Audi RS 6 (2013-2018) : que vaut-elle sur le marché de l’occasion ?
Depuis 2002, les amateurs de breaks peuvent marier l’aspect pratique aux performances grâce à la RS 6. Compte-tenu de la faible décote de cette troisième et avant-dernière génération, cette RS 6 s’affiche toujours à des prix élevés en occasion…
Audi doit beaucoup à Ferdinand Piëch. Il est à l'origine de belles idées, comme le croisement improbable entre un break et le 5 cylindres turbo, de la RS 2 en 1994, en collaboration avec Porsche et Quattro GmbH. La formule a tellement plu qu’Audi l’a reconduite sur d’autres modèles. Avec les RS 4, mais aussi un cran au-dessus, en déclinant l’A6 en RS 6 à partir de 2002.
Audi RS6 (2013-18) : un point sur l’histoire
En recevant le gros V8 de 450 ch, la première
RS 6 a posé les bases. La seconde
génération, commercialisée de
2008 à 2010 poussera le bouchon
jusqu’à adopter un V10 5.0 d’origine… Lamborghini,
avec 580 ch !
La montée en puissance s’est confirmée avec la
troisième génération, déclinée en RS
6 à partir de l’A6 type C7 à l’été 2013. Au lancement
pourtant, celle-ci accusait un petit déficit,
devant se contenter d’un V8 4.0 biturbo TFSI de
560 ch. Mais grâce à un poids inférieur d’un bon
quintal, cette Audi RS 6 Mk III
donnait le change, en abattant le 0 à 100 km/h en
seulement 3,9 secondes, contre
4,6 pour sa devancière.
Quant à la vitesse de pointe, bridée à 250 km/h,
elle pouvait être relevée à 280 km/h en prenant le
pack Dynamic optionnel. À partir du léger
restylage de 2015, reconnaissable aux optiques
avant, une version Performance est apparue, forte
de 605 ch. Dans ce cas, elle explose les chronos
en expédiant le 0 à 100 km/h en
3,7 secondes et parvient à accrocher les
305 km/h !
La carrosserie et la structure
Contrairement à quelques modèles Audi (dont
l’A8 et la R8), la RS 6 ne bénéficie pas d’une
structure allégée en aluminium
ASF (Audi Space Frame) et hérite en majeure partie
de la coque en acier de l’A6 classique. Ce n’est
pas bon pour le poids, mais cela présente l’avantage de
pouvoir la faire réparer chez n’importe quel
carrossier indépendant, moins cher que dans le
réseau.
À l’origine, la RS 6 offre un aspect impeccable,
qu’il s’agisse des peintures ou des ajustages au
millimètre. En revanche, à cause de la torsion de
la caisse, la peinture peut se craqueler au niveau
de la jonction du toit et des
montants, mais aussi au niveau de la zone du
berceau. Ces petites fissures, si
elles ne sont pas traitées, peuvent générer de la
corrosion à ces endroits précis.
Le moteur
Cette troisième génération reçoit un V8 4.0 biturbo à coupure partielle des cylindres à distribution par chaîne, partagé avec Porsche, Lamborghini et Bentley. Il exige une révision tous les 30 000 km maxi, pour laquelle 1 550 € sont nécessaires chez Audi. En alternance, une maintenance importante est prévue, avec le changement des bougies et des nombreux fluides et filtres, ce qui réclame environ 3 590 €. Cependant, les tarifs peuvent dépendre en fonction du garagiste chez lequel vous vous rendez.
La transmission
Comme toutes les Audi RS, elle bénéficie de la
transmission intégrale Quattro, ici de type
Torsen, même si l’électronique vient en
complément. Pour assurer le bon fonctionnement de
cette transmission, il est préférable d’effectuer
une vidange du pont arrière tous les
60 000 km. Pour encaisser le couple très
important, seule une boîte automatique à 8
rapports est proposée.
Celle-ci s’avère fiable, à condition d’éviter les launch
control à répétition. Là encore, nous vous
recommandons une vidange tous les 100 000
km environ, avec un changement de la
crépine. L’opération est facturée 615 €
environ.
Les trains roulants
Avec 1 950 kg mesurés par nos soins,
l’Audi RS 6 met à rude épreuve les trains
roulants en cas de conduite
rapide répétée, à commencer par… les
freins ! Avant de s’aventurer sur circuit au
cours d’un track day entre amis par exemple,
sachez qu’un rythme extrême peut même faire
approcher les disques de leur point de fusion, ce
qui impliquera l’obligation de les
remplacer : comptez 3 510 €
pour l’ensemble complet, avec les
plaquettes !
En usage routier, ces éléments peuvent tenir
60 000 km. À ce titre, les disques optionnels
en céramique semblent mieux appropriés, mais en
cas de remplacement, les prix
s’envolent encore plus haut : comptez 4 700 €
pour une paire de disques… sans la pose ! Le
budget pneumatique n’est pas à
négliger, les 4 pneus en 21 pouces réclamant une
3 280 € pose et équilibrage compris.
Quant aux amortisseurs pilotés (Dynamic Ride
Control), comptez 3 075 € par train. Le souci
récurrent concerne un connecteur
du boîtier de direction qui peut s’oxyder, rendant
la direction dure. Son remplacement coûte environ
1 562 €. Enfin, comme sur toutes les sportives de
ce calibre, les jantes peuvent s'abimer au
moindre coup de trottoir.
Audi RS6 (2013-18) : quel est le coût de l’entretien ?
Audi RS6 (2013-18) : quel est son coût d’assurance ?

Audi RS6 (2013-18) : quels sont les tarifs en occasion ?
Plusieurs facteurs influent sur le prix, avec
des variations importantes.
L’état et le kilométrage sont
essentiels, mais aussi les différences entre une
phase 1 de base et une phase 2,
plus récente, de surcroît si elle comprend un pack
Performance. Si votre budget le
permet, visez une phase 2 avec peu de
kilomètres. Mais cela implique une
enveloppe proche des 80 000
€.
Ainsi, un modèle de 2017 de 95 000
km se déniche à 50 000 €, tandis qu’un
exemplaire de 2018 en pack Performance affichant
70 000 km frôle les 80 000 €.
Aujourd’hui, s’il est possible de trouver des RS 6
phase 1 approchant les 300 000 km à partir de
25 000 €, ce n'est pas pour autant celles que nous
vous recommandons le plus. En d'autres termes,
redoublez de vigilance en ce qui concerne
l'entretien ainsi que les modèles fortement
kilométrés.



