Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quels coûts en occasion ?

Publié le 29 mai 2025 à 15:00
Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quels coûts en occasion ?

Les Venturi gardent une place de choix dans le cœur des passionnés, notamment les dernières Atlantique 300, qui scellent la fin d’une belle aventure. Sport Auto revient sur ses coûts et pannes potentielles à surveiller.

Sport Auto revient sur les coûts et pannes potentielles de la Venturi Atlantique 300, commercialisée entre 1995 et 2000 à partir de 90 000 €.

Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : présentation du modèle

Atlantique 300

  • Commercialisation : 1995 à 1999
  • Moteur : V6, 12 S, turbo, 2 975 cm3, 281 ch à 5 300 tr/mn
  • Transmission : 5 rapports manuels
  • Poids : 1 250 kg
  • V. max. : 280 km/h

Atlantique 300 biturbo

  • Commercialisation : 1999 à 2000
  • Moteur : V6, 24 S, biturbo, 2 946 cm3, 310 ch à 6 200 tr/mn
  • Transmission : 5 rapports manuels
  • Poids : 1 250 kg
  • V. max. : 275 km/h

Depuis ses débuts en 1985, Venturi s’est distingué par la sportivité assumée de ses modèles ainsi qu’un certain luxe. Un positionnement voulu dès le départ par les créateurs de cette marque, Claude Poiraud, l’ingénieur (ex-Alpine), et Gérard Godfroy, le designer.
Après avoir fait forte impression avec les premières autos siglées MVS (pour Manufacture de voitures de sport), l’entreprise termine en beauté avec l’Atlantique 300. Elle sublime le design originel des premiers modèles en lui apportant quelques rondeurs bienvenues.
Le résultat demeure toujours aussi convaincant aujourd’hui, et bien malin qui pourrait reconnaître les nombreux composants empruntés à des autos de grande diffusion, démarche fréquente sur les modèles artisanaux.
Ainsi, le pare-brise est celui de la Renault Fuego, les rétroviseurs proviennent de la Citroën CX, les clignotants de la R5 Turbo 2 et les feux arrière de la Ford Sierra berline. Autant d’éléments bon marché… mais devenus difficiles à trouver. Ce manque de pièces disponibles concerne également la mécanique.
Dans la salle des machines prend place, en position transversale arrière, un V6 français. Sur l’Atlantique, il s’agit du 3 litres de l’Alpine A610 (ex-PRV), un bloc de 281 ch réputé fiable, à distribution par chaîne, couplé à une boîte manuelle à 5 rapports. C’est la version la plus diffusée, produite à 45 exemplaires.
Enfin, les 13 dernières Atlantique fabriquées à partir de 1999 ont été dotées du V6 3.0 24 S PSA déjà présent sur la Peugeot 406 Coupé, épaulé par deux turbos basse pression. Pour la petite histoire, sachez qu’il y a eu 9 exemplaires de plus destinés à la Thaïlande, équipés d’une boîte auto et de ce moteur… mais dégonflé à 210 ch.
Rare et recherchée, cette ultime Venturi façonnée jusqu’en 2000 peut se dénicher dès 90 000 €. Il faudra, pour ce prix, prévoir une grosse remise à niveau chez un spécialiste. Pour repartir avec un exemplaire irréprochable, tablez plutôt sur 120 000 € pour une Atlantique monoturbo de 281 ch et 130 000 € pour une biturbo de 310 ch.

Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quelles pannes à surveiller ?

Carrosserie et structure

Comme toutes les Venturi, l’Atlantique jouit d’une structure mécanosoudée en acier très rigide sur laquelle est collée-rivetée la carrosserie en matériaux composites. Il en résulte un poids léger de l’ordre de 1 250 kg à vide, soit 300 kg de moins qu’une Porsche 993.
Conçue comme une vraie voiture de course, l’Atlantique offre une répartition des masses idéale, avec la batterie logée entre les longerons avant, le moteur prenant place transversalement à l’arrière.
Avec le temps, l’aspect artisanal de cette auto peut ressortir, avec des ajustages perfectibles, tout comme le rendu des peintures. Si de très nombreux éléments composant l’accastillage sont issus de la grande série (optiques, pare-brise, rétroviseurs extérieurs…), ils se font vieux et deviennent donc difficiles à trouver.

Transmission

Laissons de côté les versions dégonflées à 210 ch réservées à la Thaïlande, équipées pour les circonstances d’une boîte automatique ZF à 4 rapports.
En monoturbo ou en biturbo, la Venturi Atlantique 300 est une propulsion dotée d’une boîte manuelle à 5 rapports « UN1 », largement éprouvée sur de nombreuses autos de grande diffusion, notamment sur des Renault, mais aussi sur la Lotus Esprit V8.
Celle-ci est réputée fiable, mais la commande par câble peut donner des signes de faiblesse. Cette commande n’existant plus, il sera alors nécessaire de la faire refaire par un spécialiste.
Quant au remplacement de l’embrayage, à envisager aux alentours des 120 000 km, prévoyez un budget global de 2 500 € environ. Le mécanisme n’étant plus accessible en neuf, il faudra procéder à sa réfection.

