Sport Auto revient sur les coûts et pannes potentielles de la Venturi Atlantique 300, commercialisée entre 1995 et 2000 à partir de 90 000 €.
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : présentation du modèle
Atlantique 300
- Commercialisation : 1995 à 1999
- Moteur : V6, 12 S, turbo, 2 975 cm3, 281 ch à 5 300 tr/mn
- Transmission : 5 rapports manuels
- Poids : 1 250 kg
- V. max. : 280 km/h
Atlantique 300 biturbo
- Commercialisation : 1999 à 2000
- Moteur : V6, 24 S, biturbo, 2 946 cm3, 310 ch à 6 200 tr/mn
- Transmission : 5 rapports manuels
- Poids : 1 250 kg
- V. max. : 275 km/h
Depuis ses débuts en 1985, Venturi s’est distingué par la
sportivité assumée de ses modèles ainsi qu’un certain luxe. Un
positionnement voulu dès le départ par les créateurs de cette
marque, Claude Poiraud, l’ingénieur (ex-Alpine), et Gérard Godfroy,
le designer.
Après avoir fait forte impression avec les premières autos siglées
MVS (pour Manufacture de voitures de sport), l’entreprise termine
en beauté avec l’Atlantique 300. Elle sublime le design originel
des premiers modèles en lui apportant quelques rondeurs
bienvenues.
Le résultat demeure toujours aussi convaincant aujourd’hui, et bien
malin qui pourrait reconnaître les nombreux composants empruntés à
des autos de grande diffusion, démarche fréquente sur les modèles
artisanaux.
Ainsi, le pare-brise est celui de la Renault Fuego, les
rétroviseurs proviennent de la Citroën CX, les clignotants de
la R5 Turbo 2 et les feux arrière de la Ford Sierra berline. Autant
d’éléments bon marché… mais devenus difficiles à trouver. Ce manque
de pièces disponibles concerne également la mécanique.
Dans la salle des machines prend place, en position transversale
arrière, un V6 français. Sur l’Atlantique, il s’agit du 3 litres de
l’Alpine A610 (ex-PRV), un bloc de 281 ch réputé fiable, à
distribution par chaîne, couplé à une boîte manuelle à 5 rapports.
C’est la version la plus diffusée, produite à 45 exemplaires.
Enfin, les 13 dernières Atlantique fabriquées à partir de 1999 ont
été dotées du V6 3.0 24 S PSA déjà présent sur la Peugeot 406
Coupé, épaulé par deux turbos basse pression. Pour la petite
histoire, sachez qu’il y a eu 9 exemplaires de plus destinés à la
Thaïlande, équipés d’une boîte auto et de ce moteur… mais dégonflé
à 210 ch.
Rare et recherchée, cette ultime Venturi façonnée jusqu’en 2000
peut se dénicher dès 90 000 €. Il faudra, pour ce prix, prévoir une
grosse remise à niveau chez un spécialiste. Pour repartir avec un
exemplaire irréprochable, tablez plutôt sur 120 000 € pour une
Atlantique monoturbo de 281 ch et 130 000 € pour une biturbo de 310
ch.
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quelles pannes à surveiller ?
Carrosserie et structure
Comme toutes les Venturi, l’Atlantique jouit d’une structure
mécanosoudée en acier très rigide sur laquelle est collée-rivetée
la carrosserie en matériaux composites. Il en résulte un poids
léger de l’ordre de 1 250 kg à vide, soit 300 kg de moins qu’une
Porsche 993.
Conçue comme une vraie voiture de course, l’Atlantique offre une
répartition des masses idéale, avec la batterie logée entre les
longerons avant, le moteur prenant place transversalement à
l’arrière.
Avec le temps, l’aspect artisanal de cette auto peut ressortir,
avec des ajustages perfectibles, tout comme le rendu des peintures.
Si de très nombreux éléments composant l’accastillage sont issus de
la grande série (optiques, pare-brise, rétroviseurs extérieurs…),
ils se font vieux et deviennent donc difficiles à trouver.
Transmission
Laissons de côté les versions dégonflées à 210 ch réservées à la
Thaïlande, équipées pour les circonstances d’une boîte automatique
ZF à 4 rapports.
En monoturbo ou en biturbo, la Venturi Atlantique 300 est une
propulsion dotée d’une boîte manuelle à 5 rapports « UN1 »,
largement éprouvée sur de nombreuses autos de grande diffusion,
notamment sur des Renault, mais aussi sur la Lotus Esprit V8.
Celle-ci est réputée fiable, mais la commande par câble peut donner
des signes de faiblesse. Cette commande n’existant plus, il sera
alors nécessaire de la faire refaire par un spécialiste.
