Les tops et flops des qualifs

Voici notre sélection des tops et flops majeurs de la séance de qualification du GP de Belgique : de Honda à Alonso et Pérez, en passant par Mercedes et Lotus.
Flop n°3 : Fernando Alonso et Nico Rosberg
Fernando Alonso a été largement battu par Button en Q1. Une
demi-seconde d'écart entre les deux hommes, c'est énorme pour un
champion de sa trempe. Alonso restait pourtant sur une série de
quatre qualifs devant son équipier. Il faut remonter à Monaco pour
voir Jenson devant Fernando. L'Espagnol n'a pas été aidé par une
casse d'échappements en essais libres 3 qui l'a cloué au stand.
Dans le désastre Honda, ce genre de déconvenue n'aide pas à Alonso
à mieux vivre la situation. Son égo en prend un coup.
Même déficit psychologique pour Rosberg pour la seconde fois
outrageusement dominé par Hamilton. Le plus inquiétant vient des
prestations de pilotage de l'Allemand qui a commis une erreur à ses
deux runs en Q3. Pourtant très à son avantage vendredi, Nico a
ensuite vu son équipier passer la vitesse supérieure. A vouloir le
suivre, il en fait trop et aggrave donc son cas. Dans le passé, ce
genre de mésaventure, sous pression, arrivait à Hamilton, pas à
lui.
Flop n°2 : La malchance de Kimi Räikkönen
Cela commence à faire beaucoup. Räikkönen, déjà dominé par ses
équipiers depuis deux ans - Vettel cette année et surtout Alonso
l'an passé -, est en plus accablé par des soucis en tout genre. Sur
son circuit fétiche et alors qu'il était très en forme aux essais,
le Finlandais est tombé en panne en pleine Q2. Tout lui arrive :
roues mal serrées (Australie), crevaison (Malaisie), couverture
chauffante défaillante (Espagne), mauvais train de pneus (Canada),
erreur de timing en Q1 (Autriche), moteur (Hongrie)... Tout cela
s'ajoute en plus à ses propres erreurs. Räikkönen ne connait
quasiment jamais de week-end parfait, au contraire de son équipier
Vettel. Même si cette fois Vettel a aussi été en difficultés par la
suite en Q3. La seule bonne nouvelle pour Kimi reste la
reconduction de son contrat en 2016 chez Ferrari. Mais si la
malchance continue, ce ne sera pas de tout repos.
Flop N°1 : Honda
C'est peut-être le plus gros flop de la saison. Pas tant en piste,
car de toute façon, on attendait rien des McLaren-Honda sur l'un
des circuits les moins avantageux. Les voir toutes les deux
éliminées en Q1 n'est pas totalement illogique, à 2 secondes du
meilleur temps et à 1 seconde d'une accession en Q2. En revanche,
ce flop frappe de plein fouet les gens de Honda dont la
communication frôle le ridicule. Les Japonais avaient attaqué à Spa
en se vantant d'avoir un meilleur moteur que le Renault (!!!)
et en regrettant que le châssis anglais empêche que l'on puisse
voir les progrès du moteur (!!!!). Une sacrée sottise. En effet,
malgré 3 jetons moteurs utilisés pour un gain de puissance annoncé
de 50 chevaux (!!!!!), on a rien vu venir sur le chrono. Même les
pilotes ont douché le patron de Honda. Que Honda se soit fourvoyé
techniquement est une chose, ils auront dans le futur le temps de
revenir, mais qu'ils racontent n'importe quoi est pire que tout.
Comment oser dire que le châssis pose problème quand, et le moteur
thermique et les éléments de récupération d'énergie sont si loin du
compte ? Pour parfois un déficit de puissance de 200 ch. Monsieur
Araï aura du mal à rester le patron dans ces conditions. Et on ne
parle pas du jeu des changements de moteur et des pénalités qui
aboutiront demain à... 105 places de pénalité !
Miracle Lotus, perfection Mercedes
Top n°3 : Sergio Pérez
Le Mexicain a réalisé sa meilleure qualif de la saison. Un 5e
chrono étonnant sur une piste qui, c'est vrai, avantage les moteurs
Mercedes et qui historiquement a toujours bien réussi aux Force
India. On ne l'avait pas vu aussi bien placé sur une grille de puis
Bahreïn 2014. Il a certes un peu bénéficié des soucis des Ferrari
et de la déception Red Bull, mais Pérez confirme qu'il est capable
du pire - ses accrochages et erreurs - et du meilleur quand il
devance aussi largement Nico Hülkenberg. Sergio restait pourtant
sur 5 défaites de suite face à Hulk dans l'exercice de la qualif.
Il s'est révolté en Belgique. Ce pilote a du talent - on n'est pas
5e à Spa sans talent - il lui manque seulement la constance et un
peu plus de nerf ou de jugeote.
Top n°2 : Grosjean et Bottas
Malgré les menaces de faillite, malgré les mises en demeure, malgré
les huissiers, malgré toute l'incompétence de ses dirigeants,
malgré les erreurs en série de Maldonado, Lotus assure. L'écurie de
piste, composée de quelques courageux (eux), fait le max et le fait
plutôt bien. Grâce à cela, les deux Lotus ont réussi en entrer en
Q3. Et dans la dernière qualif, le Français a réussi à signer le 4e
temps. Une vraie belle perf qui fait plaisir et qui prouve qu'avec
des vrais patrons et un budget, des miracles seraient possibles.
Grosjean a échoué à quelques centièmes d'une autre bonne surprise.
Revoilà Bottas dans le top 3 en qualif pour la première fois
depuis... Abu Dhabi 2014. Le Finlandais, libéré des rumeurs sur son
transfert chez Ferrari, retrouve la sérénité qu'on lui connaissait.
Il est finalement très bien chez Williams. Mieux que chez Ferrari
?
Top n°1 : Mercedes et Hamilton
Comment ne pas, malgré la logique de voir les deux Flèches d'Argent
dominer, continuer de temps en temps à saluer le super boulot de
l'écurie allemande. Notamment sur des circuits aussi
impressionnants que Spa et avec des évolutions techniques toujours
aussi fines. On notera notamment ce superbe aileron arrière en
forme de queue de baleine qui renvoie tous les autres ailerons aux
rayons Ikea. Même en pneus mediums en Q1, face à toutes les autres
monoplaces en pneus tendres, l'avantage technique demeure énorme.
En Q3, Mercedes a repoussé la meilleure voiture à
1,340 seconde. C'est le plus gros écart depuis Melbourne
(1,391), sur un circuit certes beaucoup plus long. La Mercedes
marche beaucoup mieux entre les mains d'Hamilton. L'Anglais, après
avoir collé 5 dixièmes à Rosberg en Hongrie, lui en met ici presque
autant (0,458). C'est sa 10e pole en 11 GP, la 6e de suite. Il
n'est plus qu'à une unité des records de Schumacher et Prost (7) et
de Senna (8). On assiste assurément à une domination
historique.