Entretien

La Venturi Atlantique 300 n’est pas fragile, mais entre le phénomène de surchauffe dans le compartiment moteur et son âge respectable, des soucis apparaissent, rendant l’entretien courant plus exigeant. Pour parcourir 10 000 km, comptez environ 1 400 €.

Intérieur

C’est l’un des points forts des Venturi, les selleries en cuir habillant même le tableau de bord et les placages en bois précieux (loupe d’orme ou ronce de noyer) ont été posés par des compagnons du devoir, signe tangible de qualité.
Mais l’Atlantique ne parvient pas à se déparer de son aspect artisanal, perceptible au niveau des commodos provenant de modèles de grande série. C’est par exemple le cas des interrupteurs des sièges électriques, qui sont ceux de la Peugeot 605.
Même si l’électronique embarquée demeure limitée, avec le temps, il peut y avoir des problèmes à cause de gaines qui se craquellent. Aussi, chose assez classique, le ciel de toit a tendance à se détendre. Une remise en état de cet élément coûte un peu plus de 1 000 €.

Moteur

Il y a en premier lieu l’Atlantique 300 dotée d’un simple turbo (Garrett T3 à 1 bar) emprunté à l’Alpine A610. Ce bloc est équipé d’une solide chaîne de distribution.
Les ultimes exemplaires produits à partir de 1999 ont reçu le V6 PSA de la 406, épaulé par deux turbos basse pression d’origine américaine « Aerodyne Dallas » (0,5 bar), permettant de développer 310 ch.
Ces derniers éléments étant devenus introuvables, gare au moment d’acheter ! De plus, ce bloc PSA « ES9 » a l’inconvénient d’avoir une distribution par courroie, une pièce à changer tous les cinq ans (3 000 € pour cette seule intervention).
Qu’il s’agisse du V6 Renault « Z7X » ou PSA, le moteur installé transversalement à l’arrière se trouve confiné dans le compartiment, ce qui provoque d’autres interventions.
Il dégage naturellement beaucoup de chaleur, abîmant les durits et les capteurs, des éléments à remplacer régulièrement. Attention aux durits d’essence, situées au-dessus des collecteurs d’échappement !
Les échangeurs des turbos peuvent même, dans certains cas, attaquer le sommet des amortisseurs arrière… Enfin, la tête d’allumeur est à changer de temps à autre, ce qui coûte dans les 500 €.
Au-delà de ces problèmes récurrents imposant un suivi assidu, il faudra assurer une révision annuelle dans la limite de 7 000 km, ce qui revient à 700 € environ pour les filtres et la vidange… Mais prévoyez plus, car il y a toujours quelques suppléments.

Trains roulants

Cette propulsion à l’ancienne, dépourvue d’ABS ou même d’antipatinage, est une auto relativement légère, donnée pour 1 250 kg à vide, ce qui a le mérite de préserver les trains roulants.
Vive, agile et remarquablement équilibrée, l’Atlantique est un bonheur à conduire dans les enchaînements de virages. Même la direction assistée, empruntée à la Clio (mais recalibrée), s’avère  d’une précision chirurgicale.
Avec le temps, il est normal que quelques éléments soient à remplacer, ce qui impose de consulter un vrai spécialiste… pour reconditionner les pièces d’origine, certaines étant devenues introuvables.
Si les plaquettes, peu chères et faciles à dénicher, proviennent d’une Citroën XM V6, les disques ne sont plus disponibles, obligeant à passer sur du bol fixe comme en compétition, ce qui revient à 450 €… pièce, sans la main-d’œuvre.
Idem pour les amortisseurs, à reconditionner, ce qui coûte 700 € environ par train. Quant aux cardans arrière, ils sont issus de l’A610 Turbo mais sont retaillés.

Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quels atouts ?

  • Comportement exemplaire
  • Performances
  • Exclusivité

Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : quelles faiblesses ?

  • Rareté
  • Peu de spécialistes qualifiés
  • Faible disponibilité de certaines pièces

Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : verdict ?

La Venturi Atlantique 300 est une GT très efficace, plaisante à conduire et exclusive. On frôle les cinq étoiles, mais la cote désormais élevée, le manque de spécialistes pour l’entretenir et la pénurie de certaines pièces peuvent tempérer l’enthousiasme.

Venturi Atlantique 300 (1995-2000) : combien coûte-t-elle ?

© ERAS

Retrouvez notre fiche occasion sur la Venturi Atlantique 300 (1995-2000) dans le Sport Auto n°760 du 25/04/2025.

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