Quant au remplacement de l’embrayage, à envisager aux alentours des
120 000 km, prévoyez un budget global de 2 500 € environ. Le
mécanisme n’étant plus accessible en neuf, il faudra procéder à sa
réfection.
Entretien
La Venturi Atlantique 300 n’est pas fragile, mais entre le phénomène de surchauffe dans le compartiment moteur et son âge respectable, des soucis apparaissent, rendant l’entretien courant plus exigeant. Pour parcourir 10 000 km, comptez environ 1 400 €.
Intérieur
C’est l’un des points forts des Venturi, les selleries en cuir
habillant même le tableau de bord et les placages en bois précieux
(loupe d’orme ou ronce de noyer) ont été posés par des compagnons
du devoir, signe tangible de qualité.
Mais l’Atlantique ne parvient pas à se déparer de son aspect
artisanal, perceptible au niveau des commodos provenant de modèles
de grande série. C’est par exemple le cas des interrupteurs des
sièges électriques, qui sont ceux de la Peugeot 605.
Même si l’électronique embarquée demeure limitée, avec le temps, il
peut y avoir des problèmes à cause de gaines qui se craquellent.
Aussi, chose assez classique, le ciel de toit a tendance à se
détendre. Une remise en état de cet élément coûte un peu plus de 1
000 €.
Moteur
Il y a en premier lieu l’Atlantique 300 dotée d’un simple turbo
(Garrett T3 à 1 bar) emprunté à l’Alpine A610. Ce bloc est équipé
d’une solide chaîne de distribution.
Les ultimes exemplaires produits à partir de 1999 ont reçu le V6
PSA de la 406, épaulé par deux turbos basse pression d’origine
américaine « Aerodyne Dallas » (0,5 bar), permettant de développer
310 ch.
Ces derniers éléments étant devenus introuvables, gare au moment
d’acheter ! De plus, ce bloc PSA « ES9 » a l’inconvénient d’avoir
une distribution par courroie, une pièce à changer tous les cinq
ans (3 000 € pour cette seule intervention).
Qu’il s’agisse du V6 Renault « Z7X » ou PSA, le moteur installé
transversalement à l’arrière se trouve confiné dans le
compartiment, ce qui provoque d’autres interventions.
Il dégage naturellement beaucoup de chaleur, abîmant les durits et
les capteurs, des éléments à remplacer régulièrement. Attention aux
durits d’essence, situées au-dessus des collecteurs d’échappement
!
Les échangeurs des turbos peuvent même, dans certains cas, attaquer
le sommet des amortisseurs arrière… Enfin, la tête d’allumeur est à
changer de temps à autre, ce qui coûte dans les 500 €.
Au-delà de ces problèmes récurrents imposant un suivi assidu, il
faudra assurer une révision annuelle dans la limite de 7 000 km, ce
qui revient à 700 € environ pour les filtres et la vidange… Mais
prévoyez plus, car il y a toujours quelques suppléments.
Trains roulants
Cette propulsion à l’ancienne, dépourvue d’ABS ou même
d’antipatinage, est une auto relativement légère, donnée pour 1 250
kg à vide, ce qui a le mérite de préserver les trains roulants.
Vive, agile et remarquablement équilibrée, l’Atlantique est un
bonheur à conduire dans les enchaînements de virages. Même la
direction assistée, empruntée à la Clio (mais recalibrée),
s’avère d’une précision chirurgicale.
Avec le temps, il est normal que quelques éléments soient à
remplacer, ce qui impose de consulter un vrai spécialiste… pour
reconditionner les pièces d’origine, certaines étant devenues
introuvables.
Si les plaquettes, peu chères et faciles à dénicher, proviennent
d’une Citroën XM V6, les disques ne sont plus disponibles,
obligeant à passer sur du bol fixe comme en compétition, ce qui
revient à 450 €… pièce, sans la main-d’œuvre.
Idem pour les amortisseurs, à reconditionner, ce qui coûte 700 €
environ par train. Quant aux cardans arrière, ils sont issus de
l’A610 Turbo mais sont retaillés.
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quels atouts ?
- Comportement exemplaire
- Performances
- Exclusivité
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quelles faiblesses ?
- Rareté
- Peu de spécialistes qualifiés
- Faible disponibilité de certaines pièces
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : verdict ?
La Venturi Atlantique 300 est une GT très efficace, plaisante à conduire et exclusive. On frôle les cinq étoiles, mais la cote désormais élevée, le manque de spécialistes pour l’entretenir et la pénurie de certaines pièces peuvent tempérer l’enthousiasme.
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : combien coûte-t-elle ?

Retrouvez notre fiche occasion sur la Venturi Atlantique 300 (1995-2000) dans le Sport Auto n°760 du 25/04/2025.


