Les 3 leçons des essais libres
Voici ce qu'il faut, en prenant des pincettes, retenir des premiers essais libres du GP du Canada. Hamilton est sur sa lancée... et Mercedes aussi !
Leçon n°3 : Mercedes prend (encore) une décision bizarre
A la collection des décisions étranges de Mercedes, s'est ajouté un nouvel épisode. Plus léger cette fois. Il y avait tout d'abord eu le GP de Malaisie, où le dernier train de pneus tendres neufs encore dispos n'avait finalement pas été monté sur la Mercedes d'Hamilton. Avec, il aurait sans doute gagné le grand prix. Vettel et Ferrari en avaient profité pour l'emporter. Ensuite, il y a eu bien pire, à Monaco, où Mercedes a arrêté Hamilton au stand à un peu plus de 15 tours de la fin alors qu'il était en tête... Une énorme bourde, sous régime de voiture de sécurité. Au Canada, on a encore assisté à une bizarrerie. Tout est parti d'une bonne volonté. Alors qu'un véritable déluge s'abattait sur la piste, Mercedes a choisi d'envoyer ses deux voitures en piste. Elle a été la seule à le faire. Tant mieux pour les fans qui allaient quand même voir un peu d'action. Le souci est que les Mercedes n'ont pas été chaussées des pneus ''pleine pluie'' (full wet) mais seulement des intermédiaires (inter). Pas suffisant pour les trombes d'eau qui ont transformé le tracé en piscine. Le pauvre Hamilton est arrivé au virage 10 à faible allure et est parti en aquaplaning. Il n'a rien pu faire pour éviter le mur de pneus. Un choc peu violent mais une péripétie quand même. Mercedes fait le spectacle, quand elle gagne et quand elle se trompe !
Hamilton attaque, pour mieux défendre son maillot jaune
Leçon n°2 : Hamilton sur sa lancée
Vendredi matin, Lewis n'a pas perdu de temps pour faire claquer un chrono. 1'16''212, soit 4 dixièmes d'avance sur Nico Rosberg et 1,5 seconde sur le premier des non Mercedes : Grosjean. Depuis Monaco, il semble que Lewis va encore plus vite qu'avant. Il entame son week-end de la même façon, en pilonnant d'entrée son équipier, alors que de coutume, c'était jusque-là plutôt Nico qui se montrait le vendredi. Rebelote à Montréal, avec donc un Lewis très tôt à l'attaque maximum. La preuve, il est parti en tête-à-queue pendant la première séance et a effectué, en FP2, une spectaculaire envolée sur le vibreur de la chicane finale. Nico Rosberg a pour le moment bien du mal à suivre le rythme effréné de son équipier. Le maillot jaune de la F1 a choisi la meilleure des défenses : l'attaque. Nico, le deuxième au classement général, tire la langue dans les pentes du championnat du monde.
Leçon n°1 : Mercedes, solide motoriste
Le grand prix du Canada s'annonçait sous les auspices de quelques nouveautés importantes dans le clan des adversaires de Mercedes. Ferrari, surtout, qui a tapé dans son quota restant de jetons moteur. En 2015, les motoristes ont le droit à 32 jetons, uniquement destinés à la recherche de performance. Ferrari en avait déjà utilisé 22 pendant l'hiver et en début de saison. Il en restait dix. Ferrari en a utilisé trois autres, en vue du Canada, pour tenter de revenir sur Mercedes en puissance moteur. Cela tombe bien sur un circuit québécois de vitesse pure et de moteur. On s'attendait ce que Ferrari se rapproche donc un peu, surtout que Mercedes n'a, elle, pas utilisé de jetons. A un détail près : Mercedes a inauguré ici son deuxième Power Unit de la saison. Or celui-ci est plus évolué qu'on le pensait. Là où la concurrence a déjà utilisé deux, trois voire quatre blocs propulseurs, le motoriste allemand a pu suivre à la lettre le planning du quota 2015. La complexité du règlement moteur est qu'il est aussi possible de développer le moteur, hors jetons, pour des raisons de fiabilité. Or celle-ci est d'une manière ou d'une autre liée à la performance. On s'aperçoit après cette première journée que les moteurs Mercedes sont très bien placés dans la hiérarchie, même avec les Lotus et Force India. Mercedes est décidément un motoriste en avance sur les autres depuis l'introduction des V6 turbos hybrides. Pour la petite histoire, il reste encore 7 jetons de développement de performance à Mercedes... Autant désormais que Ferrari. Ca fait peur !